GROUPE LECTEURS – AUTEURS :
LA PASSION DES MOTS
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INTERVIEW AUTEURE
Annette ROSSI
JM : - Bonjour à tous
⁃ Notre amie Annette ROSSI a gentiment accepté, récemment, de répondre à mes questions.
⁃ Je partage donc avec vous cette interview, à l'issue de laquelle vous pourrez, si vous le souhaitez, poser vos questions auxquelles Annette répondra selon ses disponibilités.
JM : - Bonjour Annette ⁃ Comment vas-tu ? Es-tu prête à « subir mon petit interrogatoire » ?
Annette : Bonjour Joëlle. Je vais très bien, merci. J’espère que toi aussi. Oui ! Prête !
JM : - Question habituelle mais incontournable : peux-tu, tout d'abord, te présenter afin que nos amis puissent mieux te connaître ?
Annette : Je n’aime pas trop parler de moi mais allons à l’essentiel. Je suis née sur une arche sur la Meuse aux Pays-Bas. J’ai eu une enfance très heureuse et à 18 ans je suis partie pour travailler en voyageant. Un jour, au bout du monde, je rencontre Philippe, grand voyageur, aventurier, skieur, et je m’installe à Chamonix. Avec lui je vais vivre des grands moments dans des contrées que, seule, je n’aurais peut-être jamais connues. C’est grâce à ces découvertes qu’un jour je me lance dans l’écriture.
JM : - Peux-tu nous parler de tes romans ?
Annette : C’est l’histoire d'un archéologue-linguiste et un égyptologue qui découvrent, chacun de leur côté, un étrange symbole. Leur rencontre va les entraîner dans une aventure extraordinaire, les confronter à une alliance obscure qui voit le jour à Babylone en 323 avant Jésus-Christ, année où disparaît Alexandre le Grand. Ils se lancent sur la trace du tombeau du roi macédonien, mystérieusement disparu au début du IVe siècle, époque où fut érigé le Saint-Sépulcre à Jérusalem. Les deux aventuriers découvrent qu’un secret entoure la mort d’Alexandre. Un secret protégé par une association obscure, la trinité, qui met tout en œuvre pour empêcher la découverte du tombeau. Car la vérité ne doit pas éclater ! Elle pourrait faire basculer le monde dans le chaos.
L’histoire se déroule dans les années soixante-dix, en plein choc pétrolier et insurrection kurde, sur fond de conflit israélo-palestinien et au cœur d’enjeux politiques et bouleversements de pouvoir avec des retours en arrière.
Cette dangereuse quête dévoile une nouvelle et inquiétante perception de l’histoire.
ALEXANDRE I - Le pacte de Babylone, ALEXANDRE II - La malédiction de Tamerlan, ALEXANDRE III - L’horizon d’Aton.
JM : - As-tu d'autres projets d'écriture et peux-tu nous en dire quelques mots ?
Annette : Je suis en train d’écrire un nouveau roman qui a comme sujet une autre énigme historique. J’ai terminé le premier tome (500 pages), je suis à la moitié du second et je pense, vu comme c’est parti, qu’il m’en faudra un troisième pour mener l’histoire à son terme. Une nouvelle trilogie donc…
J'espère que cet automne, sortira un petit livre : « Tous les chemins mènent à Chamonix ».
Parallèlement, je publie une série sur Facebook « Tapis magique », des récits de voyages. On me demande souvent de regrouper ces articles et d’éditer des livres : La route de la Soie (Chine – Kirghizistan – Ouzbékistan – Turkménistan – Iran), Voyage en Orient (Iran – Syrie – Liban), Mille et une églises à l’ombre de l’Ararat (Arménie – Haut-Karabagh), Au pays du soleil levant (Japon), Terre des dieux (Crète) et bien d’autres. Alors le projet existe mais il me manque l’éditeur !
JM : - Que représente pour toi l'écriture ?
Annette : Le besoin de décrire ce que je vois, ce que je vis, ce que je ressens, existe depuis mon enfance. Mes voyages me donneront l’occasion d’exprimer cette passion et ces notes donnent naissance à des récits en néerlandais. Plus tard, je découvre le plaisir d’écrire en français. Une langue tellement riche, tellement raffinée, qu’elle permet de trouver toujours le mot juste, la parfaite nuance. Quand je voyage, je note tout. Ces carnets m’ont aidé à décrire des lieux, des gens, des atmosphères qui jouent un rôle dans mes livres.
JM : - Tu as une imagination débordante ! Où trouves-tu l'inspiration pour créer les protagonistes de tes romans ?
Annette : Les rôles principaux sont dérivés de personnes existants…
Mes héros principaux, le linguiste Philippe Boeri et l’égyptologue Didier Clarembault existent bel et bien et beaucoup de passages, notamment le séjour en Turquie, en Syrie et en Iraq de Philippe, et celui en Égypte de Didier ainsi que de la manière dont ils se sont rencontrés, sont basés sur la réalité mais bien sûr le reste est romancé. Et je vous rassure : ils n’ont jamais abattu un hélicoptère iranien.
Silvio. L’historien italien brillant un peu distrait est quelqu’un de notre famille, quelqu’un que j’admirais beaucoup. Quelqu’un qui, dans les années cinquante, parcourut le Liban et la Syrie. Il fut mandaté par l’État italien pour enseigner le français et l’italien avant de s’installer en Angleterre. J’eus l’immense bonheur de le rencontrer et d’entamer avec lui une relation de respect et de profondes affinités.
La trinité. Cette obscure alliance doit protéger le secret entourant la mort d’Alexandre le Grand. Le secrétaire d’État des États-Unis Henry Kissinger, le roi d’Arabie saoudite Fayçal, le shah d’Iran Reza Shah et le Premier ministre de l’Inde Indira Gandhi sont connus de tous et j’en ai profité pour les lier à cette cause. Je ne les ménage pas quant à leurs manigances dans leur vie réelle de politicien ou de souverain. La plupart de leurs réunions décrites ont réellement eu lieu, et certaines de leurs déclarations dans le roman ont réellement été dites. Par contre, les sujets de leurs conversations ne devaient probablement pas concerner le tombeau d’Alexandre ou l’élimination de mes 2 héros !
Les personnages historiques. Ils ont tous existé. Certains sont plus connus que d’autres. J’ai tenté de les décrire au plus proche de la réalité : leur apparence, leurs vêtements, mais également leur personnalité. Je voulais les rendre vivants. Toutes leurs rencontres dans les lieux mentionnés ont été possible.
Les filles. L’amour fait partie de la vie et c’est pour cette raison que j’ai intégré quelques histoires à l’eau de rose. Les filles sont entièrement le fruit de mon imagination et elles illustrent que même les héros ont besoin de tendresse… »
JM : - Sauf erreur de ma part tu as écrit une trilogie historico romanesque. Pourquoi ce choix et envisages-tu d'écrire dans un tout autre registre ?
Annette : Passionnée d’histoire et d’archéologie, je suis fascinée par le périple d’Alexandre le Grand car il traverse de nombreuses civilisations. Le conquérant poussait les limites toujours plus loin vers l’inconnu. Son désir insatiable de conquête grandissait après chaque territoire conquis, chaque culture embrassée. Il voulait s’imprégner de tout ce que le monde pouvait lui offrir. Je comprends ce sentiment. Moi aussi, toute ma vie, j’ai eu besoin de découvrir ce qu’il y a au-delà l’horizon. Étrangement, la tombe d’Alexandre, l’un des monuments le mieux documentés de l’Antiquité, a disparu. Alors un jour j’ai décidé de me lancer sur la quête pour dévoiler ce mystère. Par contre, je ne pensais pas avoir besoin de 1500 pages pour arriver à la fin…
Un autre registre ? Oui, bien sûr. J’écris déjà sur d’autres sujets. Je puise mon inspiration dans tout. Montrez-moi une photo et je vous en fait une intrigue…
JM : - L'écriture de tels romans nécessite d'importantes recherches. Comment as-tu procédé pour ce faire ?
Annette : Décrire des villes, des sites archéologiques ou des cités antiques et leur atmosphère ne représentaient pas une difficulté majeure parce que je les ai tous visités. Pour certaines descriptions de personnages ou de sites disparus, pour trouver des légendes, des anecdotes ou des informations actuelles, j’ai passé des heures à feuilleter des livres ou à naviguer sur internet, épluché des rapports de fouille ou lu des autobiographies. Ce que j’adore faire. C’est une sorte d’archéologie. - Peut-être suis-je une archéologue littéraire ? - Il m’est arrivé, pour pouvoir finaliser un chapitre, de commander un livre sur une fouille archéologique particulière en Syrie chez un antiquaire à Londres, d’aller visiter le tombeau de Richard Cœur de Lion à l’abbaye royal de Fontevraud, de chercher un monastère perdu dans la campagne pendant un voyage en Arménie ou de me recueillir pas moins de 3 fois sur la tombe de Jésus dans le Saint-Sépulcre à Jérusalem. Pour rapporter des faits concernant la géopolitique des époques différentes, il suffisait de faire des recherches. Mais les actions, batailles ou attaques, étaient bien plus compliquées et de plus il a fallu que je me documente sur l’armement des troupes kurdes, du KGB ou des services secrets iraniens. Aujourd’hui vous pouvez me demander comment fonctionne un pistolet, un revolver ou un fusil d’assaut. Une kalachnikov, un M16 ou un Uzi n’ont plus de secrets pour moi. Je peux même vous renseigner sur leur arsenal de fabrication…
JM : Comment écris-tu (sur carnets, cahiers, fiches, écriture directe sur l'ordinateur) ?
Annette : Pendant mes voyages j’écris dans des carnets, au stylo à encre de préférence. Pour mes romans, mes articles (je publie sur plusieurs sites d’histoire) et mes chroniques, directement sur l’ordinateur. Pour mes romans, je déplace ou j’ajoute souvent des chapitres. C’est un puzzle géant jusqu’à ce qu’un jour, tout se met à sa place.
JM : - Comment as-tu procédé pour faire publier tes romans ?
Annette : Le parcours du combattant. Encouragée par quelques amis lecteurs, j’ai envoyé ou porté et même faire porter (merci infiniment la cousine Viviane à Paris) mes manuscrits dans plusieurs maisons d’édition. Je ne compte plus le nombre de courriers avec la mention : « Manuscrit de qualité mais ne rentre pas dans notre ligne éditoriale ». Puis, un jour, je me suis adressée aux Éditions Les Sentiers du Livre…
JM : -Lorsque la situation sanitaire le permettra, envisages-tu de participer à des séances de dédicaces, de rencontrer tes lecteurs et lectrices ?
Annette : Oui, avec plaisir. J’aime beaucoup le contact avec mes (futur) lecteurs. J’aurai l’honneur de participer aux Rencontres Littéraire de Saint-Savin le 9 et le 10 octobre 2021. À cette occasion je donnerai une conférence :
« Alexandre le Grand - À la conquête du monde » le dimanche 10 octobre à 11.00.
JM : Es-tu sensible à la critique littéraire et penses-tu que les blogs, les réseaux sociaux aident les écrivains à promouvoir leurs écrits ?
Annette : Bien sûr je suis sensible à la critique littéraire. Je suis toujours très émue quand je découvre un beau retour et j’en suis encore, à chaque fois étonnée et reconnaissante. Et oui ! Aujourd’hui, les réseaux sociaux sont incontournables. Mais avant la sortie d’ALEXANDRE, je n’étais présente sur AUCUN réseau social et quand mon éditeur m’a dit « maintenant il va falloir vous vendre madame Rossi », j’ai carrément paniqué. J’ai du mal à me mettre en avant alors le chemin était difficile. Au final, j’ai trouvé la solution en publiant des séries issues de mes voyages où je présente des sites archéologiques et historiques selon mon vécu. C’est ainsi que j’ai trouvé un lectorat fidèle sans forcément parler de mes livres. Je les laisse découvrir que j’ai AUSSI écrit un roman.
JM : - Que penses-tu de l'édition numérique ? (avantages – inconvénients)
Annette : Personnellement, je préfère lire un livre papier. Il nous donne la possibilité de facilement revenir en arrière ou de vérifier quelque chose. Néanmoins, le numérique est pratique en voyage et beaucoup moins cher surtout quand nous avons la possibilité de choisir entre les versions française, anglaise ou néerlandaise, car j’ai la chance de lire en ces trois langues…
JM : Lis-tu ? Si oui quel genre ?
Annette : Oui, je lis sans arrêt depuis que je sais lire… Je lis des romans, des livres historiques, des policiers, des compte-rendu de voyageurs et d’explorateurs de jadis, des rapports de fouilles, des BD.
JM : - Quels sont tes auteurs préférés ? Et quel est ton dernier coup de coeur littéraire ?
Annette : Joseph Kessel, Amin Malouf, Gilbert Sinoué, Steve Berry, Jo Nesbo, Clive Cussler, John le Carré, Noël Barber, Agatha Christie, Annejet van der Zijl.
Mon dernier coup de cœur : Peter Hopkirk : Le grand jeu.
JM : - Quel livre découvert dans ton enfance t'a donné l'envie d'écrire des romans historiques ?
Annette : D’abord la Bible ! J’ai reçu une éducation catholique et si j’ai toujours été sceptique quant à l’existence d’un Dieu grand et miséricordieux, j’étais fascinée par le contexte oriental : déserts, oasis, palmiers, caravanes, bazars, palais, temples, autels, offrandes, encens, hommes qui portent des robes et des sabres, femmes voilées parées de bijoux. Puis, vers 14 ans j’ai lu « « Kruistocht in Spijkerboek » : « Croisade en jean », de Thea Beckman qui s’inspire des enfants en croisade en l’an 1212…
JM : - Si mes sources sont bonnes tu as beaucoup voyage. Ces voyages t'ont-ils inspiré pour écrire ta trilogie sur Alexandre Le Grand ?
Annette : Absolument ! Il suffit que je pense à un endroit et la trame se fait toute seule ! Mais, parfois, je rentre de voyage et j’ajoute un chapitre parce qu’un lieu, un temple ou un personnage m’avais inspiré. Une grande partie du tome 3 est directement issue d’un séjour de trois semaines en Israël et en Palestine où nous étions quasiment les seuls étrangers pendant une période d’intifada. D’ailleurs, au départ, il ne s’agissait que d’un seul livre. Et comme je m’était lancée dans quelque chose d’assez improbable je l’avais nommé Chemins de l’ignorance. Mes propres chemins de l’ignorance, parsemés d’obstacles et de doutes. Mais au fur et à mesure de mes expériences, j’en ajoutais et j’en ajoutais, pour me rendre compte qu’il fallait les partager et trouver un titre pour chacun des 3 tomes. Le pacte de Babylone, la malédiction de Tamerlan et l’horizon d’Aton. Pour les unir et parce que c’est la ligne rouge ALEXANDRE est né.
JM : - A quelle époque aurais-tu aimé vivre ?
Annette : À la fin du XIXe siècle et au début du XXe : l’époque des grandes découvertes archéologiques et des explorateurs téméraires. Mais à cette époque, il fallait être riche pour voyager et faire des fouilles…
JM : - Quel est ton film, ta série culte, ton émission TV préférée ?
Annette : J’aime le cinéma et les séries américaines. Les films d’aventure, d’action, les James Bond, les Missions Impossibles, NCIS, les experts, Hawai 5.O. Il faut que ce soit de la détente. Je n’aime pas les drames, les films avec des fins tristes, les situations familiales compliquées, il y en a déjà assez dans la vraie vie…
JM : - Quel genre de musique écoutes-tu et écris-tu en musique ?
Annette : Du rock, du bleus, du jazz, du disco. Jimi Hendrix, Steve Winwood, Joe Cocker, Santana, Prince, Queen, Al Jarreau, Annie Lennox, Janis Joplin, Spiral Trio, Fleetwood Mac, The Alan Parsons Project, Bob Dylan, Crosby Stills & Nash, Earth Wind & Fire, U2, Donna Summer, Nina Simone, Diana Ross… musique de films…
Parfois j’écris en musique, parfois non… Je n’ai pas de rituels pour écrire.
JM : - En dehors de l'écriture quelles sont tes passions ?
Annette : Le voyage, le ski, le ski de fond, la randonnée en montagne, la danse, la photo, la lecture, la peinture, visiter les musées et les expositions… Je suis la plus heureuse sur un site archéologique quelque part au Moyen-Orient.
JM : - Quel est ton proverbe favori ?
Annette : Pas de proverbe mais un rubaïyat du poète persan Omar Khayyam :
« Tu ne sais aujourd’hui si tu verras demain.
Fou qui de l’avenir se préoccupe en vain !
Sois sage et ne perds pas cet instant de la vie
Car tu pourrais ne plus vivre l’instant prochain. »
Et une citation de John Le Carré, qui est exactement mon ressenti :
« L'écrivain observe, entend, écoute, enregistre. Puis il raconte une histoire, mêlant son imagination à son expérience. Et elle porte nécessairement les cicatrices de son âme. »
JM : - Si tu étais un fruit, une couleur, une fleur, un animal, un dessert ? Tu serais :
Annette : Une pomme grenade, une apparence simple qui cache des facettes multiples. Le vert, osmose entre la terre et le ciel. Une tulipe, belle, même fanée. Un oiseau pour pouvoir m’envoler là où je veux. Un vacherin, qui sous son nom peu élégant cache un mets si raffiné.
JM : - Si tu devais partir sur une île déserte quel objet incontournable à tes yeux emporterais-tu ?
Annette : Un téléphone satellite et un chargeur solaire. J’ai un esprit pragmatique…
JM : - Peux-tu nous donner une de tes qualités, un défaut ?
Annette : J’ai plein de qualités et aucun défaut !
JM : - As-tu quelque chose à ajouter ?
Annette : Je tiens à vous remercier pour votre travail et pour votre disponibilité sur ce groupe. Je sais que cela représente beaucoup de travail.
JM : - Merci Annette pour ce très agréable moment passé en ta compagnie.
Les amis, vous avez la parole : vous pouvez si vous le souhaitez poser d'autres questions à Annette.
Profil Facebook :
https://www.facebook.com/annette.rossi.353
Site Annette Rossi :
Voyages au-delà de l’horizon :
https://annetterossi.wordpress.com
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