INTERVIEW
Marie MENEGUZZO, Présidente Editions de l'Arbre Monde et auteure
Bruno AUBERT, directeur de publication Editions de l'Arbre Monde et auteur
JM : - Bonsoir à tous
⁃ Nos amis Marie MENEGUZZO et Bruno AUBERT ont gentiment accepté, récemment, de se soumettre à mes questions.
Je partage donc cette interview à l'issue de laquelle vous pourrez, si vous le souhaitez, poser des questions à Marie et à Bruno qui y répondront en direct ou plus tard selon leurs disponibilités.
JM : - Bonsoir Marie et Bruno,
⁃ Comment allez-vous ? Êtes-vous prêts à « subir mon petit interrogatoire » ?
Marie : Bonjour Joelle ainsi que ceux qui sont présents, oui nous sommes prêts
Bruno : Bonjour Joëlle, je vais bien et j’espère qu’il en va de même pour vous. Nous pouvons commencer.
JM : - Pouvez-vous, tout d'abord, vous présenter afin que nos amis puissent mieux vous connaître ?
Marie : Mariée, maman de 3 grands enfants et mamie de 6 petits garçons de 2 ans à 14 ans.
Mes origines espagnoles
J'ai choisi de m'occuper de mes parents suite à des patologies graves. En alternant avec une bibliothèque que j'avais fondée à l'école de mes enfants. Aujourd'hui mes parents sont ensemble dans un autre monde. Grâce à Bruno, je continue mon péché mignon les livres. Sous une autre forme de bibliothèque que vous connaissez maintenant.
lectrice plus qu'auteure dans La rose de Kyoto Mon pseudo Ariane Evans.
Bruno : Je suis né il y a quelques hivers maintenant, au pays de l’été et du vent. Ensuite j’ai poussé en liberté comme une mauvaise herbe, comme une fleur sauvage, de celles qu’on ne voit jamais dans la vitrine d’un fleuriste. Non, je ne serai pas comme il faut, il y a de l’ennui à être comme il faut, et il est si bon de ne pas l’être. Mon enfance fut, de toutes celles dont on m’a parlé, la plus merveilleuse. J’en garde le goût du vent, de la poussière et des longues promenades que je faisais avec mon grand-père. J’en ai encore l’âme tout éblouie. Si bien que je ne pouvais pas me permettre de vivre autre chose que ce qui me faisait me sentir vivant. Bien de années plus tard, un monsieur du nom de Steve Job allait dire ceci :«Si vous ne travaillez pas pour vos rêves, quelqu’un vous embauchera pour travailler pour les siens.» .
Le mien était d’écrire. Alors, j’ai écrit...
JM : - Comme vous avez plusieurs casquettes, je vais tout d'abord vous poser certaines questions concernant votre métier au sein des Éditions de l'Arbre Monde, puis d'auteurs.
Marie : j'aime bien quand Bruno la présente. à ti jeune homme
Bruno : Alors… c’est une longue histoire qui pourrait commencer par « il était une fois... » , mais nous allons sauter quelques chapitres pour en arriver à l’essentiel. D’abord expliquer le nom. Il n’est pas rare que l’on nous demande s’il s’agit d’une éponymie héritée de l’ouvrage de Richard Powers. Jusqu’à ce qu’on nous le demande pour la première fois, nous ignorions jusqu’à l’existence de Richard Powers et de son livre ( lequel est parait-il admirable, soit dit en passant). Nous souhaitions que notre Maison soit porteuse d’une image emblématique. Celle du chêne nous plaisait énormément ; hélas, d’autres l’avaient déjà trouvée à leur goût. On imaginera sans mal notre dépit. Mais comme bien souvent, une déconvenue peut devenir la source d’un « mieux ». La fameuse formule « un mal pour un bien » nous révélait tout son bon sens et sa sagesse. Nous désirions un arbre aux proportions universelles. Qu’à cela ne tienne. Yggdrasil ( l’arbre monde) nous tendait ses branches.
Et comme le Yggdrasil de la mythologie et ses 9 royaumes, notre Maison soutiendrait neuf genres littéraires majeurs. Les éditions de l’ARBRE MONDE étaient nées.
Nous souhaitons ouvrir une voie nouvelle, plus orientée sur la qualité littéraire que sur la logique forcenée assujettie à la seule loi du profit.
Nous souhaitons accompagner les auteurs et veiller à ce qu’ils ne soient plus le dernier maillon de la chaîne alimentaire.
Marie : je cherche des lieux de dédicace, je lis les romans des auteurs qui veulent éditer chez nous, si c'est dans notre ligne éditoriale je l'envoie à Bruno qui se charge des corrections.... Je lui donne quelques flashs d'images pour la couverture.....
Bruno : Un éditeur est avant tout un imprésario (toutes proportions gardées) il doit savoir sélectionner, je n’emploierai pas de métaphore à base de bon grain et d’ivraie, et accompagner l’auteur. En aucun cas, il n’est question d’accepter un ouvrage, de le publier et laisser à l’auteur le soin de se débrouiller pour la suite. Il doit au contraire lui baliser la voie et l’aider à trouver son public.
Il n’y a pas de journée type. L’équation est la suivante : journée type égale routine, routine égale ennui, et ennui égale promiscuité avec le néant. Le néant ( sous quelque forme qu’il se présente ) est l’ennemi que nous combattons. Et les livres sont assurément le meilleur rempart contre cet « ennemi ».
Marie : Nous avons un trésorier, une infographiste, une secrétaire... un responsable d'animation Gérôme Michel apporte beaucoup aux éditions par sa gentillesse, son humour et son ambition
Bruno : Nous nous organisons dans un magnifique chaos de bonne humeur et d’échange. J’emploie ici le terme « chaos », dans l’esprit du chaos originel dont jaillit l’Univers. Vu de l’extérieur les choses pourraient peut-être sembler hors de contrôle, c’est très certainement ce que ne manquerait pas de dire un observateur qui se bornerait à ne juger que ce que son appréciation limitée lui permettrait de voir. Mais comme dans le Chaos qui engendra tout ce que nous connaissons ( et même ce que nous ne connaissons pas) chaque élément est idéalement à sa place et intervient avec à propos lorsque cela est nécessaire.
Marie : écriture lisible, police taille 12, double interligne, titres chapitre en gras et 18 pouces, en haut de page, le moins de fautes possible.
Bruno : Les critères. La cohérence du récit, la structure et les règles de grammaire et d’orthographe. Sur ce dernier point, nous devenons de plus en plus stricts.
Le nombre est variable, pour donner une moyenne, entre 6 et 15. Le travail de sélection s’effectue en plusieurs étapes.
Marie : ti-homme à toi de dire
Bruno : Tous les genres, mais pour coller au plus près à l’écorce du légendaire Yggdrasil ( qui rappelons le soutient 9 royaumes), notre arbre à nous soutient neuf genres majeurs.
Marie : La plus amicale qui soit. Franchise, nous sommes ouverts à toute discussion. Je m'attache trop aux auteurs, comme une maman avec ses petits. (croyez-moi, ce n'est pas toujours bien). Dans un monde qui se veut speed, je dois mettre quelques barrières. ça viendra. On apprend à tout âge.
Bruno : Nous privilégions le dialogue. Auteur/éditeur, comme dans tous les couples il en faut. Nous ne souhaitons nullement que le contrat qui nous unis pour un temps soit perçu comme une servitude. Si ce n’était que nous, une poignée de main ou une engueulade suffiraient à conclure ou à rompre. Le contrat, par delà son côté officiel, c’est encore un peu ça chez nous. Donc nous encourageons nos auteurs à nous faire part de leurs attentes et à ne jamais rester sur une mauvaise impression sans en parler.
JM : - Pouvez-vous nous parler de vos ouvrages ?
Marie : J'ai voulu montrer par ce roman la vie d'une femme mariée et responsable d'affaires. métro, boulot, dodo, est très mouvementés. Pas facile de danser sur un fil. On connaît plus son voisin que son conjoint. les manipulations dans des entreprises. La jalousie entre collègues. Et surtout avoir le plaisir de faire voyager les lecteurs, sans prendre un avion. De dire que tout est possible. Que l'amour et la réussite existent, il faut toujours être positif.
Bruno : - 20000 AL dans l’espace. Un roman de SF qui à l’origine devait être l’amorce d’une série de nouvelles qui rendraient hommage aux grands de la SF (il n’est pas improbable que je reprenne ce projet un jour), ici, il est question de paradoxe quantique et de singularité gravitationnelle.
- Le miroir (nouvelle), de l’héroic fantasy avec une petite aventure de Raven, la fille d’Ishtar.
- Le dernier géant (novella) Ici nous présentons le sorcier Yazad al Rahim ( figure que l’on retrouve dans le miroir et qui apparaîtra régulièrement dans l’univers de Raven). Le dernier géant fait le récit de la naissance et des origines de Yazad. Les hommes naissent-ils mauvais ou le deviennent-ils ?
- Le trésor du grand chêne (roman), roman d’amour dédié au temps qui passe. Un peu moins qu’un cri, mais déjà plus qu’un murmure, c’est un morceau d’Odyssée au pays des coeurs purs… ( je travaille actuellement à un ouvrage qui s’inscrit dans l’univers du grand chêne).
- Fenêtre sur cimetière (roman) Il ne s’agit pas vraiment d’un roman d’horreur pur et dur, mais plutôt d’une farce drolatique qui se veut le reflet d’un monde cynique. Les vivants et les morts y occupent tour à tour une place, y jouent un rôle. À bien y regarder, il n’y a pas grande différence entre les uns et les autres. Et puis, là-bas, dans sa noire demeure de Camden Street, le Maître occupe son éternité comme il peut. Dans l’ignorance de ce qu’ils sont, les hommes sont ses sujets.
- Prière aux vents du soir (nouvelle de SF) Une histoire d’amour par delà le temps et l’espace dans l’Amérique des années 50.
JM : - Avez-vous d'autres projets d'écriture et souhaitez-vous nous en parler ?
Marie : je n'en avais pas spécialement, mais Bruno mon correcteur me dit oui, tu dois.
Bruno : Actuellement, je travaille à une nouvelle aventure des héros du trésor du grand chêne. J’éprouvais le besoin de les retrouver et de partager avec eux de nouvelles péripéties.
JM : - Où trouvez-vous l'inspiration pour créer les protagonistes de vos livres ? Improvisez-vous ou connaissez-vous la fin de vos histoires avant d'en commencer l'écriture ?
Marie : je dors, je rêve, j'invente une nouvelle vie. Comme nous tous.
Bruno : Personnellement, je ne crois pas à l’inspiration. En revanche je crois que les histoires sont tout autour de nous et n’attendent qu’une chose, que quelqu’un les voit. Certaines font tout ce qu’elles peuvent pour attirer notre attention. Il faut simplement être attentif.
JM : Comment procédez-vous pour écrire vos romans (carnets, cahiers, fiches, écriture directe sur l'ordinateur) ?
Marie : sur des cahiers d'écoliers, sur ma main, sur mon coeur, ne restez pas en face de moi, si j'ai envie d'écrire, je peux me servir de votre front. Je suis plus lectrice qu'auteure
Bruno : J’ai commencé à écrire, il y a très longtemps, les ordinateurs n’existaient pas. J’ai écrit à la main, à la machine à écrire, à l’ordinateur et je suis revenu à la source, à la base, à l’artisanat, à l’écriture manuelle.
JM : - Quand écrivez-vous (la nuit, le jour) pendant combien d'heures ?
Marie : je n'ai pas d'heure ni de jours ni de nuit...
Bruno : En après-midi et en soirée. Et je ne mesure pas l’ouvrage accompli en temps, mais en mots, donc je veille à conserver un rythme de 1500/2000 mots jour.
JM : - Quels sont les auteurs qui vous ont donné l'envie d'écrire ?
Marie : Bernard Clavel car il écrivait mes rêves, la terre, la vie.
Pierre Bellemare aussi car il était vrai.
Bruno : Ils sont tellement nombreux… Le tout premier, Jean de la Fontaine. Victor Hugo, Voltaire, Rabelais et je m’arrêterais là pour ne pas imposer aux lecteurs un inventaire à la Prévert.
JM : - Quel a été votre dernier coup de cœur littéraire ?
Marie : Jean Giono dans jean le bleu
Bruno : Les copains de Jules Romains et un essai de Henri Guillemin, l’affaire Jésus
JM : - À quelle période auriez-vous aimé vivre ?
Marie :Deux périodes la première celle de l'Atlandide. J'aurais aimé vivre cette vie même si on ne sait si c'est une légende. Je suis sûre qu’elle est là encore. Les vestiges trouvés par l'archéologue Spyridon Marinatos me donnent espoir.
Puis aussi dans les années 1890 à 1900 et des brouettes pour rencontrer les grands écrivains. Puis aussi et encore d'autres années. Je suis une voyageuse....
Toutes , toutes sauf celle où nous sommes aujourd'hui.
Bruno : Entre – 753 et 466… ceux qui me connaissent savent pourquoi.
JM : - Pensez-vous que le livre papier a encore de l'avenir ou que le l'édition numérique va un jour le détrôner ?
Marie : le papier est et restera le roi
Bruno : Ce n’est pas demain qu’une IA ou des datas remplaceront la sensualité du livre papier.
JM : En dehors de l'écriture quelles sont vos passions ?
Marie : lire, rêver....... marcher seule hors de la ville
Bruno : La lecture, la lecture, la lecture, la nature, la vie, la lecture et l’écriture.
JM : - Quels conseils donneriez-vous aux lecteurs qui souhaitent devenir écrivains ?
Marie : lire un maximum de grandes oeuvres, et n'écouter que soi-même
Bruno : Choisit-on de l’être ? Moi-même en suis-je un ? Mais si je devais répondre dans l’idéal, je dirais qu’il faut avoir une passion pour les mots et la langue qu’ils forment. En avoir l’âme pétrie au point de souffrir de leur manque ou des tortures qui leur sont infligées. La littérature n’est pas une affaire d’approximation. Nous observons, bien à regret, une synthétisation du langage écrit, qui tout en s’éloignant de l’art littéraire et de sa beauté se rapproche de l’écriture journalistique, laquelle n’a pas vocation de transporter le lecteur, mais de l’informer. Le temps, l’époque, ont tendance à orienter le lecteur vers des lectures simples, sans véritable profondeur ni consistance, à l’instar des aliments « vides » que nous absorbons. On ne laisse plus guère le temps à l’individu de s’installer pour apprécier le beau et le bon. Or, la littérature, comme la sculpture, la peinture ou n’importe quelle autre chose à l’essence artistique a besoin de temps. Une des questions qu’il faut se poser (selon moi, je ne prétends pas qu’il faille en faire une règle, je donne simplement mon point de vue) est la suivante: est-ce que j’écris pour être lu(e) par un petit nombre ( parce que ça me fait du bien – ce qui à mon sens est tout à louable -) ou est-ce que j’écris parce que je me sens habité(e) par quelque chose d’universel, qui non seulement s’adressera à tout le monde, mais dépassera le cadre de ma génération pour s’adresser aux suivantes ?
À défaut de conseiller, je recommanderai la fréquentation assidue de celles et ceux qui ont appartenu à la seconde catégorie.
JM : - Quel est votre endroit préféré, source d'inspiration (pièce de votre maison, une région, un pays) ?
Marie : mon bureau, surtout aujourd'hui, j'ai pleins d'amis, grâce à un ami.
Bruno : Mon bureau bibliothèque au milieu de tous les livres et la terre de mes chères Corbières.
JM : - Avez-vous des animaux de compagnie ?
Marie : mon mari Ha !!!! ben oui, il ronronne comme un chat, il ronfle comme un ours, il ne boit pas d'eau comme un lama, (il préfère une mimi bière) le nectar des Dieux oups. il aboie quand il a faim. hi !
Il est l'animal que je recommande à toutes les femmes. Gentil , docile, serviable. et je vous le dis, il faut me supporter. Je suis un vrai ouistiti. J'bouge toujours. j'n'aime pas être enfermée entre 4 murs. Mais entre des milliers d'arbres oui.
Bruno : Mes deux fidèles chats, qui en plus de me soutenir, m’offrent gracieusement le gîte et le couvert.
JM : - Quel est votre film culte ? Quel genre de musique écoutez-vous ? Écrivez-vous en musique ?
Marie : je n'ai aucune préférence de films, j'en vois très peu. no silence . Par contre, La HARPE ET LA GUITARE ME FONT FONDRE.
Bruno : Mon oncle Benjamin. De la musique classique avec un attachement particulier à Ravel et à Satie. Il arrive que j’écoute un peu de musique classique avant de commencer à écrire.
JM : - Quelle est votre odeur préférée, votre couleur ?
Marie : orchidée, toutes les couleurs, avec une attirance pour le rose, s’il n’y en a pas, il est dans mon coeur.
Bruno : Le parfum du lilas. Le noir
JM : - Si vous écriviez vos mémoires quel en serait le titre ?
Marie : La luciole
Bruno : Je ne sais pas vraiment, peut-être quelque chose dans cet esprit : le voyage extraordinaire d’un simple quidam qui se croyait perdu.
JM : - Si vous deviez partir sur une île déserte, quel objet incontournable à vos yeux, emporteriez-vous ?
Marie : aucun pour ne pas qu'ils soient jaloux , tous les objets sont dans mon coeur.
Bruno : Des lunettes de soleil ou un parapluie, on ne sait jamais avec le temps….
JM : - Quel mot vous définit le mieux ?
Marie : ouistiti,
Bruno : Ataraxie
JM : - Avez-vous quelque chose à ajouter ?
Marie : merci Joëlle, et à vous tous
Bruno : Un grand merci Joëlle, et juste un dernier petit mot à l’attention de tous nos ami(e)s, n’ayez d’autre ambition que celle d’être heureux(ses), le reste pourrait ne bien être que de la littérature.
JM : - Merci Marie et Bruno pour ce très agréable moment passé en votre compagnie, votre disponibilité et votre gentillesse.
Les amis, vous avez la parole : vous pouvez si vous le souhaitez poser d’autres questions à Marie et Bruno qui vous répondront avec plaisir sous ce post.
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