INTERVIEW AUTEUR
Nadine DECONINCK-CABELDUC
JM : - Bonsoir à tous,
Je partage donc avec vous cette interview à l'issue de laquelle vous pourrez poser vos questions à Nadine qui vous répondra en direct ou plus tard selon ses disponibilités.
JM : - Bonsoir Nadine
Nadine : C’est un exercice qui ne m’est pas familier mais allons-y.
JM : - Peux-tu, tout d'abord, te présenter afin que nos amis puissent mieux te connaître ?
Nadine : J’ai 54 ans. Adjointe administrative dans la fonction publique territoriale, j’ai pris une disponibilité à la naissance de mon premier enfant. Suite à des grossesses compliquées, j’ai décidé de donner la priorité à ma famille. J’en ai profité pour reprendre la plume que j’avais délaissée quelques années plus tôt. Ma première expérience dans le monde de l’édition s’est faite par le biais d’une ME participative. Aujourd’hui, je suis une auteure « hybride ». Je navigue entre le compte d’éditeur et l’auto-édition.
JM : - Que représente pour toi l'écriture ?
Nadine. : Je crois que c’était une évidence pour moi. J’ai découvert la lecture très tôt. Mon argent de poche, les cadeaux d’anniversaire et de Noël étaient prétexte à l’acquisition de livres. J’ai très vite eu envie d’écrire. J’ai cependant mis ce projet à exécution seulement à l’adolescence. Il n’empêche que cela reste avant tout un loisir.
JM : - Peux-tu nous parler de tes romans ?
Nadine : Mon tout premier roman, « Le pyé koko » devenu « Une seconde chance » lors de sa réédition, a été écrit en 2007. Publié en 2014 aux Éditions Sokrys puis aux Éditions Les Bas Bleus en 2018, il est actuellement sous bannière So romance (2019) suite à la fusion de ces deux ME . Il s’agit d’un roman contemporain mêlant romance et enquête policière.
Ensuite, j’ai eu envie de me lancer, pour m’amuser, dans une romance historique. Ainsi est né « L’envol du papillon ». Écrit en 2008, il a d’abord connu AE sur Amazon en 2018 avant d’être publié aux Éditions So romance en 2020. Il se déroule au 19ème siècle, pendant la révolution de 1845 qui a mené, entre autre, à l’abolition de l’esclavage. Je ne suis pas une fan d’histoire mais le sujet m’intéressait beaucoup. Je me suis donc documentée sur cette période pour coller au plus près de la réalité.
Puis, j’ai écrit, en 2009, « Les cigognes n’en font qu’à leur tête ». C’est un sujet qui me tenait particulièrement à cœur. En 2001, j’ai eu la douleur de perdre un bébé à 5 mois de grossesse. Quelques jours plus tard, un nouveau-né était kidnappé à la néonat de Nantes. Mon aîné y avait été admis deux ans et demi plus tôt car il est né grand prématuré, j’ai donc écrit en connaissance de cause. Je voulais expliquer, même si le fait est condamnable bien sûr, comment une femme complètement déboussolée par la perte de son bébé pouvait en arriver à cette extrémité car le kidnapping de nourrissons est généralement le fait de femme en mal d’enfants.
Par pudeur, j’ai choisi la fiction pour parler de cette épreuve que j’ai subie. Je n’avais pas envie d’étaler ma vie privée et par ce biais, j’ai tout de même pu, par petites touches, évoquer mon vécu, mais aussi celui d’autres mamans. Et comme je n’avais pas non plus envie de tomber dans le pathos, le début du roman est construit de façon assez légère.
Mon 4ème roman, « En attendant l’arc-en-ciel » a été écrit en 2010 et publié en AE sur amazon en 2019. Je le classe davantage en feelgood que romance même s’il y en a une. Au bord du divorce, une femme retourne dans le village de son enfance. Elle y croise un homme qu’elle tient pour responsable du drame qui s’est joué dans sa famille alors qu’elle était enfant.
Enfin, le petit dernier est sorti cet été. « Hasard et conséquences », navigue également entre feelgood et romance. À la mort de son frère, un célibataire prend à sa charge sa nièce. Il engage une baby-sitter pour l’enfant et remet ses choix de vie en question.
JM : - Sauf erreur de ma part, tes ouvrages sont des « romances » (contemporaine ou historique) . Pourquoi ce choix et envisages-tu d'écrire dans un genre différent ?
Nadine : En dehors de « Les cigognes n’en font qu’à leur tête », il y a effectivement toujours une histoire d’amour, mais je me contente rarement de n’évoquer qu’une simple romance. Il y a des thèmes dont on parle peu (fausse-couche, non-désir d’enfant, alcool, drogue, handicap, des épreuves que chacun de nous peut connaître un jour, des secrets de famille, une enquête policière, l’Histoire.
Ceci dit, j’aime les histoires d’amour, c’est pourquoi on en retrouve dans mes romans.
Si j’en avais les capacités, j’aimerais écrire un suspens (où il y aurait aussi une histoire d’amour (mdr)) mais il faut tenir le lecteur en haleine… Pas évident. Peut-être que j’essaierai un jour.
JM : - As-tu d'autres projets d'écriture et souhaites-tu nous en parler ?
Nadine : À la demande de ma ME et de plusieurs lectrices, j’ai commencé la suite de « L’envol du papillon ». On y retrouvera les personnages du premier tome bien sûr, mais le personnage principal sera la fille d’Élisa et Alexandre.
Le projet qui me tient le plus à cœur, c’est la suite de « En attendant l’arc-en-ciel ». Elle n’était pas prévue à l’origine, mais en retravaillant le texte l’année dernière, des scènes se sont imposées à moi. Je vais donc m’y atteler quand j’aurai terminé le 2ème tome de « l’envol du papillon ».
Je tiens à préciser que chaque roman (que ce soit pour la romance historique ou le feelgood) pourra se lire indépendamment, malgré tout.
JM : - Comment écris tu (carnets, cahiers, directement à l'ordinateur) ?
Nadine : J’ai longtemps écrit sur des cahiers ou des feuilles ce qui me permettait d’écrire à tout moment de la journée car l’ordinateur familiale n’était pas toujours disponible. J’ai maintenant un PC portable personnel, du coup, j’écris directement sur ordi ce qui me fait gagner du temps. C’est d’autant plus appréciable que je prends mon temps pour écrire et surtout peaufiner mes « manuscrits ».
JM : -As-tu des séances de dédicaces prévues prochainement ? Si non pourquoi ?
Nadine : Je devais faire un salon du livre cet été mais il a été annulé pour cause de COVID19. Pour le moment, je n’en ai pas de prévu. L’écriture reste un passe-temps pour moi et ma famille passe avant toute chose, donc pour le moment, je n’en fais pas beaucoup et seulement à proximité de chez moi.
JM : - Que penses-tu de l'édition numérique ?
Nadine : C’est une très bonne chose pour les auteurs. Par contre, la lectrice que je suis, lit principalement en édition papier. J’aime le contact avec les livres, tourner les pages… et je peux lire plus longtemps sans fatiguer.
JM : - A qui confies-tu la première lecture de tes manuscrits (amie, membre de ta famille, bêta-lecteur) et qui réalise les couvertures de tes livres ?
Nadine : Quelques membres de ma famille ont la primeur de la lecture.
Pour l’AE, c’est moi qui m’occupe des couvertures, même si je ne suis pas une pro.
Pour les ME, il y a des graphistes. Pour « l’envol du papillon », on m’a proposé 8 images différentes mais j’ai eu un coup de cœur pour celle-ci.
JM : - Comment as-tu procédé pour faire éditer tes romans ?
J
Nadine : Toute jeune, dans les années 90, j’envoyais mes manuscrits à des ME sans grand succès. Quand j’ai eu internet, j’ai opté pour l’envoi par mail, donc seulement pour celles qui le faisaient. J’ai participé à des concours et des appels à textes. C’est dans ce cadre que Les Bas Bleus m’ont proposé un contrat. Pour So romance, je les ai contactés quand ils ont lancé leur concours/appel à textes de romance historique, mais ils avaient déjà réédité « Une seconde chance » lors de la fusion.
Avant cela, j’avais signé avec une petite ME régionale dont j’avais entendu parler par une autre auteure, je suis restée avec eux jusqu’à leur fermeture en 2015 même si j’ai fait un petit break cette année-là.
JM : - Penses-tu que les réseaux sociaux, les blogs permettent aux auteurs de promouvoir leurs écrits ?
Nadine : Ce n’est pas facile, nous sommes nombreux. Mais oui, cela permet de faire connaître nos romans. Il faut cependant être très présent et ne pas s’attendre à des miracles. (même s’il y en a parfois )
JM : Lis-tu et quel genre ?
Nadine : Comme je l’ai dit tout à l’heure, j’adore lire et ce, depuis que je suis toute petite.
Mon genre de lecture dépend de l’humeur du moment. De la romance contemporaine ou historique, du feelgood, du suspens, des policiers principalement.
JM : - Quel roman, lu dans ton enfance, t'a vraiment marquée ?
Nadine : Je citerai la série « Belle et Sébastien » de Cécile Aubry qui m’a donné envie d’écrire quand j’étais enfant.
À l’adolescence, il y en a plusieurs « La gloire de mon père », « la mort est mon métier » ou « mon bel oranger » par exemple.
JM : - Quels sont les auteurs que tu apprécies (dans le passé et dans le présent )?
Nadine : Agatha Christie, Jane Austen, Harlan Coben, Agnès Martin-Lugand, Virginie Grimaldi, Agnès Ledig, Torrey Hayden. Mais j’aime beaucoup découvrir de nouvelles plumes.
JM : - Pour tes romans, improvises-tu au fil de l'histoire ou connais-tu déjà la fin avant d'en commencer l'écriture ?
Nadine : Au début, une fois que l’histoire avait suffisamment pris forme dans ma tête, je faisais un plan succinct. Mais j’ai très vite compris que c’était inutile. Mes personnages ont leur vie propre et nen font qu’à leur tête. Donc maintenant je les laisse me guider.
JM : - En dehors de l'écriture quelles sont tes passions ?
Nadine : La lecture, évidemment. La cuisine et la pâtisserie, le jardinage, le tricot. J’ai fait pas mal de loisirs créatifs aussi quand mes enfants étaient plus petits.Les balades dans la nature, surtout au bord de mer où j’ai la chance d’habiter.
JM : - Y a-t-il dans tes livres, des personnages qui te touchent et auxquels tu t'identifies ?
Nadine : Tous mes personnages principaux me touchent. Je ne saurais pas faire autrement. Étant de nature empathique, je peux m’identifier à eux facilement. Parfois, je me dis, et moi que ferais-je dans ce cas ? mais je ne suis pas eux et ils ne sont pas moi.
JM : - Quel est ton endroit préféré (pièce de ta maison, région, pays)
Nadine : Impossible pour moi de vivre loin de la mer. Même si je ne vais pas me promener au bord de l’eau tous les jours, ni même toutes les semaines, je sais qu’Elle est là. C’est un lien viscéral.
J’aime beaucoup les côtes sauvages, c’est tellement vivifiant. Cela me booste toujours !
JM : - Si tu étais : une couleur, un animal, un dessert : tu serais ?
Nadine : Une couleur : celles de l’arc-en-ciel car j’aime quasiment toutes les couleurs.
Un animal : le loup me fascine.
Un dessert : la mousse au chocolat maison
JM : - Quel mot te définit le mieux ?
Nadine : Je suis plutôt déterminée. Si je tiens à quelque chose en particulier, il faudra de bons arguments à la personne d’en face pour me faire changer d’avis.
JM : - Si tu partais sur une île déserte, quel objet incontournable à tes yeux emporterais-tu ?
Nadine : Il m’en faudrait deux : un crayon et du papier pour écrire.
JM : - Quel est ton proverbe favori ?
Nadine : « La vie ce n’est pas attendre que l’orage passe mais apprendre à danser sous la pluie »
JM : - Quel est ton film ou série culte ?
Nadine : Difficile de n’en citer qu’un mais puisqu’il le faut, je dirai « Love Story » que j’aurais aimé écrire : Il y a une histoire d’amour, du drame avec la maladie de l’héroïne. Et pourtant, j’aime quand les histoires finissent bien.
JM : Aimes-tu la musique ? Ecris-tu en musique ?
Nadine : J’aime beaucoup mais non, je n’écris pas en musique (sauf parfois quelques scènes).
JM : - As-tu quelque chose à ajouter ?
Nadine : Tout d’abord un grand merci Joëlle pour cet interview.
Merci aussi à tous ceux qui m’ont fait confiance : mes différents éditeurs et mes lecteurs.
N’hésitez pas à faire savoir aux auteurs ce que vous pensez de leurs romans, c’est très motivant d’avoir des retours et cela peut nous aider à progresser dans nos écrits.
J’ajouterai aussi qu’il est important de laisser des avis sur les réseaux sociaux. Les lecteurs ont le pouvoir, par le bouche-à-oreille, de donner une chance aux auteurs qui n’ont pas derrière eux une structure pour les faire connaître et des médias qui leurs ouvrent facilement leurs portes.
JM : - Merci Nadine pour ce très agréable moment passé en ta compagnie , ta disponibilité et ta gentillesse.
Les amis, vous pouvez, si vous le souhaitez, poser d'autres questions à Nadine qui se fera un plaisir de vous répondre sous ce post.
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