GROUPE LECTEURS – AUTEURS :
LA PASSION DES MOTS
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INTERVIEW AUTEUR
Carl PINEAU
JM : - Bonjour à tous,
Je partage donc avec vous l'entretien que nous avons réalisé, à l'issue duquel, vous pourrez, si vous le souhaitez, poser des questions à Carl qui y répondra en direct ou plus tard selon ses disponibilités.
JM : - Bonjour Carl
Carl : Bonjour Joëlle, je vais bien, j’ai passé l’année à Malaga en famille, en raison de l’impossibilité de rentrer en Thaïlande.
Oui, bien sûr, je vais répondre avec plaisir.
JM : - Peux-tu, tout d'abord, te présenter afin que nos amis puissent mieux te connaître ?
Carl : Je suis né à Nantes en 1966, je suis d’origine écossaise par mon père et arménienne par ma mère. Des histoires fortes d’immigrations qui ont forgé ma soif de découvrir le monde.
Très jeune, j’ai fréquenté les discothèques de la ville de Nantes. À 18 ans, j’ai été embauché par l’une d’elles pour gérer les soirées. À 21 ans, j’ai quitté le monde de la nuit et repris des études en commerce international puis en Marketing.
En 2009, avec ma femme et meus deux fils, nous nous sommes installés au Québec, où j’ai suivi une formation en création littéraire à l’université, et commencé l’écriture de la trilogie des Nuits Nantaises. En 2015, nous avons changé de continent pour la Thaïlande.
JM : - Je crois savoir que tu vis en Thaïlande. Est-ce que ce pays t'inspire pour écrire tes ouvrages ?
Carl : Pas encore, mais j’écrirais certainement un jour un roman qui s’y déroulera.
De la même façon que la trilogie des Nuits Nantaises s’inspire de ma jeunesse dans cette ville, j’ai écrit un manuscrit dont l’action se déroule au Canada, où nous avons passé six merveilleuses années.
Depuis septembre je me suis aussi mis à l‘écriture d’un roman policier sur fond de trafic de drogue entre le Maroc et le sud de l’Espagne.
Vivre dans un pays permet de le connaître suffisamment pour y ancrer une histoire et des personnages.
JM : - L'écriture est-ce une passion ou un métier pour toi ?
Carl : L’écriture est un rêve d’enfance que je n’ai commencé à réaliser qu’à l’âge de quarante ans en création littéraire à l’université de Québec. Lentement, livre après livre, page après page et jour après jour, cette passion est en train de devenir un métier.
JM : - Peux-tu nous parler de tes romans ?
Carl : La trilogie des Nuits Nantaises se déroule sur les décennies 80, 90 et 2000.
Trois intrigues indépendantes avec des personnages récurrents.
Des romans sombres et humains, racontés par des voix narratives au « Je », qui montrent l’évolution de notre société et de sa délinquance.
Mon prochain roman se déroule entre Paris et Cuba.
JM : - Comment as-tu procédé pour faire publier tes livres ?
Carl: Après quelques tentatives infructueuses chez des éditeurs traditionnels, j’ai retravaillé l’Arménien plusieurs années par intermittence pour le mûrir et le peaufiner. Lorsqu’il m’a semblé prêt, je n’avais pas envie d’attendre plusieurs mois. J’ai donc opté pour l’autoédition.
Il a obtenu le prix des auteurs inconnus, et finalement, il a été réédité par les Editions Lajouanie lorsqu’ils ont retenu Le Sicilien, mon deuxième roman.
JM : - As-tu d'autres projets d'écriture et souhaites-tu nous en parler ?
Carl : Pour quelques millions, mon prochain roman, va paraître en juin.
Le destin de deux jeunes entre Paris et Cuba, au milieu du scandale politico-financier du Panama papers.
JM : - Où trouves-tu l'inspiration pour créer les protagonistes de tes livres ? En combien de temps écris-tu un roman ?
Carl : L’imagination se nourrit du vécu, mais aussi de lecture et de curiosité. Pour écrire, je commence par créer les personnages, leur inventer une identité, un physique, une histoire personnelle. Ensuite je les laisse prendre la direction des évènements.
Un premier jet prend environ trois mois.
Ensuite, j’alterne repos du texte et reprises pendant plusieurs années.
JM : - Comment écris-tu (sur cahiers, carnets, direct sur l'ordinateur) ?
Carl : j’écris sur ordinateur. Je commence per faire des fiches des personnages, puis je me lance dans le récit sans établir de plan précis.
Chaque matin, je ne sais pas exactement comment l’histoire va évoluer.
JM : -Lorsque la situation sanitaire le permettra, envisages-tu d'assister à des séances de dédicaces et où ? Penses-tu venir à Nantes ?
Carl : Je rentre en France début juin. J’espère organiser des dédicaces pour soutenir la parution de Pour quelques millions, et rencontrer des lecteurs. Après des mois d’écriture assez solitaire, ce sont des moments humains privilégiés.
JM : - A qui confies-tu tes manuscrits en première lecture (ami, membre de ta famille, bêta-lecteur) ?
Carl : Ma première lectrice est mon épouse, Delphine. Elle est particulièrement intransigeante et sans concessions. Et c’est très bien.
Ensuite j’ai plusieurs relecteurs.
JM : - Es-tu sensible à la critique littéraire et penses-tu que les blogs, les réseaux sociaux aident les écrivains à promouvoir leurs écrits ?
Carl : Bien sûr, les retours des blogueurs me touchent. Je ne pourrais jamais les remercier assez pour avoir soutenu la trilogie des Nuits Nantaises. Lorsqu’on est un auteur inconnu, les réseaux sociaux permettent à des auteurs qui ne font pas partie du sérail d’exister.
JM : - Sauf erreur de ma part, tous tes romans sont des « policiers », « thrillers ». Pourquoi ce choix et envisages-tu d'écrire dans un tout autre registre ?
Carl : Parce que les romans noirs permettent de montrer la dureté du monde, d’aller puiser en l’humain ce qu’il a de pire et de meilleur.
Dans mes romans, presque touts les personnages avaient une raison de tuer, parce que chacun porte une part d’ombre et de lumière. J’aime cette écriture sur la corde raide qui happe le lecteur et ne le lâche plus jusqu’au dénouement.
Mais je ne m’interdis rien à l’avenir.
JM : Tu as reçu le Prix du Cercle anonyme de la littérature en 2017 pour « L'Arménien ». Peux-tu nous dire comment tu as vécu cette expérience ?
Carl : Des échanges inoubliables avec des blogueurs, puis des lecteurs, dont beaucoup sont devenus des amis. Une véritable chance, et beaucoup de gratitude.
JM : - En dehors de l'écriture quelles sont tes passions ?
Carl : Les voyages, pour aller à la rencontre de l’autre, découvrir des cultures et vivre des moments intenses qui nourriront mes romans.
JM : - Quel est ton plus grand rêve ?
Carl : Mon plus grand rêve était d’écrire, je travaille pour continuer à le réaliser.
JM : - Quels auteurs t'ont donné l'envie d'écrire ?
Carl : Ado, j’ai commencé par des romans d’aventures.
Jack London, Joseph Conrad et James Olivier Curwood ont certainement bercé mon envie d’écrire et de voyager.
JM : - Quels conseils donnerais-tu aux lecteurs qui souhaitent devenir auteurs ?
Carl : 1000 à 2000 mots, tous les jours. Et beaucoup d’humilité face à nos textes.
JM : - Lis-tu ? Quel genre ?
Carl : J’adore des auteurs comme James Lee Burke, John Le Carré, Henning Mankel, Trevanian, Don Winslow, Thomas H.Cook… Et l’univers d’Américains comme Dashiell Hammett, Raymond Chandler…
Pour autant, la lecture et la relecture des classiques, André Gide, Hermann Hess, les écrivains du 19s en général, m’apportent du vocabulaire et une fluidité de la langue. J’apprécie la poésie pour la métaphore, je suis sensible aux poètes surréalistes, et au saisissement de l’instant de Philippes Jacottet. Je lis beaucoup d’autoédités que je découvre sur les chroniques dans les groupes FB
JM : - Quel est ton dernier coup de cœur littéraire ?
Carl : L’Ami Arménien, d’Andreï Makine.
JM : - Quel genre de musique écoutes-tu ? Ecris-tu en musique ou dans le calme ?
Carl : Pendant l’écriture de la trilogie des Nuits Nantaises, j’ai réécouté des musiques des années 80’s, 90’s et même 2000. Certaines sont citées dans les romans, elles rythment les intrigues, et notamment les scènes en discothèque.
Mon prochain roman se passe en partie à La Havane, je me suis baigné d’une atmosphère cubaine, avec l’album Buena Vista Social Club et des chansons de Mambo et de Salsa.
JM : - Quel est ton film ou ta série culte ?
Carl : Le Parrain, la saga de Francis Ford Coppola, d’après le roman de Mario Puzo.
JM : - Tu dois partir sur une île déserte, quel livre emporteras-tu ?
Carl : Le corpus biblique, Ancien et Nouveau Testament, pour prendre le temps de tout lire.
JM : - Es-tu thé ou café ? Vanille ou chocolat ? Mer, campagne ou montagne ?
Carl : Café le matin après la méditation, chocolat mais pas trop, regarder la mer pour écrire, et la montagne pour skier.
JM : - Quel est ton proverbe préféré ?
Carl : J’aime bien cette citation de PHILIP ROTH :
« C’est comme ça qu’on sait qu’on est vivant : on se trompe. Peut-être que le mieux serait de renoncer à avoir tort ou raison, et continuer rien que pour la balade. »
JM : - Tu vas organiser un dîner littéraire. Quels auteurs souhaites-tu convier à ta table ?
Carl : Albert Camus, pour son humanisme lucide.
JM : - Peux-tu nous donner une des tes qualités ? Un de tes défauts ?
Carl : Perfectionniste, parfois au point que cela devienne un défaut.
JM : - As-tu quelque chose à ajouter ?
Carl : Merci Joëlle pour cette ITW, et pour le soutien à mes romans.
JM : - Merci Carl pour cet agréable moment passé en ta compagnie.
Les amis, vous pouvez, si vous le souhaitez, poser d'autres questions à Carl qui se fera un plaisir de vous répondre sous ce post.
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