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Bonsoir je partage avec vous l'interview que j'ai réalisée ce soir avec Elisa SEBBEL, sur mon groupe FB : lecteurs-auteurs : la passion des mots

INTERVIEW AUTEUR

Elisa SEBBEL

Lundi 28 janvier 2019 à 18 h 00

direct

 

JM : - Bonsoir à tous,

 

  • Notre amie Elisa SEBBEL a gentiment accepté de répondre, ce soir, à mes questions.

 

 

JM : - Bonsoir Elisa

 

  • Comment vas-tu ? Es-tu prête à « subir mon petit interrogatoire » ?

 

Elisa : Oui, un peu nerveuse.

 

 

JM : - Peux-tu, tout d'abord, te présenter afin que nos amis puissent mieux te connaître ?

 

Elisa : Je suis française et j’habite en Espagne, à Majorque depuis plus de 20 ans avec mon mari et mes deux enfants. Je donne des cours de français à l’Université d’ici.

 

JM : - Que représente pour toi l'écriture ?

 

Elisa : Un havre de paix et de bonheur, un instant d’évasion. Ce petit moment à moi avec ma tasse d’infusion et mon portable. Quand on est une femme et mère qui travaille, il est très précieux et nécessaire. La vie est si rapide qu’on s’oublie parfois soi-même, accaparé par la famille et le travail. L’écriture est vraiment moi, ce qu’au fond de moi, j’ai toujours voulu faire. Mais je n’ai jamais trouvé le temps ou le courage de le faire. Car écrire un roman est une grande entreprise. Ce n’est pas un poème. C’est un évènement familial qui aurait pu être tragique qui m’a poussée au tout début de l’année 2015 à prendre la plume. Héloïse vient de perdre son mari quand elle arrive sur l’île, j’ai failli perdre le mien. Ce roman m’a beaucoup aidée.

 

JM : - Si j'ai bien compris, tu as écrit en 2017 ton premier roman : « Le Rocher » en auto-édition et prochainement sortira ton second roman « La Prisonnière de la mer » relate la même histoire à laquelle tu as apporté quelques modifications... Peux-tu nous en dire un peu plus ?

 

Elisa : Oui c’est bien ça. La Prisonnière de la mer est la version retravaillée avec l’aide précieuse de l’éditrice du Rocher. De nombreuses améliorations ont été apportées et surtout il y a de nouveaux éléments dans le premier chapitre qui explique la vie d’Héloïse avant l’arrivée sur l’île.

 

JM : - Comment as-tu procédé pour faire publier ton roman ?

 

Elisa : J’ai d’abord choisi d’auto-publier même avant d’envoyer aux maisons d’édition. Je savais qu’il était pratiquement impossible pour une inconnue d’être publiée. Et j’avais entendu parler des cas de Laure Manel et d’Aurélie Valognes. J’ai donc pris un pseudonyme et me suis lancée. Je ne savais pas si mon roman était bon ou non, si je savais écrire ou pas. Je dois vous avouer que Le rocher avait été peu travaillé, pratiquement un premier jet relu par une correctrice. J’ai beaucoup de mal à réécrire, je prends du temps pour écrire une phrase mais après je déteste la retoucher (mes poèmes sont toujours des premiers jets). Cela a été une espèce de test. Je voulais savoir ce qu’en pensaient les lecteurs et pas seulement quelques amis toujours complaisants. Je n’étais vraiment pas sûre de moi. Cela a été une expérience formidable qui m’a permis de prendre confiance en mon écriture.

J’ai ensuite envoyé le texte à presque tous les éditeurs possibles (sauf Gallimard et quelques autres, dont Fayard, qui me paraissaient inaccessibles). Certains m’ont répondu négativement au bout de 15 jours. Ils n’ont même pas lu le manuscrit. D’autres ont tardé et j’ai parfois reçu un gentil email personnalisé de refus ou une lettre encourageante. Puis un jour, une maison d’édition m’a proposé de publier mon roman. Ensuite, j’ai reçu une deuxième proposition. Entre-temps, je m’étais présentée un peu par hasard, à cause d’un collègue auteur (Olivier Tarassot) qui m’y avait encouragé, au KDP Amazon Speed-dating et au Mazarine Bookday qui avait lieu le même jour. J’ai perdu le premier et gagné le second. Pourtant, je n’y croyais vraiment pas. C’est comme ça que j’ai signé un contrat chez Fayard/Mazarine. Pur hasard vraiment.

 

 

JM : - As-tu d'autres projets d'écriture et souhaites-tu nous en parler ?

 

Elisa : Oui. Je suis en train d’écrire la suite de la prisonnière de la mer. Mais je ne peux rien révéler à ce sujet, si ce n’est qu’il abordera à nouveau un thème historique inédit sur un nouveau continent. J’avoue que ce qui me passionne d’abord, c’est la découverte et la recherche historique. De part ma formation, je suis chercheuse dans l’âme. Et là, le sujet est vraiment captivant.

 

JM : - Comment écris-tu (carnets, cahiers, fiches, directement sur l'ordinateur) ?

 

Elisa : Au départ, je n’écrivais que sur papier. Des feuilles blanches A4 ou un peu n’importe quoi, ce que j’avais sous la main quand l’inspiration me venait. Elle me venait n’importe où, parfois même en passant l’aspirateur ou en conduisant. Puis ensuite, quand j’ai commencé plus sérieusement l’écriture du roman, je me suis mise à écrire directement sur le portable pour une question d’efficacité. En revanche, à chaque article historique, ouvrage, mémoire que je lis, je prends des notes sur un petit cahier noir qui me suit partout même en vacances. C’est là que j’élabore la structure et les chapitres avant d’écrire, même si elle évolue beaucoup par la suite.

 

JM : - L'écriture de romans historiques nécessite de nombreuses recherches. Comment procèdes-tu pour ce faire ?

 

Elisa : Pour La Prisonnière de la mer, dans le cadre de mon travail, j’ai fait partie d’un projet de recherche organisé par le Parc National de l’Archipel de Cabrera en 2009, à l’occasion du bicentenaire du début de la captivité des troupes napoléoniennes à Cabrera. Toute l’équipe a fait un travail fantastique qui a été regroupé dans un ouvrage.

Pour ce second roman, c’est plus difficile, je suis seule dans mes recherches. Je cherche des références d’articles et d’ouvrages grâce à l’internet sur des sites comme Gallica, contacte des collègues spécialistes qui me donnent des références de livres. Comme je parle couramment anglais, cela aide. On tire un fil, et puis les choses apparaissent. C’est comme ça la recherche, le problème est de savoir s’arrêter car il y en a toujours plus, c’est un puits sans fond.

 

JM : -As-tu des séances de dédicaces prévues prochainement ?

 

Elisa : Oui. Je serai au salon du roman historique de Levallois-Perret le dimanche 31 mars prochain. Je vous y attends.

 

JM : - A qui confies-tu tes manuscrits en première lecture (membre de ta famille, bêta-lecteur) ?

 

Elisa : Des amis, seulement une poignée d’amis pour ce second roman.

 

JM : - Es-tu sensible à la critique littéraire et penses-tu que les blogs, les réseaux sociaux aident les écrivains à promouvoir leurs écrits ?

 

Elisa : Évidemment que je suis sensible à la critique littéraire, difficile de ne pas l’être. Et sans les blogs, les réseaux sociaux, je n’aurais vendu aucun exemplaire du rocher. Ils sont indispensables, même quand on est publié en maison d’édition (car la concurrence est dure avec 493 romans dans cette rentrée littéraire d’hiver et de nombreux grands noms). De nos jours, leur influence est presque plus grande que celle des moyens plus traditionnels et elle le deviendra encore plus dans ce nouveau millénaire.

 

JM : - En dehors de l'écriture quelles sont tes passions ?

 

Elisa : Le yoga, le jardin (mes fleurs, mes tomates, mes poireaux et mes salades) et la nature, les balades en montagne ou au bord de la mer. Le thé avec les amies et les concerts de musique en été.

 

JM : - Quel est ton plus grand rêve ?

 

Elisa : Mon rêve de jeunesse était d’avoir une famille et d’écrire un livre. Les deux se sont réalisés. Maintenant, j’aimerais pouvoir vivre de l’écriture. Le problème quand on commence à écrire, c’est que l’écriture prend le dessus sur tout et le reste devient alors insipide. Notre esprit n’est plus qu’au roman. On grapille comme on peut des heures çà et là (des nuits d’insomnie parfois). Écrire comme première occupation faciliterait beaucoup les choses.

 

JM : - Quel est ton livre fétiche ? Ton film culte ?

 

Elisa : Mon livre fétiche est Moderato Cantabile de Marguerite Duras. Le seul roman que je relis encore et encore. Mon film culte, là vraiment je ne sais pas. Je ne suis pas très cinéma. L’image coupe mon imagination. Je ne rentre jamais dans un film comme je rentre dans un livre. Je n’y reste qu’en surface. D’ailleurs, je ne me souviens jamais de ce qui se passe dans un film que j’ai vu. Je n’en garde qu’une saveur, une ambiance. J’ai beaucoup aimé celle de « Cold Mountain » malheureusement, le réalisateur Anthony Minghella n’est plus parmi nous.

 

JM : - Quels auteurs t'ont donné l'envie d'écrire ?

 

Elisa : Marguerite Duras, la plus importante, Daphné du Maurier, Charlotte Brontë, Jane Austen, Simone de Beauvoir, Colette, Montaigne, Zola, Flaubert, Maupassant, Baudelaire, Verlaine, Apollinaire, García Lorca, García Marquez, Leopoldo Alas Clarín… dans ma jeunesse. J’ai une prédilection pour les auteurs du XIXème siècle qui ont une écriture si riche. De nos jours, l’écriture doit être efficace, épurée (de ses adjectifs et adverbes). Nous sommes dans le siècle de l’action, de l’efficacité et du verbe. On n’a pas le temps pour la contemplation.

 

JM : - Lis-tu ? Quel genre  ?

 

Elisa : Beaucoup. Malheureusement que des ouvrages historiques en relation avec mon second roman en ce moment. Sinon, je lis de la littérature mondiale, européenne, hispano-américaine, américaine, canadienne, indienne, africaine, etc. Je suis dans un club de lecture. En France, comme auteur contemporain, j’affectionne Eric-Emmanuel Schmitt. J’aime particulièrement ses recueils de nouvelles. La nouvelle est pour moi le genre le plus difficile à écrire. Je suis vraiment en admiration devant une bonne nouvelle. La canadienne Alice Munro est aussi incroyable.

 

JM : - Si tu étais : une fleur, un animal, un dessert, une couleur : tu serais ?

 

Elisa : Si j’étais une fleur : une calla (arum) blanche, un animal : un oiseau (ce doit être merveilleux de voler au-dessus de la mer et des montagnes), un dessert : la mousse au chocolat (oui, le chocolat est mon péché mignon), une couleur : bleu avec toutes ses nuances (celle de la mer et du ciel).

 

JM : - As-tu quelque chose à ajouter ?

 

Elisa : Merci beaucoup à toi et à ce groupe dans lequel on se sent si bien. Je remercie aussi énormément mes premiers lecteurs et tous les blogueurs qui m’ont fait confiance alors que je n’étais qu’une primo-romancière autoéditée. J’espère que la nouvelle version de mon roman plaira aux lecteurs.

 

JM : - Merci Elisa SEBBEL pour cet agréable moment passé en ta compagnie, ta disponibilité et ta gentillesse.

 

Les amis, vous pouvez, si vous le souhaitez, poser d'autres questions à Elisa qui se fera un plaisir de vous répondre en direct ou plus tard si vous n'êtes pas présents ce soir.

 

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