GROUPE LECTEURS – AUTEURS :
LA PASSION DES MOTS
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INTERVIEW AUTEURE
Michelle MAZOUE
JM : - Bonjour à tous
⁃ Notre amie Michelle MAZOUE a récemment accepté de répondre à mes questions.
⁃ Je partage donc avec vous cette interview à l'issue de laquelle vous pourrez, si vous le souhaitez, poser vos questions auxquelles Michelle répondra selon ses disponibilités.
JM : - Bonsoir Michelle
⁃ Comment vas-tu ?? Es-tu prête à « subir mon petit interrogatoire » ?
Michelle : Bonsoir Joëlle, avant toute chose je tiens à vous remercier, toi et le groupe pour l’accueil chaleureux et la bienveillance qui règne dans cette communauté de passionnés des mots. Même si je ne suis pas habituée à l’exercice, je me prête bien volontiers à ce petit interrogatoire.
JM : - Question habituelle mais incontournable : peux-tu, tout d'abord, te présenter afin que nos amis puissent mieux te connaître ?
Michelle : Pour l’état civil je suis une vendéenne depuis plusieurs décennies ! Mariée, maman de deux grands fils et de deux petits enfants (qui ne sont plus si petits…) D’une génération, où trouver un emploi n’était pas le parcours du combattant, j’ai pu évoluer dans le milieu de la finance qui m’a offert une belle possibilité de formation en interne. Depuis que je sais lire (avant le CP !) j’ai dévoré tout ce que je pouvais. Ce qui a fait de moi une lectrice aux goûts très éclectiques. J’ai toujours pris la plume, pour le plaisir, sans chercher réellement à sortir mes « créations » de l’ombre. Le temps (enfin !) devenu libre, j’ai pensé que le moment était peut-être venu !
JM : - Peux-tu nous parler de tes romans ?
Michelle : Mes romans, c’est un bien grand mot. Au début des années 2000 j’en ai écrit 2 : Une élite sur commande et Au-delà des siècles parus chez Édilivre, des romans policiers. Mon ambition à l’époque était de me prouver que j’étais capable d’écrire un livre qui soit publiable, pour en faire des cadeaux de Noël à ma famille et à mes proches, j’étais loin d’une publication nationale !
Depuis que j’ai du temps libre, je m’y suis mise plus sérieusement avec un vrai travail d’écriture qui a donné « Le Secret des Jeanne », roman sur lequel je me suis investie dans le but affirmé de le proposer à l’édition. C’est un roman sentimental, avec des personnages féminins forts en butte aux jalousies et malveillances… je n’en dis pas plus. City-Editions dans sa collection Terre d’Histoires m’a fait le grand plaisir de le retenir dans son catalogue. Il est sorti le 24 mars 2021. Ce qui fait de moi une jeune auteure (pied de nez à l’état civil !).
JM : - Où peut-on trouver tes livres ?
Michelle : Pour Le Secret des Jeanne dans toutes les librairies et les plateformes, pour les deux autres sur les plateformes. Ils sont en version brochée et ebook
JM : - As-tu d'autres projets d'écriture et souhaites-tu nous en dire quelques mots ?
Michelle : Les temps de l’édition entre l’envoi d’un manuscrit et sa sortie en librairie sont si longs (2 ans pour le Secret des Jeanne) que la réponse est oui. Deux ouvrages sont terminés. Le premier, met en scène une jeune femme qui subit des violences conjugales, je l’ai commencé fin 2019, année où les cas de féminicides ont explosés en France, mon but était de rendre hommage à ces femmes anonymes souvent ignorées. Covid s’est invité malgré moi dans l’histoire, il est en attente de validation… Pour le second après avoir traité des violences faites aux femmes, je me suis interrogée sur la condition masculine, celle de la génération de ces hommes jeunes dont le destin a été brisé par la première guerre mondiale, et j’ai voulu aussi leur rendre hommage, ils n’avaient rien demandé… donc un roman historique. Le troisième est en fin de rédaction, historique également, mes héros vivent à la fin du règne de Louis XV. (C’est un peu mon chouchou…)
J’en profite, puis-je me permettre de faire une sollicitation dans le cadre de cet interview ? : Je n’ai pas de bêta-lecteur… mes « Jeanne » n’ont pas eu de relectures, ni de conseils extérieurs, elles s’en sont bien sorties, mais c’est un manque… Aussi… bêta-lecteurs, bêta-lectrices vous êtes les bienvenus…
JM : - Où trouves-tu l'inspiration pour créer les protagonistes de tes écrits ?
Michelle : C’est la bonne question… Si j’avais la réponse… Tout commence par l’envie de traiter un sujet, par exemple (pour les Jeanne) j’ai eu le désir (ou le besoin) de parler de la médisance bête et gratuite, de la jalousie et du rejet de ceux qui n’entrent pas dans le cadre des bien-pensants. Après il faut donner vie aux personnages, construire le décor, mettre en scène , je pratique le « laisser venir »… J’ai quand même un « truc » à moi… Sans être une grande sportive, j’adore courir, mon lieu de vie entre plage, forêt et marais est le lieu idéal. Je cours seule, une heure ou deux selon le temps ou la forme, les écouteurs ne font pas partis de ma culture… et là ? et bien les idées viennent toutes seules. Ce n’est pas glorieux, mais c’est ainsi, inutile de chercher à comprendre, d’autres s’y retrouveront certainement.
JM : Ton dernier ouvrage est un roman “historique”. Pourquoi ce choix ?
Michelle : Pour celui-ci, ce n’était pas vraiment un choix. Je le situe entre roman historique et de terroir, j’en ai profité pour mettre en avant des lieux que je connais bien et j’ai pris du plaisir à faire des recherches pour faire revivre ces lieux, avec leurs coutumes et histoires oubliées. Je dois dire que la rédaction de ce style de roman me plaît bien, et en analysant mes lectures il est vrai que je suis souvent attirée par les romans plus ou moins historiques.
JM : - Peux-tu nous parler en quelques phrases de ton dernier livre ?
Michelle : En quelques mots : à sa naissance dans un milieu frustre de « producteurs de patates » ma première Jeanne n’est pas la bienvenue. Sa mère est décédée en la mettant au monde, un garçon était attendu… rejetée, maltraitée par ses grands-parents et son père, connus pour leurs tendances alcooliques, elle grandit et finit par faire sa place en dépit (ou grâce ?) aux violences qu’elle subit. Dans une famille en butte aux malveillances et commérages, Jeanne a le tort d’être belle et fière, elle se protège derrière une armure d’indifférence. Plus tard une rencontre fragilisera ses défenses et fera basculer sa vie et celle de sa descendance. Des interdits sont franchis, un scandale éclate avec ses secrets qui une génération plus tard feront exploser une famille….
JM : - L'écriture de romans historiques nécessite de nombreuses recherches. Comment as-tu procédé pour ce faire ?
Michelle : Tu as raison, les problématiques d’un roman historique sont, entre autres, les recherches et la crédibilité. Pour les Jeanne, l’histoire n’était pas très loin dans ma mémoire, j’ai complété avec des recherches sur le Net. Pour les suivants dont je parle ci-dessus, je me suis aussi aidée avec Internet et quelques ouvrages de référence. Notre époque nous donne la chance de pouvoir accéder à l’information, confortablement installés à la maison !!! Hommage à nos ainés avec leurs manuscrits bien nommés.
JM : Comment écris-tu ? (sur des carnets, cahiers, fiches, écriture directe sur l'ordinateur) ?
Michelle : Pour écrire j’ai plusieurs cahiers sur lesquels je prends des notes principalement pour mes recherches, et la biographie de mes personnages (parfois je m’y perds !) Sinon j’écris directement sur l’ordinateur (tellement pratique !) En fait je n’ai pas de méthode type, c’est au feeling, j’ai peur de museler mon imagination en me fixant des règles.
JM : - À quel moment de la journée écris-tu ? Le jour ? La nuit ? Et pendant combien de temps ?
Michelle : J’essaie de m’y mettre chaque jour, ce qui n’est pas trop difficile, n’ayant pas de contraintes de travail ni d’enfants. C’est selon la météo, souvent en fin de journée. Je n’ai pas forcément besoin de m’isoler, quand j’écris je suis totalement déconnectée de mon environnement. Souvent ce sont mes personnages qui me bousculent, ils réclament, ils ont des choses à dire et je leur obéi.
JM : Lorsque la situation sanitaire le permettra, envisages-tu de participer à des séances de dédicaces, de rencontrer tes lecteurs et lectrices ? et où ?
Michelle : Pour les dédicaces, depuis que les librairies font partie des commerces vendant des produits dits de première nécessité, dans mon département la majorité d’entre elles acceptent sans difficultés les dédicaces. J’en ai fait 2 en Avril, 2 autres sont programmées en Mai, d’autres en Juin et plusieurs sur la côte pour la saison estivale, soit en librairie ou dans l’espace culturel de grandes surfaces. Les séances se passent très bien, tant avec les libraires qu’avec leurs clients, les règles de distanciation sont respectées. C’est important de rencontrer des lecteurs, même s’ils ne sont pas en « mode achat », car un livre pèse aussi sur un budget, les échanges sont chaleureux et donnent confiance.
JM : Es-tu sensible à la critique littéraire et penses-tu que les blogs, les réseaux sociaux aident les écrivains à promouvoir leurs écrits ?
Michelle : Oh oui ! je suis sensible à la critique littéraire ! Elle est indispensable pour donner vie à un roman et le porter à la connaissance des lecteurs, et aussi pour aider l’auteur à améliorer ses écrits. Je découvre le monde des blogs et des réseaux sociaux et je suis fascinée par cette vaste communauté, la qualité des échanges et le respect de ses membres entre eux, amoureux des lettres. J’y navigue avec maladresse et sans doute lourdeur ! mais je suis convaincue qu’ils sont indispensables pour promouvoir les écrits.
JM : - Comment as-tu procédé pour faire publier tes ouvrages ?
Michelle : Parlons surtout du Secret des Jeanne, je l’ai adressé à une première maison (que je ne nommerai pas), qui me l’a retourné avec des critiques dont je ne saisissais pas le sens. N’ayant pas de bêta-lecteur, j’ai retravaillé mon texte pour le renvoyer à d’autres maisons. Les mois sont passés avec des refus polis et formatés, quand un message très courtois de City est tombé : «votre roman a des qualités, mais en l’état nous ne le publierons pas, si vous voulez retravailler tels et tels points, nous serions heureux de vous offrir une seconde lecture » Tu penses bien que j’étais déjà en mode YOUPI. J’ai retravaillé mon roman pour le retourner en
septembre ou octobre 2019. De longs mois s’écoulent… un deuxième éditeur se manifeste et City prévenu, réagit aussitôt pour aboutir à une offre de contrat dans les premiers jours du confinement de mars 2020. La suite tu la connais, mais la pandémie, comme pour beaucoup d’auteurs a ralenti le processus d’édition.
JM : - Quels sont les auteurs qui t'ont donné l'envie d'écrire ?
Michelle : Disons que l’envie d’écrire est inscrite en moi depuis la nuit des temps ! J’ai d’ailleurs une anecdote : lors de mes années de primaire et de collège, je faisais un rêve récurrent : je lisais un livre dont toutes les pages étaient blanches, elles s’animaient et se remplissaient au fur et à mesure que je les tournais ! ma première expérience d’écriture ? Je pourrais citer de nombreux auteurs classiques ou contemporains qui m’ont accompagnée, ou nommer quelques célébrités, je ne me suis jamais posée la question de savoir si l’un ou plusieurs m’ont donné l’envie d’écrire car cette envie a toujours été présente. Mon premier grand souvenir de lecture doit remonter à mes 9 ou 10 ans : je suis tombée amoureuse de Mowgli avec le Livre de la Jungle de Kipling !
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JM : Lis-tu ? Quel genre ?
Michelle : Je lis énormément, plusieurs livres par mois. Tous les genres, c’est par période en fonction de mon état d’esprit, de mes joies de mes peines. Actuellement je suis dans la romance et l’historique, ça colle avec mes écrits, mais je fréquente aussi les thriller, je viens de terminer le dernier Bernard Minier « La Chasse ». Juste avant j’ai dévoré « La femme au manteau violet » de Clarisse Sabard et « Le village des secrets » de Sylvie Lassalle, sans oublier le dernier Schmitt « Paradis Perdus ». Je crois que ce soir je vais commencer « Les sept sœurs » de Lucinda Riley. J’ai des auteurs dont je lis tous les ouvrages, comme Ken Follet, José Rodrigues Dos Santos (un nouveau vient de sortir), Kate Mosse. Même si les styles sont variés, je suis toujours un peu dans l’historique, et avec le temps je me suis éloignée des classiques.
JM : En dehors de l'écriture quelles sont tes passions ?
Michelle : Avec la lecture elles sont assez simples. J’aime les longues ballades dans la nature, vivant en bord de mer c’est la plage, la forêt, aussi la rando en montagne et enfin le Jogging solitaire en forêt. Avec mon
époux nous voyageons aussi beaucoup (enfin c’était dans la vie d’avant !)
Amoureuse du Sahara, j’y ai passé de longs mois l’hiver où mes errances m’ont confrontée aux traces du passé préhistorique, riche dans cette région, mais c’est un peu mon jardin secret…. (dans le Secret des Jeanne, j’y fais un petit clin d’œil)
JM : - À quelle époque aurais-tu aimé vivre ?
Michelle : En référence à ce que je dis ci-dessus, je pourrais dire la préhistoire, mais il faudrait que je m’en explique plus longuement…c’est compliqué, ça peut sembler bizarre…
Cette question me rappelle un souvenir d’enfance. La maitresse nous avait donné une rédaction dont c’était exactement le sujet. Elle était très mécontente en rendant les copies : toutes les fillettes s’étaient imaginées princesse au mieux, ou dans des familles bourgeoises, aucune ne se voyait en Cosette ! A 9/10 ans, nous avions envie de rêver, la maîtresse ne l’avait pas compris. Mais je m’égare…
JM : - Quel est ton proverbe préféré ?
Michelle : Ce ne serait pas un proverbe mais une citation de l’empereur et philosophe romain Marc Aurèle :
« Que la force me soit donnée de supporter ce que ne peut être changé et le courage de changer ce qui peut l’être, mais aussi la sagesse de distinguer l’un de l’autre. »
JM : - Quel est ton film culte ?
Michelle : Culte ? je ne sais pas. Je vais être honnête, je n’aime pas trop ce mot, je le trouve réducteur. Il y a des films que j’aime voir et revoir, selon les acteurs ou les réalisateurs. J’aime les films réalisés par Clint Eastwood, les Tarentino, les dialogues d’Audiard, et toute une palette d’acteurs. Un souvenir émerge, celui d’un très vieux film que je ne rate pas quand le petit écran le programme, c’est un péplum (style un peu tombé dans les oubliettes) Le Ben Hur de 1959 ! Tu vois ça date un peu !
Hélas cette pandémie nous a éloignés des salles obscures et de l’actualité cinématographique.
JM : - Quel mot te définit le mieux ?
Michelle : Solitaire
JM : - Si tu étais : une fleur, une couleur, un animal, un dessert … tu serais ?
Michelle : Je serais une fleur au parfum de dune, je serais toutes les nuances de rouge, avec du noir et blanc, je serais une panthère noire. Je ne crois pas que je serais un dessert, sauf peut-être un fromage blanc, dégusté avec du pain sec ! (c’est du moins ce que diraient mes amies (is) qui ont partagé mes repas du midi pendant de nombreuses années !)
JM : - Es-tu thé ou café ? Vanille ou chocolat ? Mer, campagne ou montagne ?
Michelle : Je suis café. Je n’aime pas le chocolat, par défaut la vanille sans plus, en fait je ne suis pas très sucre. La Mer, la mer, la mer et encore la mer… je m’en éloigne rarement.
JM : - As-tu quelque chose à ajouter ?
Michelle : J’ai le sentiment d’avoir été très bavarde. L’exercice me faisait un peu peur car de nature je n’aime pas trop parler de moi, et bien c’est fait ! J’espère que je n’ai pas abusé. Merci Joëlle pour cette interview qui a été aussi une petite introspection et a fait remonter des souvenirs.
JM : - Merci Michelle pour ce très agréable moment passé en ta compagnie.
Les amis, vous avez la parole : vous pouvez si vous le souhaitez poser d'autres questions à Michelle qui vous répondra sous ce post.
Page FB : Michelle Mazoué Romancière