GROUPE FB
LECTEURS-AUTEURS : LA PASSION DES MOTS
INTERVIEW AUTEURE
Geneviève SENGER
Bonjour à tous,
Je partage donc cet entretien. Il n'y aura pas de questions/réponses mais vous pourrez ainsi mieux connaître Geneviève SENGER, auteure dont je suis une fan inconditionnelle et ce de longue date.
JM : - Bonsoir Geneviève
⁃ Comment allez-vous ? Êtes-vous prête à « subir mon petit interrogatoire » ?
Geneviève : bonjour, chère Joëlle, et merci de m’accueillir si gentiment dans votre vie et sur vos pages. Je suis en train d’écrire un nouveau roman, parution en 2022, pour les éditions Calmann Levy. J’écris, donc je vais bien !
JM : - Pouvez-vous, tout d'abord, vous présenter afin que nos amis puissent mieux vous connaître ?
Geneviève : j’ai d’abord été infirmière dans différents services hospitaliers, dont en réanimation. Je connais la douleur, et l’espoir, le courage, de ceux qui souffrent, et j’ai considéré comme un honneur de les accompagner, les soigner, peut-être les soulager. Mais une circonstance très douloureuse de la vie a fait que je me suis mise en retrait, et que j’ai commencé à écrire, au fond de la campagne et du temps, dans le silence. Aujourd’hui, je peux vous dire que c’est l’absence qui m’a poussée à écrire, l’absence d’Annabelle, mon bébé que j’ai portée, attendue, pendant huit mois et dont le coeur a cessé de battre, alors qu’elle était encore en moi. J’écris pour elle, aussi… en quelque sorte, sa mort m’a rappelé qu’il fallait se consacrer à l’essentiel, et pour moi l’essentiel c’est d’écrire.
JM : - Pouvez-vous nous parler de vos romans (la liste est longue, je sais car je les ai pratiquement tous lus !) ?
Geneviève : j’ai d’abord écrit dans le registre de la littérature jeunesse, plus d’une trentaine de romans, pour tous âges, des plus petits, aux ados. Puis je me suis mise à écrire pour les adultes, notamment aux éditions Presses de la cité, et Calmann Levy qui me publient depuis de nombreuses années, et dont j’apprécie l’indéfectible fidélité. Mon dernier roman en date s’intitule La terre originelle, et se déroule dans le vignoble de Cahors. C’est l’histoire d’une petite fille née dans une cazelle, et abandonnée. Mais elle sera recueillie par une famille de vignerons qui vont l’aimer jusqu’à la naissance de leur fils, Adrien… la vie de Nina ne sera pas un long fleuve tranquille, mais son courage lui permettra de vivre sur ce qu’elle aime le plus : sa terre natale ! Mes lectrices me disent que c’est un livre qui fait du bien, et je veux bien les croire ! En ces temps moroses, on a tous besoin de se ressourcer dans une terre originelle !
Ce sont donc ce qu’on appelle des romans ancrés dans des terroirs, l’Alsace, et pour la terre originelle et les suivants, Cahors et le Quercy, que nous aimons tant.
JM : - Avez-vous d'autres projets d'écriture et pouvez-vous nous en dire quelques mots ?
Geneviève : oui, un autre roman paraîtra en avril 2021, aux Presses de la Cité. Et je vous livre, en avant première, le titre : le premier amour est-il éternel ?
C’est une question à laquelle Ariana, dite Nana blue, blogueuse de mode, devra répondre !
Il s’agit d’un roman contemporain ancré en grande partie dans une maison de famille, dans le Quercy ; Ariana vient de la recevoir en héritage d’une grande tante qui lui veut du bien….
C’est le premier roman que j’écris dans cette veine de romans qui font du bien, comme on dit. Et j’ai adoré devenir Nana blue, la blogueuse de mode, qui quitte Paris pour la province, qui va devoir se confronter à son passé. Nous sommes toutes Ariana ! Il y en a en nous toutes, tous, un premier amour… qui tremble, tressaille, nous rappelle un temps plus ou moins ancien. Nos premiers bouleversements…
Et en ce moment, j’écris une saga, j’aime alterner entre romans contemporains et sagas historiques.
JM : - Où trouvez-vous l'inspiration pour créer les protagonistes de vos écrits ?
Geneviève : dans la vie, dans ma mémoire, et sans doute à travers les romans que j’ai lus ! De petits détails de la vie quotidienne peuvent servir d’éléments déclencheurs… je marche beaucoup, et je dors comme un bébé qui fait ses nuits ! Ça doit m’aider. Et puis, devant l’écran, tout s’éclaire, prend forme, c’est un mystère, et une grâce que je ne m’explique pas vraiment.
JM : Comment faites-vous pour écrire vos romans (carnets, cahiers, fiches, écriture directe sur l'ordinateur) ?
Geneviève : j’écris directement sur l’ordinateur. Non, pas de carnets, seulement ma mémoire, mon imaginaire… et puis la documentation, quand j’en ai besoin, et j’en ai souvent besoin. Mes romans dits du terroir sont ancrés dans l’Histoire. Et la racontent à travers des personnages.
JM : - À quel moment de la journée écrivez-vous ? Le jour ? La nuit ? Et pendant combien de temps ?
Geneviève : le matin, comme une prière pour commencer la journée.
JM : - A qui confiez-vous vos manuscrits en première lecture (amie, membre de votre famille, bêta-lecteur) ?
Geneviève : parfois les premières pages à une amie auteure qui me connaît bien… pour me donner le courage d’envoyer à mes éditeurs !
JM : - Comment avez-vous procédé pour faire publier vos ouvrages ?
Geneviève : en les envoyant par la poste ! Je ne connaissais personne dans le milieu éditorial, j’habitais à la campagne et j’étais très isolée. Je n’étais ni journaliste ni blogueuse ! aujourd’hui internet et les réseaux sociaux permettent aux auteurs de contacter plus facilement les éditeurs… certains auteurs en ligne se font remarquer par des maisons d’édition…
JM : - Que représente pour vous l'écriture ?
Geneviève : une manière d’aimer, de parler aux autres, dans le silence. De participer au monde, au mouvement de la vie. Une manière de vivre. On n’est pas seulement écrivain au moment d’écrire, on l’est tout le temps ! Une manière de regarder, d’écouter, d’observer…. Et de s’emparer du vivant pour le transformer.
JM : -Lorsque la situation sanitaire le permettra, envisagez-vous de participer à des séances de dédicaces ?
Geneviève : oui, sans doute, j’aime rencontrer mes lectrices, lecteurs, et voir les yeux qui pétillent ! Le sourire de mes lecteurs est ma plus belle récompense. Et j’aime leur fidélité !
JM : - Vous avez noué un lien très fort avec vos lecteurs et vos lectrices, pouvez-vous nous en parler ?
Geneviève : oui, je leur ai consacré une page auteure @genevieve senger, afin de pouvoir leur parler. Et je suis ravie lorsqu’ils me répondent ! j’écris pour eux, mais j’aime aussi avoir un retour ! Ne serait ce qu’un like, un coeur, un sourire, quelques mots !
JM : - Quel est votre plus beau souvenir d'auteure ?
Geneviève : la publication de mon premier roman, un mois après la naissance de mon premier fils ! Le miracle de la vie…
je l’avais envoyé, par la poste. Je me souviens que l’éditeur, au téléphone, m’a dit qu’il avait adoré ce roman, pour sa fraîcheur. Et il m’a comparée à Colette, pour mon écriture si sensible, sensuelle, aussi, pleine d’odeurs, d’images. Quand j’ai raccroché, je flottais sur un petit nuage… je n’arrivais pas à y croire. Ça a été le début d’une merveilleuse aventure qui dure toujours !
JM : Êtes-vous sensible à la critique littéraire et pensez-vous que les blogs, les réseaux sociaux aident les écrivains à promouvoir leurs écrits ?
Geneviève : les réseaux sociaux favorisent l’échange, donc c’est une bonne chose. Évidemment, ils peuvent faire du mal, mais c’est à nous d’ éviter les dérives ! Il m’arrive rarement d’avoir des critiques négatives, mais je les accepte. On ne peut pas plaire à tout le monde, et certains de mes romans plaisent davantage que les autres. Pourquoi, ça reste un mystère. Je les écris tous avec la même foi !
JM : - Quels sont les auteurs qui vous ont donné l'envie d'écrire ?
Geneviève : il y en a eu beaucoup puisque j’ai été une grande lectrice, dès ma plus jeune enfance ! Disons en jeunesse, les romans historiques, en général, puis à l’adolescence les auteurs comme Maupassant, Zola, Balzac… j’ai beaucoup lu Stefan Zweig, et la littérature germanique, Thomas Mann, Heinrich Böll… disons que j’ai été une assoiffée de livres, et que je le suis restée… ma bibliothèque peut en témoigner ! j’ai déjà donné, au cours des dernières années, des milliers d’ouvrages à diverses associations, et bouquinistes. Si chacun achetait autant de livres que j’en ai achetés, les auteurs seraient ravis ! Mais j’ai aussi toujours fréquenté les médiathèques…
JM : - Quels conseils donneriez-vous aux lecteurs qui souhaiteraient devenir écrivains ?
Geneviève : de lire, d’abord, beaucoup. Puis de se jeter à l’eau, courageusement. Au début, on patauge, on a froid, on a envie de sortir. Puis, peu à peu, le goût des mots, les saveurs, arrivent, et le plaisir avec ! Écrire est jubilatoire, mais pas toujours. Il y a les moments de doute, de découragement, voire de désespoir. Nous sommes humains, et sensibles ! Mais je crois que si le désir est vraiment ancré en soi, rien ne peut le détruire. Seulement, il faut persévérer. Et détruire, aussi. j’ai écrit trois romans, des milliers de pages, que j’ai jetées, avant d’ envoyer un manuscrit à un éditeur. Apprendre à écrire. Pour moi, ça a été dans le silence et la solitude. D’autres passent par des ateliers d’écrire, des conseils… à chacun sa voie, et sa voix !
JM : - Quel est votre plus grand rêve ?
Geneviève :
de continuer à écrire, d’avoir des lecteurs et lectrices qui m’aiment et me le disent !
JM : Lisez-vous et quel genre ?
Geneviève : je chronique des romans pour un journal qui est publié en Alsace Lorraine, les affiches. j’y ai créé une rubrique que j’ai intitulé, les romans du mois. Donc, je reçois beaucoup de romans en service de presse. Et je parle de ceux qui me plaisent ! Il y en a beaucoup, car la production est importante. Je n’ai pas de genre préféré. Tout dépend de l’ambiance du roman. J’ai besoin de sentir qu’il y a un auteur derrière le roman, son âme sans doute. J’ai besoin aussi d’être surprise, étonnée, émerveillée, de me dire que j’aurais aimé écrire cette histoire !
JM : - Quels sont vos endroits préférés, source d'inspiration - pièce de votre habitation, région de France, pays - ?
Geneviève : Je me partage entre l’est de la France, l’Alsace, et le sud, principalement Cahors et le Quercy où je situe mon dernier et prochains romans. J’écris le matin, au réveil, comme une prière pour commencer ma journée. Dans une petite chambre qui donne sur un jardin. Les arbres font partie de ma vie. J’en ai un besoin viscéral. Le désert, ça ne m’inspire pas du tout ! À Cahors, ce sont les chênes verts, innombrables… les platanes, aussi, j’adore les platanes, les ginkgos, les érables…
JM : En dehors de l'écriture quelles sont vos passions ?
Geneviève : je suis curieuse de tout ! j’aime découvrir, de nouveaux auteurs, de nouveaux lieux, de nouvelles personnes ! Marcher, nager, déambuler dans les musées et les galeries d’art, m’émerveiller… beaucoup de bonheurs en perspective ! Et puis, les arbres, comme je vous l’ai dit. Les arbres nous donnent tout ! Les animaux, notamment les chats, pour leurs yeux insondables, et leur indépendance. Celui qui vit avec moi s’appelle Gingko, il vient de la rue, il avait peur des humains….
JM : - À quelle époque auriez-vous aimé vivre ?
Geneviève : La nôtre ! Elle est passionnante ! Dans mes romans, je remonte souvent le temps, notamment le dix-neuvième siècle, et la première moitié du siècle dernier, qui a connu tant de bouleversements et de tragédies.
JM : - Si vous deviez partir sur une île déserte, quel objet incontournable à vos yeux emporteriez-vous ?
Geneviève : les Misérables, de Victor Hugo
JM : - Quel mot vous définit le mieux ?
Geneviève : la persévérance, je crois, et la curiosité. La curiosité est un élément fondamental si on veut survivre au désespoir. Et en ces temps moroses que nous vivons, il faut garder la curiosité comme un moteur qui ronronne en soi !
JM : - Êtes-vous thé ou café ? Vanille ou chocolat ? Mer, montagne ou campagne ?
Geneviève : plutôt café, d’ailleurs je vous écris tout en buvant mon café ! Et il est presque midi, ça doit être le troisième…. Ensuite, j’arrête !
Chocolat, plutôt. Et la campagne, de plus en plus, pour ses doux vallonnements et ses chemins creux où il fait si bon se promener, seule, ou avec les enfants, petits et grands.
JM : - Vous organisez un dîner littéraire.. quelles personnes aimeriez-vous convier à votre table ?
Geneviève : j’aimerais inviter des personnages de roman… Jean Valjean par exemple… ou le Grand Maulnes ! Je lui demanderais pourquoi il a quitté la femme qu’il aime le lendemain de leurs noces !
JM : - Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Geneviève : merci de m’avoir donné la parole et permis cet échange. J’invite tous ceux qui liront ces mots de continuer cette conversation, sur facebook, instagram. Et de me découvrir, au travers de mes livres !
JM : - Merci Geneviève pour ce très agréable moment passé en votre compagnie, votre gentillesse et votre disponibilité.
facebook et page facebook @genevieve senger
Instagram genevievesenger17
sur les sites internets de mes éditeurs, Calmann Levy, Presses de la cité, J’ai lu éditions, France Loisirs