INTERVIEW AUTEURE
Sophie FAVROLT
JM : - Bonsoir à tous
⁃ Notre amie Sophie FAVROLT a gentiment accepté, récemment, de se soumettre à mes questions.
⁃ Je partage donc avec vous cette interview à l'issue de laquelle vous pourrez, si vous le souhaitez, poser vos questions auxquelles Sophie répondra en direct ou plus tard selon ses disponibilités.
JM : - Bonsoir Sophie
⁃ Comment vas-tu ? Es-tu prête à « subir mon petit interrogatoire » ?
Sophie : Oui, avec plaisir, même si je suis un peu impressionnée ! - ��
JM : - Question habituelle mais incontournable : peux-tu, tout d'abord, te présenter afin que nos amis puissent mieux te connaître ?
Sophie : Eh bien, je suis née près de Paris et ai toujours vécu autour ou dans la capitale. Je suis historienne d’art et historienne de formation et conférencière culturelle de métier. Ma passion pour l’histoire s’est développée très tôt, encouragée par des voyages en Europe, où m’ont trainée mes parents. Je les en remercie tous les jours car cela a décidé de bien des choses dans ma vie.
JM : - Peux-tu nous parler de tes romans ?
Sophie : Le premier que j’ai publié (pas le premier écrit) s’intitule La Passion selon Johannes (Ed. FEEL). Il a été autoédité en 2002 : il s’agit d’un polar autour d’une œuvre d’art (mon tableau préféré en l’occurrence) et de la rivalité entre voleurs pour se l’approprier.
Puis j’ai publié le premier tome de ma série La Gonfalonière en 2012 : Madonnina (Ed. du Net) qui narre les aventures de mon héroïne, Pia, au sein de la famille Medici à Florence au XVe siècle. J’ai publié la suite, Le Temps des Bâtards (Ed. Maïa), en 2019, où l’on suit Pia dans d’autres régions d’Italie. Entre temps, en 2015, j’ai publié un recueil de nouvelles, également avec un arrière-plan historique : Le Continent Noir (Ed. du Net), qui n’a rien à voir avec l’Afrique ( !!!) mais est une série de portraits de femmes.
JM : - As-tu d'autres projets d'écriture et souhaites-tu nous en dire quelques mots ?
Sophie : Eh bien, toute ma documentation est réunie pour le troisième et dernier tome de La Gonfalonière… Il ne reste plus qu’à l’écrire… Je fourmille bien sûr d’autres idées, pourquoi pas un projet au cadre plus contemporain ? Et un projet collectif, auquel j’ai participé avec un essai d’analyse littéraire (ça fait sérieux comme ça mais ça ne l’est pas), est en bonne passe de voir le jour en 2021, autour d’un monument de la culture populaire… mais je ne peux rien dire de plus pour l’instant.
JM : - Où trouves-tu l'inspiration pour créer les protagonistes de tes écrits ?
Sophie : Beaucoup dans la véritable Histoire, que je fréquente quotidiennement de par mon métier. C’est souvent une période qui m’inspire et je cherche comment je pourrais y greffer un personnage fictif, et comment ce personnage pourrait changer l’Histoire, ou endosser la responsabilité de rebondissements réels. Il me suffit souvent d’une évocation dans un livre ou un reportage pour éveiller mon attention et ensuite mon cerveau se met à tricoter des histoires, presque tout seul. Toute cette activité ne finit pas toujours en roman d’ailleurs.
JM : Si ma mémoire est bonne, ta trilogie est composée de romans historiques se déroulant en Italie et mettant à l'honneur une femme remarquable, Pia ! Peux-tu nous donner la raison de ces choix ?
Sophie : J’ai beaucoup voyagé en Italie pour mon plaisir et pour mon travail. J’ai découvert Florence à 8 ans (merci Papa Maman) et comme je dis souvent, je n’en suis jamais vraiment revenue ! C’était presque naturel pour moi de situer là mon grand projet de saga. C’était tout aussi naturel de choisir un personnage féminin, cela ajoutait un ressort dramatique. Je ne sais pas si Pia est remarquable, c’est en tous cas une sacrée tête de mule ; elle n’était pas aussi intenable à l’origine du projet. Elle s’est un peu émancipée en cours de route. Et je l’ai laissée faire !
JM : Comment procèdes-tu pour écrire tes romans (carnets, cahiers, fiches, écriture directe sur l'ordinateur) ?
Sophie : Pour cette trilogie, j’ai accumulé une masse importante de documentation pendant plusieurs années, sous forme de fiches, nourries par mes lectures. Puis j’ai mis en place une chronologie la plus détaillée possible (au jour près, si je pouvais), afin de savoir où se trouvaient mes protagonistes réels (les Medici, tel ou tel pape, tel ou tel artiste) à tel moment. Et dans les << blancs >> de l’histoire, j’ai tricoté ce qui arrive à Pia, en essayant de ne jamais trahir l’Histoire. Ça demande de l’imagination, mais c’est là l’honneur du romancier historique. Ces romans ont été écrits à l’ordinateur, presque exclusivement, même s’il m’est arrivé de noter des scènes à la main sur des carnets si l’une surgissait dans mon esprit à un moment inopportun.
JM : - À quel moment de la journée écris-tu ? Le jour ? La nuit ? Et pendant combien de temps ?
Sophie : Je n’ai pas de moment précis, je ne suis pas de ces auteurs hyper réguliers, peut-être est-ce un tort. J’écris une fois que j’ai mes scènes en tête, que j’en ai l’accroche, l’image de départ, quelques bribes de dialogue et puis le fil rouge. Une fois pour ainsi dire que j’ai placé ma caméra, alors je dévide le fil de ma création. J’aime écrire à toute heure, plutôt pas la nuit. J’ai écrit ces livres aussi bien chez moi, que dans un jardin, dans des maisons où j’ai séjourné et même sur des bateaux.
JM : - Que ressens-tu lorsque tu écris le mot FIN ?
Sophie : Une grande euphorie pendant quelques heures. Quelque chose de très intense et de très intérieur. Une grande fierté aussi, du bonheur. Et puis après, il faut relire, couper, corriger… moins drôle mais nécessaire…
JM : - Tu as noué un lien très fort avec tes lecteurs et tes lectrices, peux-tu nous en parler ?
Sophie : C’est tout ce que je cherche dans l’écriture, partager, faire rêver des lecteurs autant que moi j’ai rêvé plus jeune, en lisant des romans. Je suis devenue auteur parce que j’étais lectrice. Une façon de rendre ce qu’on m’a donné, en somme. Je ne cherche pas à gagner de l’argent avec mes livres (heureusement d’ailleurs), mais juste à faire connaitre mes histoires, à pouvoir en parler, à avoir des retours, à savoir si telle scène a plu, si tel rebondissement était attendu…
JM : -As-tu des séances de dédicaces prévues prochainement et où ?
Sophie : J’ai fait trois salons cet automne (Meudon, Chantilly et Montmartre) et je vais en faire deux durant l’hiver : le premier à Bourges, le premier week-end de février : c’est un Salon du Livre d’Histoire, donc je suis vraiment heureuse d’avoir été sélectionnée pour un tel thème. Le deuxième week-end de mars, je serai à La Rochelle pour le salon des Auteures francophones, un salon d’écrivains femmes… ouvert à tous !
J’espère avoir d’autres dates au printemps.
JM : Tu as beaucoup voyagé et occupé les fonctions de conférencière sur des bateaux de croisière pendant plusieurs années. Peux-tu nous parler de cette expérience ?
Sophie : Ce fut une expérience extraordinaire, au sens propre, c’était totalement inattendue dans ma vie. J’ai fait une saison en 2005, par hasard, et finalement, j’ai plongé dans ce métier et navigué pendant dix ans (et je vais recommencer un peu au printemps prochain). C’était de merveilleuses conditions de voyage, j’ai découvert des destinations où je n’aurais pu aller seule (Mélanésie, Antarctique…). Mais surtout, pour présenter mes conférences, j’ai exploré des domaines historiques au-delà de mes premières amours (Florence, la Grèce antique). Cela a nourri mon imaginaire de façon intense. J’ai aussi rencontré des amis pour la vie, c’est non moins essentiel.
JM : - Quels sont les auteurs qui t'ont donné l'envie d'écrire ?
Sophie : Petite, j’étais une passionnée d’Arsène Lupin, donc de Maurice Leblanc. Adolescente, j’adorais Jean d’Ormesson, celui des grands romans (Au plaisir de Dieu, Le vent du soir). Dans le genre roman historique, j’ai une grande admiration pour Fanny Deschamps et Sylvie Dervin. Tous les quatre-cinq ans, je relis les livres d’elles qui m’ont le plus marquée. J’ai eu une passion pour Nancy Huston, William Boyd. Actuellement, je suis fan de Robert Goddard, qui sait admirablement mêler intrigue romanesque et policière. J’aime bcp d’autres auteurs, mais je te parle là de ceux pour lesquels, une fois découverts, j’ai écumé la bibliographie.
JM : Lis-tu ? Quel genre ?
Sophie : Je lis tous les jours quoi qu’il arrive. Je serai malheureuse sinon. Au minimum avant de dormir, et souvent dans les transports. Je lis de tout, je dirais, sauf de la fantasy à laquelle je n’adhère pas. J’adore les bons polars, pas trop sanguinolents. Je lis beaucoup de biographies et d’essais historiques. Et je lis exclusivement sur papier !
JM : Si tu devais écrire le livre de ta vie, quel en serait le titre ?
Sophie : Mais c’est hyper dur, comme question !
A la Recherche du Temps perdu.
C’est déjà pris ? Ah, dommage !
JM : En dehors de l'écriture quelles sont tes passions ?
Sophie : la lecture, regarder des œuvres d’art, marcher dans Paris, bronzer
JM : - À quelle époque aurais-tu aimé vivre ?
Sophie : J’aime toutes les périodes de basculement. La Révolution Française, le Premier ou le Second Empire.
JM : - Quel est ton proverbe préféré ?
Sophie : Je vais tricher car ce n’est pas un proverbe mais une citation. L’auteur en est André Malraux :
<< La Joconde sourit parce que tous ceux qui lui ont dessiné des moustaches sont morts. >>
N’est-ce pas à mourir de rire ? J’adore l’impertinence chez les gens apparemment sérieux.
JM : - Quel est ton film culte ? Ton chanteur ou chanteuse préféré ?
Sophie : Mon film préféré est Scaramouche de George Sydney, un classique de I952, avec un Technicolor somptueux.
Je partage avec ma sœur une grande admiration pour Jean-Jacques Goldman, plus pour l’auteur que pour le chanteur d’ailleurs.
JM : - Si tu étais : une fleur, un animal, un dessert… tu serais ?
Sophie :
Une fleur = un arum
Un animal = un chat… d’écrivain bien sûr
Un dessert = un grand bol de fraises nature
JM : - Quel est ton péché mignon ?
Sophie : Du très bon champagne dans une très belle flûte en très bonne compagnie.
JM : - As-tu quelque chose à ajouter ?
Sophie : J’ai adoré cet exercice. J’espère que mes réponses n’étaient pas trop longues, j’avoue, je ne sais pas faire court. Merci Joëlle !
JM : - Merci Sophie pour ce très agréable moment passé en ta compagnie, ta gentillesse et ta disponibilité.
Les amis, vous avez la parole : vous pouvez si vous le souhaitez poser d'autres questions à Sophie qui vous répondra, j'en suis certaine, avec plaisir sous ce post.
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