INTERVIEW AUTEURE
Isabelle-Marie d'ANGELE
JM : - Bonsoir à tous,
-
Je partage donc l'entretien que nous avons réalisé, à l'issue duquel vous pourrez, si vous le souhaitez, poser d'autres questions à Isabelle qui y répondra en direct ou plus tard selon ses disponibilités.
JM : - Bonsoir Isabelle
Isabelle : Bonsoir Joëlle et bonsoir à tous les amis. Je n’ai pas l’habitude d’être sur le gril mais j’accepte de bon coeur de jouer le jeu, parce que c’est toi et que, comme tu le dis, je fais partie de tes amies depuis longtemps. Allez go, je te fais confiance.
JM : - Peux-tu, tout d'abord, te présenter afin que nos amis puissent mieux te connaître ?
Isabelle : Je crois qu’ils me connaissent bien quand même… C’est vrai, ils ne m’ont jamais vue. Je vais lever un tout petit peu le voile… Je suis mariée, j’ai trois grands enfants. Je suis une ch'ti mais comme dit mon homme, il est venu me chercher tout là haut, lui qui est originaire du sud-ouest. J’habite donc aujourd’hui dans cette région. Tout le reste, ça n’a guère d’importance. Ah si ! J’aime le chocolat !!
JM : Tu es une chroniqueuse littéraire de grand talent et partages tes avis de lectures sur les réseaux sociaux. Depuis peu, tu es passée dans la catégorie des auteures ce dont je me réjouis pour toi et te félicite grandement.
Peux-tu, tout d'abord nous parler de ton activité en tant que chroniqueuse, nous dire depuis combien de temps tu partages tes retours de lectures mais également comment t'est venue cette passion ?
Isabelle : J’ai toujours lu mais je n’avais pas le temps de partager mes ressentis, et surtout je ne savais pas que je pouvais le faire, que ça existait, et qu’en plus je saurais le faire. Une des premières et je vais certainement raviver des souvenirs, c’est celle sur Le poltergeist d’Alain Anceschi. J’ai écrit mon ressenti à ma manière et un des retours a été que je ne chroniquais pas comme tout le monde. Je n’étais pas certaine que c’était un compliment. Mais les auteurs suivants qui m’ont fait confiance, me disaient plus ou moins la même chose et ce qui revenait souvent c’est que j’étais très sensible, que je voyais avec le coeur quelquefois ce qui n’était pas écrit mais que l’auteur avait voulu dire.
JM : - Comment procèdes-tu pour rédiger tes chroniques ? Est-ce que tu prends des notes ou le fais-tu dès que tu as terminé ta lecture ?
Isabelle : Alors ça dépend des lectures. Lorsque c’est une lecture facile, je prends peu de notes et … je corne la page. Peut-être que ce n’est pas bien pour certains, mais pour moi quand je chronique, le livre vit avec moi et ce qu’il me délivre je le trace. Et c’est une petite corne dans le coin. J’y reviens ensuite quand j’écris et je cite la phrase qui m’a interpellée. Une fois le livre terminé et chroniqué, je lisse les pages cornées, mais il aura gardé ma patte.
Pour un roman plus difficile, parce qu’il est très riche, long, qu’il a de nombreux personnages, je note mon ressenti à l’instant T.
JM : - Lorsque tu n'as pas adhéré à un ouvrage, écris-tu une critique négative ou nuances-tu tes avis ?
Isabelle : Il m’est arrivé très rarement de ne pas avoir adhéré. Mais quand ça arrive, je nuance énormément et de plus, j’avertis l’auteur. Ce n’est pas parce que je n’accroche pas ou que je n’y crois que le livre est mauvais, je n’ai pas cette prétention et j’ai bien trop de respect pour l’auteur pour descendre son livre.
Je me suis rendu compte sur plusieurs retours écrits par d’autres chroniqueuses, que j’étais seule à avoir émis un avis mitigé ou simplement que j’aurais peut-être aimé avoir un peu plus ou un peu moins de sentiments. En général l’auteur entend et ça se passe bien, mais il m’est arrivé que l’auteur se rebiffe et j’avoue avoir été blessée.
JM : - Je sais que tu es une dévoreuse de livres.. Quel est ton genre de lecture ?
Isabelle : La romance et les sagas familiales sont en premier ce que je recherche, mais j’aime aussi beaucoup l’historique, le policier, le terroir. Par contre, la fantasy et le fantastique, j’ai beaucoup de mal. J’ai pourtant fait une exception pour une amie du groupe qui va se reconnaître et j’ai bien accroché.
JM : Maintenant parlons de ta nouvelle activité d'auteure – Je sais que tu as toujours écrit des textes et des histoires autour de Muguette. Peux-tu nous en dire un peu plus et nous expliquer comment et quand tu as décidé d'écrire « M comme MUG » ?
Isabelle : Muguette est née un jour de blues, un jour où je n’étais pas bien. J’ai pris ma plume, Mug est née. Elle était toute seule, elle s’ennuyait et tournait en rond. Elle est jolie, elle a un caractère infernal. Au départ, c’était un jeu, je lui ai donné ce prénom parce que j’avais envie de prénoms rigolos, juste comme ça. Et puis, elle a rencontré par hasard Jasmin de la Rochefleurie, ça m’a fait rire, ça c’est écrit tout seul. Comme je l’ai dit plus haut, Mug s’ennuyait toute seule, alors Félicie est devenue, sa meilleure amie, et Prune la dernière arrivée s’est intégrée. Au fur et à mesure de l’écriture, je me suis rendu compte que les trois personnages avec leur caractère complètement différents, c’était un peu moi sur mes trois personnes. Mais ce n’est pas un roman autobiographique, même si les personnages, moi je sais à qui ils ressemblent, les gentils comme les méchants.
JM : - Que représente pour toi l'écriture ?
Isabelle : Elle met de l’ordre dans ma tête et me permet de parler sans être interrompue. Je m’amuse avec mes personnages, je vis avec eux, ils sont très bavards. D’ailleurs, il y a beaucoup de dialogues dans mes écrits, ils ont des tas de choses à raconter.
JM : - Peux-tu nous parler de ton premier roman : « M comme MUG » ?
Isabelle : Je vais laisser la parole à Muguette qui sait si bien parler d’elle à sa manière.
Je suis née comme ça… Et puis j’ai pris toute la place dans la vie de La Plume, enfin celle qui m’a fait naître, c’est comme ça que je l’appelle. J’ai trente cinq ans, je suis célibataire, et j’ai un drôle de caractère. Un jour, j’ai rencontré un beau gosse, qui m’a dragué. Enfin c’est ce que j’ai cru. Il a laissé sa carte de visite sur la table du café et quand j’ai vu qu’il s’appelait Jasmin de la Rochefleurie, j’ai tout de suite pensé qu’il était fait pour moi. Ce grand nigaud n’avait pas laissé ses coordonnées sur sa carte ...Encore un coup de La Plume. Du coup, j’ai dû le chercher… et ensuite… alors là… La plume m’a embarquée mais vous ne devinerez jamais… Si… Lisez mon livre…
JM : - Pourquoi ce titre et ce pseudo ?
Isabelle : Le pseudo ? Mon vrai prénom accolé à celui de ma maman disparue.
Ce titre ? M pour aimer, Mug pour le diminutif, Félicie l’appelle souvent ainsi et lui offre toujours un chocolat chaud dans un Mug.
JM : La couverture de ton roman est très jolie qui l'a créée ?
Isabelle : C’est vrai qu’elle est belle la couverture. C’est Thierry Nicolson, un illustrateur qui me suivait, comme ça. Un jour, je le lui ai demandé si ça l’intéresserait de me dessiner Muguette. Je lui ai envoyé un ou deux chapitres. Et alors là… le regard d’un homme sur mon héroïne, ça m’a scotchée. Il a tout capté et l’a rendue sexy à souhait. J’ai eu les larmes aux yeux quand je l’ai découverte. Mon rêve ce serait de pouvoir faire un salon avec lui et que les lecteurs découvrent cette histoire. Il est illustrateur de bandes dessinées fantasy, lui. Ce n’était pas du tout son style. Il a aimé relevé le défi et il l’a relevé haut la main.
JM : - As-tu d'autres projets d'écriture et souhaites-tu nous en parler ? Ayant lu « M comme Mug » je crois savoir qu'une suite doit être déjà dans ta tête... qu'en est-il vraiment ?
Isabelle : Bien sûr qu’elle est dans ma tête et tout ce qui va arriver aux personnages. J’ai la fin. Parce que Muguette s’arrêtera au deuxième tome, enfin je le crois. Allez savoir avec elle.
J’ai une romance de Noël qui est écrite. Une autre en cours d’écriture. Et aussi l’histoire de Marie-Sophie, qui parle à la première personne, ce qui n’était pas évident pour moi, de dire “Je”.
JM : - Ce premier roman est une romance feel-good. Envisages-tu d'écrire dans un genre différent ?
Isabelle : Je ne crois pas et je ne sais pas si j’en suis capable. Mes personnages sont toujours contemporains, et comme je l’ai dit, ils sont très bavards, (comme moi d’ailleurs). Je ne sais pas écrire du récit parce qu’il faut beaucoup décrire. Ecrire dans un contexte historique, je n’aurais pas le bon langage, je suis trop rigolote pour écrire sérieusement longtemps. J’aime mettre des accents du midi dans mes dialogues. Celui du nord est trop dur pour moi.
Du policier ? J’aime bien le lire, je ne saurais pas inventer une enquête.
JM : - Comment écris tu (carnets, cahiers, directement sur l'ordinateur) ?
Isabelle : J’adore les cahiers et les carnets où je note. Chaque cahier a ses héros où les idées sont écrites, les chapitres, les personnages et ce qui pourrait leur arriver. Mais j’écris sur l’ordinateur l’histoire.
Attention, pas n’importe quel cahier, toujours avec de belles couvertures illustrées.
JM : - Comment procèdes-tu pour créer les protagonistes de tes écrits (tant lors de l'écriture de tes textes, histoires etc.. que pour ton premier roman) : connais-tu, lorsque tu commences à écrire, la fin de l'histoire ou est-ce que tu improvises au fil des mots ?
Isabelle : Pour Muguette, je ne savais pas du tout quand je l’ai créée que j’allais la publier. Je ne l’ai pas imaginé une seconde. J’ai mis deux ans à aller au bout de l’aventure. Il arrive tellement d’aventures à mes personnages que j’ai pensé à la suite. Je ne pouvais pas tout écrire dans un seul bouquin. Mais jamais, je n’ai pensé aller jusque là.
Marie-Sophie est née parce que j’avais envie de dire “Je” en écrivant. Elle prend de l’ampleur, elle aussi. Elle est très attachante.
Ma romance de Noël, c’est parce que j’ai vu qu’il y avait un concours. Du coup, j’ai écrit mais je n’ai pas envoyé, ça c’est tout moi. Je savais comment ça finirait.
Celle que je suis en train d’écrire, je n’ai pas la fin, mes personnages m’étonnent tous les jours. J’essaie que ce soit le plus vrai possible et je me demande toujours, comment je réagirais moi, si ça m’arrivait. Le problème c’est que moi c’est moi et que mes personnages n’ont pas forcément la même idée. Alors, je demande à mon entourage “Vous feriez quoi si ça vous arrivait ça ?” Souvent la 1ère réponse c’est : “Tu as de ces idées toi !” Puis, ils réfléchissent et suivant l’âge de mes interlocuteurs, les réponses varient beaucoup. Souvent, elles entraînent forcément un autre problème, une autre histoire, et ça s’écrit tout seul.
JM : -Penses-tu avoir, prochainement, des séances de dédicaces, des rencontres avec tes lecteurs ?
Isabelle : Hélas non.
JM : - A qui as-tu confié ton manuscrit (amie, membre de ta famille, bêta-lecteur) ?
Isabelle : Mon mari qui a lu trois fois les différentes versions corrigées et re-corrigées, et trois amis qui me suivent. Deux lectrices et un lecteur. Je voulais avoir un avis masculin. Je les remercie d’ailleurs d’avoir traqué des incohérences que moi je n’avais pas vues.
JM : - Comment as-tu procédé pour faire publier ton ouvrage ?
Isabelle : J’ai envoyé par mail à toutes les maisons d’éditions qui acceptaient les mails et qui avaient cette ligne éditoriale.
JM : - Que penses-tu de l'édition numérique ?
Isabelle : C’est bien pour ceux qui possèdent une liseuse. Personnellement, je n’en ai pas et je préfère le papier, mais je respecte ceux qui aiment le numérique. M comme Mug est aussi publié en numérique.
JM : - Quel livre découvert dans l'enfance, t'a le plus marqué et pourquoi ?
Isabelle : François le Bossu de la comtesse de Ségur. Après, j’ai tout lu de cette auteure, mais c’est celui qui m’a le plus marqué. Je pense que c’est parce que François était bossu, on se moquait de lui, sauf Christine qui le défendait toujours. La maman de Christine se moquait de lui et n’aimait pas sa fille, alors que le papa de François l’appréciait. J’étais gamine quand j’ai lu ça, mais je me souviens très bien de tous ces sentiments d’injustice que déjà je ressentais à la lecture. Je l’ai lu et relu et j’ai toujours pleuré.
JM : - Quels sont tes auteurs préférés (disparus et contemporains) ?
Isabelle :J’aime beaucoup Pagnol, Mireille Calmel, Françoise Bourdin et Frédérick d’Onaglia, mais des tas de nouveaux comme Rime de Bervuy, Nathalie Brunal, Bernie Féré, Liellie Sellier, Eric le Parc,... des auteurs que je découvre.
JM : - En dehors de l'écriture quelles sont tes passions ?
Isabelle : Ma famille, mes enfants, les animaux, la nature et la musique et j’adore les carnets, les cahiers et les stylos.
JM : - Quelle est ta musique préférée et écris-tu en musique ?
Isabelle : J’écris toujours en musique et c’est du jazz que j’écoute quand j’écris mes romans mais pour des petites histoires, j’ai des playlists différentes suivant mon humeur. Il m’arrive aussi souvent, de partir sur les années soixante, soixante-dix ou n’écouter que du Joe Dassin, ma grande idole.
JM : - Quel est ton plus grand rêve ?
Isabelle : Si je parle de mes romans, que Muguette devienne une star à la télé ou au cinéma, ça c’est pour rire.
Sinon, que mes enfants soient heureux, qu’ils réussissent leur vie, et que je reste avec mon homme encore longtemps.
JM : - Si tu devais partir sur une île déserte, quel objet incontournable à tes yeux, emporterais-tu ?
Isabelle : Je ne pourrais pas partir sur une île déserte. Je serais en panique. Si vraiment ça arrivait, mon téléphone pour qu’on vienne me chercher et vite !
JM : - Si tu étais : un fruit, un dessert, une fleur, un animal : tu serais ?
Isabelle : Une framboise, un banana split, un oeillet, une panthère noire.
JM : - Imaginons que tu doives organiser un dîner littéraire.. A part moi bien sûr qui convierais-tu à ta table !! ?
Isabelle : Toi c’est certain, mais j’aimerais bien rencontrer Marcel Pagnol et faire une partie de cartes avec lui. Rencontrer aussi les deux modératrices et le modérateur de ce groupe avec qui nous partageons en virtuel de franches rigolades, puis Rime de Bervuy, Florence Jouniaux, Eric le Parc, Liellie Sellier, Bernie Féré… il n’y aurait pas assez de chaises.
JM : - As-tu quelque chose à ajouter ?
Isabelle : Jamais je n’ai imaginé passer de ce côté de la barrière. Merci du fond du coeur Joelle de m’avoir fait une petite place parmi tes auteurs et merci à vous les amis pour tout ce que vous m’apportez tous les jours, c’est aussi grâce à vous que j’ai osé franchir le pas.
JM : - Merci Isabelle pour ce sympathique moment passé en ta compagnie, dans le joie et la bonne humeur et tes réponses sincères malgré mes nombreuses questions mais tu sais que je suis très curieuse et perfectionniste !!
Les amis, vous pouvez, si vous le souhaitez, poser d'autres questions à Isabelle qui se fera un plaisir de vous répondre sous ce post.
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