INTERVIEW AUTEUR
Suzanne de ARRIBA
lundi 25 juin à 18 h (différé)
JM : - Bonsoir à tous
⁃ Je vous ai parlé sur ces pages de Suzanne de ARRIBA que je compte depuis plusieurs années parmi mes fidèles amies et dont j'ai lu pratiquement tous les ouvrages. Suzanne a gentiment accepté de se soumettre récemment à mes questions.
⁃ Je partage donc avec vous cette interview à l'issue de laquelle vous pourrez, si vous le souhaitez, poser vos questions auxquelles Suzanne répondra en différé du fait d'un problème d'ordinateur.
JM : - Bonsoir Suzanne
⁃ Comment allez-vous ? Etes-vous prête à « subir mon petit interrogatoire » ?
Suzanne : Tout à fait prête.
JM : - Pouvez-vous, tout d'abord, vous présenter afin que nos amis puissent mieux vous connaître ?
Suzanne : C'est un peu difficile de se présenter objectivement. Je peux dire que j'ai toujours aimé écrire, mes premières histoires ont été gribouillées à sept ans… mais je ne pensais pas en faire mon métier-passion. Car je suis "professionnelle", sociétaire de la société des gens de lettres de France et de la Sofia, ainsi que membre de l'Arald (écrivains en Auvergne Rhône-Alpes) Je suis née sur le coteau rhodanien, au bord du Rhône, aînée de cinq enfants, ma famille : paysans et ouvriers. Je rêvais de faire de la bande dessinée mais c'est l'écriture qui m'a happée. J'ai fait une carrière dans la presse féminine, et après mes soixante ans j'ai arrêté pour me consacrer à mes romans, sauf pour la revue "les Veillées" où je collabore régulièrement. Il m'arrive de publier sous mon nom de fille, Cécile Berthier.
JM : - Pouvez-vous nous parler de vos romans (la liste est longue je sais !) et en particulier de votre petit dernier : « Un ange égaré sur la terre » ?
Suzanne :
Mes romans ont pour cadre le monde rural, en principe. J'aime écrire des sagas. J'écris aussi du "policier" rural, un brin humoristique, sous un pseudonyme: Mary Alistair. C'est en fait une série, commencée il y a 25 ans. Mon "ange égaré sur la terre" est un enfant, un peu plus lent que les autres, et qui a été renié par son géniteur. Un enfant qui voudrait que tout le monde soit heureux autour de lui. Le décor : une oliveraie, des collines, dans le Lubéron.
JM : - Avez-vous d'autres projets d'écriture et pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Suzanne :
Oui, j'ai toujours un ou deux romans en cours, parfois trois, car me diversifier me repose, curieusement. Travailler une heure sur chaque tous les jours est une habitude qui me va bien. Bien sûr, ces romans qui sont pas toujours menés de front ont leur rythme propre. Un au brouillon, c'est à dire, le premier jet. Un autre a travailler comme un artisan travaille son bois ou un sculpteur remodèle son oeuvre, encore et encore. Et le plus facile, la relecture d'un troisième. Je ne peux donc pas dire combien de temps il me faut pour écrire un roman, en fait plusieurs années. Je viens de terminer une suite à "une famille du coteau" et "les trois fleurs", qui relate l'histoire de la famille Ogier et de ses descendants. Et bien entendu j'ai commencé autre chose, mais là, top secret, je suis superstitieuse et tant que mon texte est en projet je n'en parle pas. Parfois j'opère une grande coupure pour écrire mes chroniques et nouvelles qui paraissent dans la revue "les Veillées des Chaumières".
JM : - Comment avez-vous procédé pour publier vos livres ?
Suzanne : J'ai envoyé des manuscrits aux éditeurs.
JM : -Avez-vous des séances de dédicaces prévues prochainement et où ?
Suzanne : Je suis en train d'y réfléchir pour choisir. J'en fais très peu à présent, car je fatigue. Mes livres se vendent sans moi. Mais j'aime le contact, ne croyez pas le contraire et je réponds à mes lecteurs par internet ou courrier.
JM : - Quand écrivez-vous ? Le jour ? La nuit ? Pendant combien d'heures ?
Suzanne : Lorsque j'étais jeune et que j'avais des enfants à élever, il m'arrivait de travailler quelques heures la nuit en plus des heures de classe. À présent, à mon âge, 70 et quelques printemps, je me ménage et ne travaille que le matin, deux à trois heures. L'après-midi je me repose, je marche avec mon compagnon ou joue de la guitare.
JM : - Quels sont les auteurs qui vous ont donné l'envie d'écrire ?
Suzanne :
Il y en a plusieurs. Mais le romancier qui m'a marquée c'est Bernard Clavel. Je me sentais proche de lui par mes origines et mon amour du Rhône. J'ai eu la chance de le rencontrer et de recevoir de lui une carte représentant "les fruits de l'hiver", avec des mots m'encourageant à persévérer car à l'époque je n'avais encore publié que des feuilletons sur des revues. Dans un autre régistre, c'est l'écrivain russe Gorki. "Ses universités", il les avait faites dans la rue, au contact du peuple dont il était très proche. Je me suis sentie, moi aussi, par mon milieu, mes racines, ma façon de penser, très près de cet écrivain, même si je n'en ai pas "bavé" comme lui pour survivre. (sourire !)
JM : - Quel est votre plus beau souvenir d'auteur ?
Suzanne : Quand une lectrice m'a dit textuellement : "je subissais une rééducation difficile après une intervention. Comme récompense, chaque jour, je m'autorisais plusieurs pages de votre livre "Le val aux Iris" (dans sa première édition)
JM : - Quels conseils donneriez-vous aux lecteurs qui souhaiteraient devenir écrivains ?
Suzanne :
De travailler encore et encore, d'être très sévère avec soi-même, de ne pas hésiter à recommencer un texte boiteux, mais aussi de garder l'espoir de publier, de ne pas se décourager quand les éditeurs retournent les manuscrits. Et, bien sûr, de prendre du plaisir, qui va de pair avec la souffrance, car écrire peut être aussi par moments une souffrance.
JM : - Quel est votre endroit favori et votre animal préféré ?
Suzanne :
J'ai de l'empathie pour tous les animaux, mais j'aime les chiens et les chats, car ces derniers sont des compagnons idéals pour un écrivain. Mon endroit favori ? Partout où il y a de la nature, de la vie. Mais s'il faut préciser j'adore le minuscule village d'Arzay, dans l'Isère, où a grandi mon père.
JM : - Etes-vous thé ou café ? Vanille ou chocolat ?
Suzanne : Café décaféiné, sinon je ne dors pas. Vanille ET chocolat.
JM : - Avez-vous quelque chose d'autre à ajouter ?
Suzanne : Juste, que j'aime communiquer avec mes lecteurs, partager des émotions avec eux, et s'ils passent un bon moment grâce à mes livres, je suis ravie. Si, en plus, je peux faire passer une valeur humaniste, alors c'est le top du top, mais ce n'est pas toujours…
JM : - Merci Suzanne de ARRIBA pour cet agréable moment passé en votre compagnie.
Les amis, vous avez la parole : vous pouvez si vous le souhaitez poser d'autres questions à Suzanne qui se fera un plaisir de vous répondre en direct ou plus tard selon ses disponibilités.