GROUPE LECTEURS – AUTEURS :
LA PASSION DES MOTS
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INTERVIEW AUTEURE
Sophie MUFFAT-MERIDOL
JM : - Bonjour à tous,
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Notre amie Sophie MUFFAT-MERIDOL a gentiment accepté de répondre, récemment, à mes questions.
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Je partage donc cet entretien et vous pourrez, si vous le souhaitez, poser d’autres questions à Sophie qui y répondra selon ses disponibilités.
JM : - Bonjour Sophie
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Comment vas-tu ? Es-tu prête à « subir mon gentil interrogatoire » ?
Sophie : Je m’y livre avec plaisir.
JM : - Peux-tu, tout d’abord, te présenter afin que nos amis puissent mieux te connaître ?
Sophie : Je suis lyonnaise, mais je suis tombée amoureuse d’un haut savoyard, par conséquent je vis à Megève en Haute-Savoie depuis plus de quinze ans. J’y ai désormais mes repères, ma famille et mes amis. Je nourris une grande passion pour ce territoire, d’abord parce que j’aime y voir défiler les saisons, il est rare de vivre dans un endroit où la saisonnalité modifie autant le paysage, et puis j’aime aussi les gens qui y vivent. Leur authenticité et leurs valeurs. Je trouve qu’il existe en montagne le respect de la mémoire, des traditions et des aînés.
JM : - Que représente pour toi l’écriture ?
Sophie : Une respiration. J’ai commencé à vouloir écrire lorsque l’on m’a appris à tenir un stylo. J’ai aimé la caresse de la plume sur le papier, l’odeur de l’encre. Les ratures, les carnets dans lesquels je notais parfois simplement un mot pour apprendre à le retenir. Et puis j’adorais regarder mon grand-père tracer ses lettres en pleins et déliés, j’écrivais des mots, je semais des petits poèmes, et puis un jour j’ai rencontré les livres. Je suis tombée amoureuse de la littérature comme on apprend à respirer. Une évidence.
JM : - Peux-tu nous parler de ton premier roman ?
Sophie : Le pâtissier de la place Saint Paul est mon second, le premier n’était pas du tout dans la même veine. Dans ce roman, j’ai voulu travailler sur la bienveillance et l’humanité. La manière dont il est possible de se reconstruire après un drame. La vie cogne, elle nous cogne et nous force parfois à cogner les autres, alors de temps à autre il est nécessaire de s’arrêter. De reprendre son souffle et se reconstruire. C’est le cas du personnage central de mon roman, Joseph Surle, un homme d’un certain âge, à la fin d’une histoire mais avec encore l’envie d’en vivre davantage. Joseph décide de retourner dans la boulangerie de son enfance, celle de la place Saint Paul, car c’est là que sa mère venait lui acheter un chausson aux pommes à la sortie de la messe du dimanche. Bien évidemment, le boulanger n’est plus là, l’affaire a été reprise par un jeune pâtissier qui ne vend pas de chaussons aux pommes. Alors forcément Joseph Surle est déçu, et décide de rester sur la place Saint Paul. Il va y rencontrer Félix, un cheminot qui à la suite d’accidents de vie se retrouve à dormir dans la rue, Clémentine, une gamine solitaire qui guette la vie des autres derrière sa fenêtre en espérant un jour faire partie d’une histoire, et puis Rose, une femme qui se dissimule derrière des fichus et des jupes en laine. Et plus on va découvrir ces personnages plus le lecteur va se rendre compte qu’il y a quelque chose d’intriguant autour de cette place Saint Paul. Des secrets bien gardés, et ce Joseph Surle qui n’est sans doute pas venu par hasard sur la place Saint Paul et pas uniquement pour y manger un chausson aux pommes, Alors qui est-il et pourquoi connaît-il autant la vie du quartier et de ses habitants… je vous propose de le découvrir.
JM : - As-tu d’autres projets d’écriture et souhaites-tu nous en parler ?
Sophie : Oui je poursuis mon chemin dans l’écriture. Un nouveau roman à venir en mars.
JM : - Comment as-tu procédé pour créer les protagonistes de ton roman et connaissais-tu, lorsque tu as commencé à écrire, la fin de l’histoire ou est-ce que tu as improvisé au fil des mots ?
Sophie : Pour ce roman j’ai écrit le dernier chapitre en même temps que le premier. Pour quelle raison ? Je n’en sais rien, mais je savais comment je voulais terminer l’histoire. Alors ensuite, forcément, c’est un travail d’équilibriste pour aller d’une rive à l’autre. Une balade entre les mots.
JM : - Quand écris-tu (le jour, la nuit) ? Pendant combien d’heures ? En combien de temps as-tu écris-tu cet ouvrage ?
Sophie : J’écris surtout le matin, très tôt. L’esprit est moins encombré et plus calme. Je peux écrire plusieurs heures, mais pas une journée entière, alors je ponctue l’écriture de temps de relecture ou de promenade en montagne avec mon chien. J’ai écrit ce roman en 4 mois, mais il faut suivre son rythme. Chacun possède le sien et le temps d’écriture varie considérablement d’un roman à l’autre.
JM : -Lorsque la situation sanitaire le permettra aimerais-tu participer à des séances de dédicaces, rencontrer tes lecteurs et tes lectrices ?
Sophie : Je crois que l’absence de rapport humain telle que nous la vivons actuellement est une véritable punition. Le travail d’écriture est un travail solitaire, mais lorsque le roman est imprimé, vient le moment du partage. Échanger, sentir, écouter, lorsque les gens partagent leur avis sur un livre, je crois qu’ils livrent aussi beaucoup d’eux-mêmes et j’aime beaucoup les entendre. J’aime les confidences. Le livre devient un prétexte et la discussion s’anime, j’aime ces moments. Parfois on y trouve de l’inspiration, des envies de personnages, ou simplement l’envie de continuer à écrire.
JM : - A qui as-tu confié ton manuscrit en première lecture (amie, membre de ta famille, bêta-lecteur) ?
Sophie : A mon mari, mon premier lecteur et ma mère. Ensuite, j’ai eu la chance d’avoir l’attention, pour ce second roman, d’un écrivain chevronné. Patrick Breuzé. Nous avons beaucoup échangé, non pas sur le manuscrit lui-même, mais sur la manière de bien écrire. Je pense que l’écrivain est un instrument que l’on doit accorder, la technique d’écriture ne suffit pas, il faut ressentir les vibrations, et pour ça il faut du cœur, et le cœur ne s’apprend pas.
JM : - Comment as-tu procédé pour faire publier ton ouvrage ? Qui en a réalisé la couverture ?
Sophie : Pour ce roman, j’ai présenté mon manuscrit à un éditeur lyonnais. Guillaume de Uffredi, des éditions les passionnés de bouquins. Nous avons eu la chance d’échanger et de nous trouver des points communs, notamment la place Saint-Paul où se déroule l’intrigue du roman. L’éditeur a proposé la couverture, j’ai tout de suite adhéré.
JM : - Penses-tu que les réseaux sociaux, les blogs aident les auteurs à promouvoir leurs écrits ?
Sophie : Je crois qu’ils sont devenus essentiels, mais qu’il faut aussi savoir sortir du tout digital car il y a trop d’instantanés et peu d’humanité. Les réseaux sociaux permettent à des personnes de partager leurs passions et c’est tant mieux, mais il est important de poursuivre au-delà, comme vous le faites du reste en animant ces rencontres, en partant à la découverte des écrivains et non pas seulement un avis, un jugement à l’emporte-pièce. De l’échange et de la bienveillance, du respect aussi.
JM : - Qu’as-tu ressenti lorsque tu as écrit le mot FIN ?
Sophie : C’est toujours un moment délicat de quitter un livre. On perd une famille, des amis, un univers. Alors forcément, il y a la fierté et le soulagement d’avoir terminé l’histoire mais aussi beaucoup de nostalgie.
JM : - Quel est le titre du livre que tu aurais aimé écrire ?
Sophie : Les âmes grises de Philippe Claudel.
JM : - Quels sont les bons et les mauvais côtés du métier d’auteure ?
Sophie : Le bon côté, la liberté de créer, d’inventer, d’imaginer les personnages et l’histoire selon nos envies. Il existe un espace de liberté dans l’écriture comme nulle part ailleurs. En revanche, vient aussi la solitude. Elle peut parfois être terrible.
JM : Lis-tu ? Quel genre ?
Sophie : Jamais sans mon livre. Peu importe le genre, j’adore découvrir du thriller au roman historique, des nouvelles à la poésie en passant par la BD.
JM : - En dehors de l’écriture quelles sont tes passions ?
Sophie : La pâtisserie. Pour déconnecter, je n’ai pas trouvé mieux. Et puis mes enfants sont ravis… Ils sont plus gourmands que lecteurs…
JM : - Quelle est ta musique préférée et écris-tu en musique ?
Sophie : J’aime écouter de la musique en écrivant, mais plutôt du classique. Mes parents m’ont appris à découvrir le jazz, saxophone, clarinette, piano, guitare, on jouait de tous les instruments dans ma famille. Je suis né avec la musique rock, le punk aussi, en revanche, j’ai besoin que la musique me raconte une histoire. J’accorde beaucoup d’importance aux chansons à texte. J’ai une passion pour Jacques Brel et Barbara.
JM : - Quel livre aimerais-tu offrir à un proche ou un ami ?
Sophie : En général j’offre des romans qui m’ont bouleversée. Comme des remèdes pour combler l’âme. Dernièrement j’ai offert un livre de René Frégni et un de Patrick Breuzé.
JM : - Quelle est ton émission TV préférée ? Ton film ou série culte ?
Sophie : En ce moment, je regarde échappées belles…. Une manière de voyager que j’apprécie. Simple et humaine.
JM : - Peux-tu nous donner ton proverbe préféré ?
Sophie : On devrait toujours être légèrement improbable d’Oscar Wilde.
JM : - Quel endroit est source d’inspiration pour toi (pièce de ta maison, région, pays) ?
Sophie : Les montagnes, j’aime beaucoup la nature sauvage. Je pense qu’elle nous reconnecte avec nous-même.
JM : -Et si tu nous donnais une de tes qualités, un défaut ?
Sophie : Je suis une persévérante, alors forcément pour mes proches je suis parfois exigeante et intransigeante.
JM : - Si tu étais : une fleur, une couleur, un animal, un dessert : tu serais ?
Sophie : Une pivoine, le bleu du ciel, un cheval et un chausson aux pommes… Forcément.
JM : - Es-tu thé ou café ? Mer, montagne ou campagne ?
Sophie : Tisane et montagne.
JM : - As-tu quelque chose à ajouter ?
Sophie : Vous remercier. Remercier toutes les personnes qui prennent encore le temps d’ouvrir un livre, de s’évader et de faire vivre la culture sous toutes ses formes.
JM : - Merci Sophie pour cet agréable moment passé en ta compagnie.
Les amis, vous pouvez, si vous le souhaitez, poser d'autres questions à Sophie qui se fera un plaisir de vous répondre sous ce post.
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