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interview auteur georges-patrick gleize

INTERVIEW REALISEE CE JOUR AVEC GEORGES-PATRICK GLEIZE SUR MON GROUPE FB

GROUPE LECTEURS-AUTEURS :

LA PASSION DES MOTS

 

INTERVIEW AUTEUR

Georges-Patrick GLEIZE

(réalisée pendant le confinement)

 

 

 

JM : - Bonjour à tous

 

Notre ami Georges-Patrick GLEIZE a gentiment accepté de se soumettre, récemment, à mes questions.

 

A l'issue de cet entretien, vous pourrez, si vous le souhaitez, poser des questions à Georges-Patrick qui y répondra selon ses disponibilités.

 

 

 

JM : - Bonsoir Georges-Patrick

 

⁃ Comment allez-vous ? Etes-vous prêt à « subir mon petit interrogatoire » ?

 

Georges-Patrick : Bonsoir, je vais bien, un peu confiné, comme tout le monde. C’est avec plaisir que je réponds à vos questions.

 

JM : - Pouvez-vous, tout d'abord, vous présenter afin que nos amis puissent mieux vous connaître ?

 

Georges-Patrick : Je suis né à Paris où ma mère poursuivait une carrière de comédienne au théâtre, à la radio et au cinéma tandis que mon père, officier de la marine marchande, parcourait les mers. Mais ma famille est originaire des Pyrénées ariégeoises et c’est là que j’ai passé mon enfance, chez mes grands-parents. Après une scolarité à Toulouse, au lycée Pierre de Fermat, j’ai entrepris des études d’histoire à l’Université. Je me suis alors spécialisé sur l’étude des sociétés rurales. Agrégé d’histoire, j’ai fait une carrière de professeur en lycée qui m’a conduit en Lot-et-Garonne, à Dunkerque, en Creuse et pour finir en Ariège à partir de 1991. En parallèle et en complément, je me suis intéressé aux questions de géopolitique du monde contemporain et j’ai suivi l’enseignement de l’Institut des Hautes Etudes de la Défense Nationale. Actuellement en retraite depuis quatre ans, j’ai désormais tout le loisir de m’adonner à la littérature, une passion que je partage avec mon épouse, professeur d’économie et auteure pour enfants.

 

 

JM : - Pouvez-vous nous parler de vos romans (la liste est longue, je sais !) ?

 

Georges-Patrick : Mon premier roman, Le temps en héritage, a paru il y a presque vingt ans et depuis, j’ai publié au rythme d’un roman par an, chez Albin Michel et aux éditions Calmann-Lévy. J’ai coutume de dire que mes romans sont des romans d’histoire. Ils se situent à mi-chemin entre le roman historique et le livre d’histoire. Ce que je raconte est vrai, tant dans le contexte que dans le détail, mais les personnages que je fais évoluer sont la synthèse imaginative de personnes réelles. Tout est juste mais pas arrivé à la même personne. Sans doute y a-t-il une préoccupation didactique dans mon écriture. Chassez le prof, il revient au galop ! Et je vois dans mes romans le moyen de faire de l’histoire autrement, plus digeste que dans les études scientifiques que j’ai pu écrire. J’essaye de mettre ainsi l’histoire à la portée du lecteur en ayant le souci qu’il apprenne quelque chose tout en se distrayant. Et aujourd’hui, j’en suis à mon 19e roman...

 

JM : - Avez-vous d'autres projets d'écriture et pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

 

Georges-Patrick : Bien sûr ! J’ai d’abord un nouveau roman en préparation pour 2021 à paraître aux Editions Calmann-Lévy. Je dois remettre mon manuscrit en avril et il devrait sortir pour la rentrée littéraire. Il se déroulera dans les années 70 avec comme thématique l’utilisation de la montagne par nos sociétés modernes au regard des usages traditionnels. Avec bien sûr pour soutenir l’attention du lecteur une intrigue policière à rebondissements.

Par ailleurs, paraîtra aussi en 2021, aux Editions Le Papillon rouge, un opus plus historique mais orienté grand public sur ces Ariégeois qui ont fait l’histoire, une série de cinquante courtes biographies de personnages surprenants et bien souvent oubliés.

 

JM : - Où trouvez-vous l'inspiration pour créer les protagonistes de vos écrits ? Improvisez-vous ou connaissez-vous la fin de l'histoire avant de commencer l'écriture ?

 

Georges-Patrick : L’inspiration de mes personnages ? Il me suffit d’observer mes contemporains et de les écouter. Certains ont eu des vies passionnantes, chaotiques, étonnantes. De l’un, je garderai le physique, de l’autre, les tics et les manies, d’un autre encore le caractère ou la voix. Je recompose ainsi des héros dans lesquels mes lecteurs peuvent se retrouver, croire qu’ils les ont croisés. Je n’invente rien, tous ont une parcelle d’existence. Quant aux décors dans lesquels je les faits évoluer, ils s’inspirent de ce que j’ai vu, de mes voyages ou de mes recherches. Il m’arrive ainsi d’aller sur des sites d’annonces immobilières pour visiter en image des maisons qui seront les décors de la vie de mes héros.

 

Je connais toujours la fin de l’histoire avant d’en avoir écrit les premières phrases. Je pars en effet sur un synopsis précis qui découpe le roman en huit ou dix chapitres où en une dizaine de lignes l’action est résumée. Certes, elle peut évoluer en cours d’écriture mais les modifications relèvent plus du détail que de la finalité du roman.

 

JM : Vos livres sont pour la plupart des romans régionaux. Pourquoi ce choix et envisagez-vous d'écrire dans un tout autre registre ?

 

Georges-Patrick : L’expression de roman régional est un qualificatif purement commercial pour distinguer la littérature intellectualiste. Tout roman qui se déroule dans une région précise peut être qualifié de régional et les plus grands auteurs français en font partie. Balzac, Giono, Mauriac ou tout récemment Genevoix, maintenant panthéonisé, peuvent voir leurs œuvres qualifiées de romans régionaux. J’écris sur ce que je connais bien mais en tant qu’historien de profession, géographe d’occasion, je pourrais écrire aussi des livres de pure histoire, du polar, des récits de voyages. L’universalité de l’histoire offre un champ d’écriture immense, au carrefour de la littérature et des sciences.

 

JM : Comment procédez-vous pour écrire vos ouvrages (carnets, cahiers, fiches, écriture directe sur l'ordinateur) ?

 

Georges-Patrick : Mon premier roman a été écrit à la main sur des blocs de papier quadrillé il y a vingt ans. Depuis, je suis passé à l’ordinateur et j’écris exclusivement ainsi à mon bureau. Mais il m’arrive de prendre des notes sur un cahier qui me suit dans les salons littéraires, en dédicaces, lorsqu’une idée me vient. De même, si je me réveille la nuit, je note parfois sur des bouts de papier les idées qui me traversent l’esprit.

 

JM : - À quel moment de la journée écrivez-vous ? ? Le jour ? La nuit ? Et pendant combien de temps ?

 

Georges-Patrick : En général, j’écris le matin. C’est là où je suis le plus créatif, gardant les après-midis pour d’autres activités et le soir pour les recherches ou la mise au net. Mais cet ordonnancement classique, adopté à l’époque de ma vie professionnelle dans l’Education Nationale, est aujourd’hui plus souple. La météo joue désormais un rôle important et je suis plus créatif quand il pleut ou qu’il fait un sale temps que lorsqu’un soleil radieux et une douceur angevine m’attirent au jardin.

 

JM : - Que ressentez-vous lorsque vous écrivez le mot FIN ?

 

Georges-Patrick : Un lâche soulagement. Finir un roman n’est jamais aisé. Et quand on a passé des semaines et des mois on a envie à un moment d’en finir. Le mot fin est un exutoire, une bouffée de plaisir qui constitue une vraie respiration, l’apaisement d’une tension qui se relâche.

 

JM : - Vous avez noué un lien très fort avec vos lecteurs et lectrices, pouvez-vous nous parler de ces rencontres ?

 

Georges-Patrick : Je fais un assez grand nombre de salons et de dédicaces en librairies, plus d’une cinquantaine par an, car j’ai besoin du contact avec mon lectorat. Besoin d’échanger, besoin de l’écouter. Nombreux sont mes lecteurs qui m’ont raconté des détails, leur histoire, des éléments dont je me suis servi pour écrire par la suite. Je leur dis parfois : Ne me racontez pas votre vie, je vais en faire un roman. Et c’est vrai qu’il y a un peu de ça. Comme romancier, je suis dans la posture de l’éponge, j’absorbe pour restituer ensuite ce qu’on m’a dit.

 

JM : -Avez-vous des séances de dédicaces prévues prochainement -après le confinement bien sûr- et où ?

 

Georges-Patrick : Le confinement a beaucoup perturbé le programme cette année. Tous les grands salons auxquels je devais participer, à commencer par la Foire du livre de Brive dont je suis un habitué depuis mon entrée en littérature, ont été annulés. Et l’horizon manque singulièrement de clarté pour nous les auteurs à l’heure où le livre ne fait pas partie des biens essentiels. Ainsi, la rencontre que je devais faire à la médiathèque d’Esperanza, dans l’Aude, fin novembre, est bien compromise. Il reste donc à espérer que nous pourrons faire quelques signatures avant les fêtes de Noël pour offrir nos dédicaces à nos lecteurs. Quant à l’année prochaine, c’est le noir complet. Personne n’ose se positionner et on imagine mal la tenue de grands salons comme Montaigu ou Limoges au printemps dans le contexte actuel. Je risque comme tous mes camarades d’en être réduit à quelques séances de signatures au coup par coup en librairie. Triste période pour tous les acteurs de la chaîne du livre dont les auteurs sont les artisans.

 

JM : - Comment avez-vous procédé pour faire publier vos ouvrages ?


Georges-Patrick : Avant de publier mon premier roman, j’avais déjà fait des publications professionnelles. En l’occurrence, une biographie sur Charles de Gaulle soldat, une commande de la Commission historique pour la paix, émanant du ministère des anciens combattants et aussi deux publications sur le tourisme vert, à l’époque où j’étais professeur en BTS tourisme. Malgré tout, je ne connaissais pas vraiment le monde de l’édition. Mon premier roman est parti par la poste. J’ai réalisé une vingtaine de copies expédiées aux grands éditeurs parisiens. Et comme de bien entendu, j’ai essuyé des refus, lettres types de réponse à l’appui. Je commençais à désespérer quand j’ai reçu un coup de fil de chez Albin Michel, maison qui était intéressée par mon manuscrit. J’ai signé le premier contrat la tête un peu dans les nuages. Mais j’ai compris qu’une chance inespérée s’offrait à moi. Il fallait pousser la porte et battre le fer tant qu’il est chaud. En l’occurrence, assurer le succès commercial de mon manuscrit sachant que le compteur des ventes allait parler pour moi. En même temps, il ne fallait pas traîner et pouvoir dans la foulée proposer un autre manuscrit, bref, faire preuve de professionnalisme.

 

JM : Etes-vous sensible à la critique littéraire et pensez-vous que les blogs, les réseaux sociaux aident les écrivains à promouvoir leurs écrits ?

 

Georges-Patrick : Quel auteur n’est pas sensible à la critique ? Elle nous arrache un sourire ou une grimace. Aujourd’hui, la presse écrite n’est plus le seul moyen par lequel elle s’exprime et l’informatisation de nos sociétés a ouvert la porte à l’expression des lecteurs qui par leurs courriers ou dans les blogs donnent leur sentiment. Les blogs sont indispensables, reflet d’une réelle audience indépendante de toute coterie. Ils participent à l’environnement existentiel du roman tout comme les réseaux sociaux. Personnellement, je suis très actif sur Facebook où je fais vivre ma page littéraire au quotidien par mes annonces de dédicaces, mes photos et mes vidéos. Cette dimension est facilitée par la bonne maîtrise que j’ai dans le domaine audiovisuel.

 

JM : - Quels sont les auteurs qui vous ont donné l'envie d'écrire ?

 

Georges-Patrick : Comme beaucoup de ma génération, j’ai découvert la littérature par les auteurs jeunesse qu’on lisait à l’époque. Enid Blyton et Le club des cinq, Bob Morane et Henri Vernes... Un peu plus tard, j’ai goûté à Alexandre Dumas, à Jules Vernes, Alain Fournier, Louis Pergaud et à quelques auteurs de science-fiction comme Asimov.

 

 JM : - Quel roman lu pendant votre enfance vous a le plus marqué ?

 

Georges-Patrick : J’ai beaucoup apprécié La gloire de mon père, de Marcel Pagnol.

 

JM : - Quels conseils pourriez-vous donner aux lecteurs qui veulent devenir écrivains ?

 

Georges-Patrick : S’armer de patience, ne jamais désespérer, avoir l’écorce solide. La concurrence est rude. Beaucoup plus de monde écrivant aujourd’hui qu’hier, il est plus difficile de trouver un vrai éditeur qui vous fasse confiance. Je conseillerais aussi de se méfier de nombreuses maisons qui constituent des pièges à sous et qui prospèrent à grand renfort de publicité en promettant aux néophytes le succès. La naïveté et le besoin d’écrire sont parfois honteusement exploités. Un vrai éditeur ne demande jamais d’argent.

 

 

JM : Lisez-vous et quel genre ?

 

Georges-Patrick : Je lis beaucoup de livres d’histoire par nécessité et par goût. Je lis aussi nombre de romans dits « régionaux » mais je ne dédaigne pas pour autant un bon roman policier (pas trop saignant) ou un bon roman de science-fiction. Je lis souvent des romans qu’on m’offre, les cadeaux qu’on me fait, et je relis parfois quelques grands classiques en prenant le risque d’être déçu du souvenir que j’en avais.

 

JM : - Quels sont vos endroits préférés, source d'inspiration (pièce de votre maison, région de France, pays) ?

 

Georges-Patrick : Ma région préférée reste le sud de la France, notamment l’Occitanie dont je comprends à peu près le patois même si je ne le parle pas. Historien ruraliste, mes recherches ayant porté sur les campagnes ariégeoises aux XVIIIe et XIXe siècles, les sociétés rurales m’inspirent toujours. Je me sens bien à la campagne et le monde paysan m’est proche. Dans nombre de mes romans, on retrouve la salle, lieu d’existence des familles qui vivaient à pot et feu commun. Qu’elle soit ariégeoise ou corrézienne, le cantou en reste l’élément moteur. Cette pièce m’a toujours beaucoup inspiré. Toutefois, dans plusieurs de mes romans, je m’évade vers des destinations plus lointaines, puisées dans mes souvenirs de voyages. Ainsi j’ai entraîné mes lecteurs en Angleterre, aux Etats-Unis, au Canada, en Pologne, en Afrique du Nord, en Italie...

 

JM : En dehors de l'écriture quelles sont vos passions ?

 

Georges-Patrick : Historien des campagnes, le jardin est pour moi un vrai bonheur et je m’émerveille toujours des changements qu’on y observe au gré des saisons. Jardiner m’apporte délassement mental et physique, paix de l’âme et satisfaction de voir la nature récompenser mon travail. Cultiver mon jardin me permet aussi de satisfaire mon goût pour les produits authentiques et naturels qui participent à la réussite d’une bonne cuisine.

 

JM : - À quelle époque auriez-vous aimé vivre ?

 

Georges-Patrick : L’historien que je suis aurait apprécié les années de la fin du XIXe et début du XXe, de cette Belle Epoque d’avant 1914 où le progrès portait l’humanité vers l’espérance. On pouvait alors nourrir des idéaux auxquels aujourd’hui on ne croit plus.

 

JM : - Quelle est votre proverbe préféré ?

 

Georges-Patrick : A cœur vaillant rien d’impossible

 

 

JM : Quel mot vous définit le mieux ?

 

Georges-Patrick : Persévérance

 

JM : - Vous partez sur une île déserte : quel objet incontournable à vos yeux, emporterez-vous ?

 

Georges-Patrick : Un livre assez universel pour me donner patience et force.

 

JM – Si vous deviez organiser un dîner littéraire. Quelles personnes souhaiteriez-vous convier à votre table ?

 

Georges-Patrick : Les auteurs qui sont mes amis et avec qui j’ai du plaisir à partager et à échanger nourritures terrestres et littéraires.

 

JM : - Etes-vous thé ou café ? Vanille ou chocolat ? Mer, montagne ou campagne ?

 

Georges-Patrick : Café, chocolat, plutôt campagne, orientation moyenne montagne mais j’aime aussi la mer.

 

JM : - Si vous étiez une odeur, une couleur, un animal : vous seriez...

 

Georges-Patrick : La menthe poivrée. Le vert. Un dauphin.

 

JM : - Avez-vous quelque chose à ajouter ?

 

Georges-Patrick : Je formulerais un vœu : En ces temps où chacun souffre de l’isolement, puissions-nous, nous les écrivains, vite retrouver ces salons du livre où nous avons le plaisir d’échanger avec nos lecteurs.

 

 

JM : - Merci Georges-Patrick pour ce très agréable moment passé en votre compagnie. 

 

Les amis, vous avez la parole : vous pouvez si vous le souhaitez poser d'autres questions à Georges-Patrick qui vous répondra avec plaisir sous ce post.

 

https://www.facebook.com/georgespatrick.gleize

 

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