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Bonsoir je partage l'interview que j'ai réalisée ce soir avec Véronique CHAUVY sur mon groupe FB : lecteurs-auteurs : la passion des mots

INTERVIEW AUTEUR

Véronique CHAUVY
Lundi 1er avril 2019 à 18 h

(en direct)

 

JM : - Bonsoir à tous

 

J'ai lu en 2018 “Une promesse bleu horizon”et récemment “Aux Douceurs du Temps, romans de notre amie Véronique CHAUVY. Véronique a gentiment accepté, de se soumettre, ce soir, à mes questions.

 

JM : - Bonsoir Véronique

 

⁃ Comment allez-vous ? Etes-vous prête à « subir mon petit interrogatoire » ?

 

Véronique : Bonsoir Joëlle, bonsoir à tous les membres du groupe ! Ça va très bien, allons-y !

 

JM : - Pouvez-vous, tout d'abord, vous présenter afin que nos amis puissent mieux vous connaître ?

 

Véronique : J’habite à Clermont-Ferrand depuis un quart de siècle, ce qui ne nous rajeunit pas (j’ai 58 ans) ! Je me suis mise à écrire il n’y a pas très longtemps, cela doit faire 5 ou 6 ans. Rien ne semblait m’y prédestiner : un profil littéraire basique (convenable mais aurait pu mieux faire), des études de droit (ça c’était mieux), quelques années dans la fonction publique, une cessation d’activité obligée qui se transforme en choix avec les joies de la famille. Puis, il y a quelque temps, une histoire prend forme dans ma tête, je suis saisie par l’envie de la mettre par écrit. Et là, je découvre une activité complètement addictive et réjouissante !

 

JM : - Et si vous nous parliez de vos romans “Le Cri des Hyènes”, “Une promesse bleu horizon” mais également de votre “dernier né” “Aux douceurs du temps” ?

 

Véronique :

Le Cri des Hyènes” nous plonge dans les attentats anarchistes de la fin du XIXème siècle autour d’une jeune artiste peintre, en butte à un commissaire de police très répressif ; c’est l’occasion de vous faire connaître un pan méconnu de la IIIème République, amenée à prendre des lois liberticides très contestées à l’époque.

Avec mon héroïne Céleste dans “Une promesse bleu horizon”, on découvre l’engagement des femmes dans les industries caoutchoutières et les ateliers d’armement pendant la Première Guerre mondiale. Des femmes courageuses qui ont tenu le pays dans des années qui auraient pu conduire à davantage de reconnaissance de leurs droits !

Enfin, mon petit dernier, “Aux douceurs du temps”, qui vient de paraître : le parcours d’une femme dans le milieu de la confiserie auvergnate à la fin du XIXème siècle. Les femmes ne pouvaient pas être “ouvriers confiseurs”, pourquoi donc ? Je me suis lancé le défi de faire de Juliette une “confiseuse” !

 

 

JM : - Avez-vous d'autres projets d'écriture et souhaitez-vous nous en parler ?

 

Véronique : Maintenant que comme Obélix, je suis tombée dans cette potion magique que constitue l’écriture, j’ai des projets en effet. J’apprends que dans cette activité, dès qu’on a remis un manuscrit, il faut s’atteler au suivant. De toute façon, il est vrai que j’ai le spleen de quitter des personnages et de mettre le mot “fin” à une histoire. Il n’y a qu’un remède : se plonger aussitôt dans de nouvelles recherches sur une thématique donnée. Donc, je suis actuellement plongée dans… (désolée, superstition peut-être, seul l’éditeur peut le savoir !)

 

JM : - Où trouvez-vous l'inspiration pour créer les protagonistes de vos livres ? Improvisez-vous ou connaissez-vous la fin de vos histoires avant d'en commencer l'écriture ?

 

Véronique : Dès le premier roman, j’ai eu peur de manquer d’inspiration pour le sujet suivant, et puis non, ça vient tout seul : un fait historique, un fait divers, la mémoire familiale (pour le roman sur la guerre), une rencontre, une expo locale, un dépliant sur une activité (auvergnate !)…

Je bâtis toujours un plan, oui, je connais la fin. Après, j’habille le canevas et là, il y a une part d’impro.

 

JM : Comment procédez-vous pour écrire vos romans (carnets, cahiers, fiches, écriture directe sur l'ordinateur) ?

 

Véronique : J’écris à l’ordi. Comme je fais des recherches historiques, je prends des notes. Et comme j’aime m’organiser dans mon désordre, j’écris sur tout : vraies feuilles, feuillets, dos d’enveloppes… Et j’adore les post-it ! Comme j’ai une mémoire visuelle, je sais où est noté le detail qui tue (en principe… il me faut fouiller dans mon désordre, mais j’aime ça)

 

JM : - Quand écrivez-vous (la nuit, le jour) pendant combien d'heures ?

En combien de temps écrivez-vous un roman ?

 

Véronique : Addiction oblige, j’essaie d’écrire tous les jours ! La nuit ? Si je me reveille et que j’ai une idée, mieux vaut la noter, sinon j’aurai oublié. Ne le répétez pas, la demande en mariage dans “Le Cri des Hyènes” m’est venue une nuit d’insomnie, je me suis levée en catimini pour l’écrire.

 

 

JM : - Vos livres sont des romans historiques régionaux. Pourquoi ce choix et envisagez-vous d'écrire dans un autre genre ?

 

Véronique : à la manière de Joséphine Baker, je pourrais dire que j’ai 2 amours : l’Histoire et ma région d’adoption (je me suis auto-proclamée auvergnate !) Tant qu’à écrire, j’ai voulu conjuguer mes deux centres d’intérêt : Clermont pour le cadre géographique, la fin du XIXème pour l’époque. Avec l’idée de dresser des portraits de femmes dans des thématiques données.

Un autre genre ? Pas pour l’instant.

 

JM : -Avez-vous des séances de dédicaces prévues prochainement  et où ?

 

Véronique : Des salons du livre régionaux et des dédicaces en librairies. On peut retouver toutes les dates sur ma page Facebook.

 

JM : - A qui confiez-vous vos manuscrits en première lecture (membre de votre famille, bêta lecteur) ? Qui réalise les couvertures de vos livres ?

 

Véronique : Mes premiers lecteurs sont mon mari et mes filles. Ils sont fiables : ils ne font preuve d’aucune complaisance, ils savent pointer la phrase ou l’idée qui n’est pas dans le rythme, me confortent dans mes doutes, me rassurent. Tout cela à la fois, c’est génial !

Mon premier roman est illustré d’une photo personnelle, les suivants, parus chez De Borée, sont composés par un maquettiste.

 

J'en profite pour louer Antoine des Editions DE BOREE pour la couverture des “Douceurs du temps” : elle plaît beaucoup.

 

 

JM : - Comment avez-vous procédé pour faire publier vos ouvrages ?

 

Véronique : J’ai d’abord écrit pour moi, puis pour mon cercle familial. Quand celui-ci a dit “vas-y, lance-toi à la recherche d’un éditeur”, j’ai entamé le fameux parcours du combattant.

J’ai envoyé “Le Cri des Hyènes” à quelques éditeurs locaux (et nationaux, mais c’était “pour voir”) et quel bonheur quand l’éditeur des Editions des Monts d’Auvergne m’appelle pour me dire qu’il a beaucoup aimé mon livre et le publie ! Là-dessus, j’ai bénéficié d’une rampe de lancement formidable dans la mesure où mon roman a été sélectionné pour le prix du jury de l’ANDRA (Association du Noël des romanciers d’Auvergne) de Christine Thomas-Chancel, jury présidé par Serge Camaille. Le premier prix obtenu m’a fait connaître chez De Borée, qui a publié les 2 romans suivants. Même si je voue une reconnaissance éternelle aux Monts d’Auvergne, il est vrai que je suis ravie d’être chez De Borée, honorée, émue, tout ça quoi !

Petite précision : j’ai obtenu le premier prix du même jury de l’ANDRA, un an après, pour “Une promesse bleu horizon” !!

 

JM : - Quels sont les auteurs qui vous ont donné l'envie d'écrire ?

 

Véronique : Je vais dire Zola, comme beaucoup. J’aime les fresques historiques donc : Maurice Druon (Les Rois maudits), Robert Merle (Fortune de France) auxquels j’ajoute celui qui est à mes yeux le Robert Merle anglais, Ken Follett, et le Robert Merle sud-africain, Wilbur Smith.

 

 

JM : Lisez-vous et quel genre de lecture ?

 

Véronique : Mon goût me porte vers les romans historiques. Si je dois rendre hommage à deux auteurs contemporains que j’adore, je citerai une femme et un homme : Dominique Marny (j’ai eu un coup de coeur pour ses “Fous de lumière”) et Eric Marchal (question roman historique, c’est du lourd)

J’aime entrecouper ce genre littéraire de policiers (les thrillers venus du froid style Millenium ou Camilla Lackberg) et je découvre en ce moment Frank Tallis et ses “Carnets de Max Liebermann”, romans policiers situés à Vienne au début du XXème avec des parfums de psychanalyse qui entourent la résolution des énigmes…

 

 

JM : En dehors de l'écriture quelles sont vos passions ?

 

Véronique : Je me définis comme une touche-à-tout et j’ai eu plusieurs hobbies (je préfère parler de hobby plutôt que de passion, celle-ci étant réservée à mes proches). Dans le désordre : graphologie, philatélie, héraldique, couture, peinture… Puis tout a cédé devant l’écriture, qui reste ma seule passion (aïe, concurrence pour mes proches ?)

 

 

JM : - Quels conseils donneriez-vous aux lecteurs qui souhaient devenir écrivains ?

 

 

Véronique : Écrire écrire, écrire ! Se lâcher, se faire plaisir. Ensuite, si on a le but de se faire éditer, lire beaucoup, lire les autres, voir si on rentre dans une ligne éditoriale. On est à une époque où beaucoup de gens écrivent, publient via l’auto-édition. Tout est permis, tout est possible.

 

 

JM : - Quel est votre endroit préféré (chez vous, une région, un pays) ?

 

Véronique : Le coin de mon salon où j’écris, car j’ai une petite vue sur le Puy de Dôme (bon, en me penchant, derrière un arbre, mais habitant en ville, j’adore…!) Comme tout Auvergnat qui se respecte, quand je rentre au pays après un voyage, j’aime apercevoir le Puy de Dôme, ah… on est chez soi !

J’aime aussi la mer, et je vais régulièrement à Narbonne-plage. Marcher le long de ces belles plages du Languedoc-Roussillon, le bleu de la mer, le beige doré du sable… pardon, je m’emporte.

 

 

JM : - Avez-vous des animaux de compagnie ?

 

Véronique : NON, NON et NON, mes enfants m’ont assez seriné avec ça ! Mais comme mes enfants, privés d’animaux, s’empressent d’en prendre une fois partis de la maison, je reçois chat, chien bien volontiers.

 

 

JM : - Quel est votre film culte et quel genre de musique écoutez-vous ?

 

Véronique : Au seours, on va bien de moquer de moi : Ben Hur !! Avec l’idole de mes 20ans, Charlton Heston.

Je ne suis pas musicienne, je n’ai pas l’oreille musicale… La seule qui me branche, c’est le rock, mais c’est pour danser dessus ! (enfin moins maintenant qu’à une certaine époque)

 

 

JM : - Quelle est votre odeur préférée, votre couleur ?

 

Véronique : le parfum du chocolat noir. Couleur : le bleu (tous les bleus, pas seulement “horizon”)

 

 

JM : - Si vous deviez partir sur une île déserte quel objet, indispensable à vos yeux, emporteriez-vous ?

 

 

Véronique : Un objet ? de la crème solaire, évident, non, sur une île déserte plombée par le soleil ?

Mais Joëlle, d’habitude, vous ne demandez pas un livre ? J’aurais dit “Les Rougon-Macquart” comme ça il y en aurait eu un paquet à prendre, mais comme à moi vous ne demandez pas un livre, mais un objet…

 

JM : - Avez-vous quelque chose à ajouter ?

 

Véronique : Un sincère merci, Joëlle, de me donner ma chance de m’exprimer sur cette page. Merci aux membres du groupe aussi pour leur intérêt ! J’attends les questions !

 

 

JM : - Merci Véronique CHAUVY pour ce très agréable moment passé en votre compagnie, votre disponibilité et votre gentillesse.

 

Les amis, vous avez la parole : vous pouvez si vous le souhaitez poser d'autres questions à Véronique qui vous répondra avec plaisir, en direct ou plus tard, selon ses disponibilités.

 

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Bonjour aujourd'hui lundi voici ma chronique : "LE BERCEAU DES JOURS MEILLEURS"

« LE BERCEAU DES JOURS MEILLEURS »

Elise FISCHER

PRESSES DE LA CITE

TERRE DE FRANCE

7 mars 2019

432 pages

 

Présentation

 

Entre Nancy et Champigneulles, les vies d'Odile et de sa fille Isabelle reflètent les grandes mutations de la seconde moitié du XXème siècle. Odile, épouse d'un ouvrier de métallurgie, connaîtra la difficulté d'élever seule ses enfants et la pénurie de logements ; Isabelle, forte de ses convictions, sans jamais renier ses origines populaires, aura à cœur de travailler comme journaliste. Des haut-fournaux lorrains aux premiers logements sociaux, de l'appel de l'abbé Pierre en hiver 1954 à la guerre d'Algérie, Odile et Isabelle traversent ces décennies, courageusement, avec leurs choix de femmes.


Avec, en filigrane, un hommage aux grandes figures emblématiques lorraines : l'abbé Pierre et Jean Prouvé, architecte, designer, qui a rêvé d'une « maison des jours meilleurs » pour les plus démunis.

 

 

L'auteure

 

Ancienne journaliste, Elise FISCHER a publié de nombreux romans aux Presses de la Cité. Son œuvre de romancière, tantôt lorraine (Trois Reines pour une couronne, Les Alliances de cristal, Le Soleil des mineurs, Sur le fil..), tantôt alsacienne (Les Cigognes savaient, Le Secret du pressoir), est couronnée de succès et de prix littéraires (prix Feuille d'Or de la Ville de Nancy).

 

 

 

Mon avis

 

Je remercie PRESSES DE LA CITE et en particulier Marie-Jeanne de m'avoir donné l'opportunité de lire, en service de presse « Le Berceau des jours meilleurs », roman d'Elise FISCHER, auteure dont j'ai découvert la belle plume lors de la lecture de précédents romans : « Les Cigognes savaient » et « Le Secret du pressoir ». Je remercie également Elise FISCHER pour la très gentille dédicace qui m'a beaucoup touchée.

 

L'auteure nous emporte en 1945, en Lorraine où nous faisons connaissance avec Odile le jour de son mariage avec Henri. Nous découvrons la vie de notre héroïne puis celle de sa fille Isabelle.

 

J'ai bien aimé ces deux femmes qui sont attachantes, vraies, courageuses et méritantes. La mère va mener une vie très difficile à une période où les femmes n'avaient pas de moyens de contraception, elle est emplie de bonté et devra subir la méchanceté de Zélie, sa belle-mère, connaître des déceptions et des trahisons et affronter de nombreux malheurs.. Quant à Isabelle, sa fille, elle n'aura de cesse de se battre pour une vie meilleure que celle de sa mère.

 

Elise FISCHER nous offre un voyage dans l'est de la France au milieu du XXème siècle et dépeint avec précision cette région si chère à son cœur mais également les mutations économiques de l'époque, les difficultés pour les personnes en précarité de trouver un logement décent, le début des HLM et des cités..

 

Elle rend ainsi un bel hommage à la ville de Nancy d'une part et d'autre part à l'Abbé Pierre et à Jean Prouvé, architecte.

 

J'ai lu avec plaisir ce roman régional triste mais qui reflète la dure réalité d'une époque pas si lointaine de la nôtre.. telle une chronique sur quarante années.

 

Un bon moment de lecture.

 

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