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Bonsoir je partage l'interview que j'ai réalisée ce soir avec Corine VALADE sur mon groupe FB : lecteurs-auteurs : la passion des mots

INTERVIEW AUTEURE

Corine VALADE

 

 

 

JM : - Bonsoir à tous

 

Notre amie Corine VALADE a gentiment accepté de se soumettre, récemment, à mes questions.

 

Je partage cet entretien, à l'issue duquel, vous pourrez, si vous le souhaitez, poser des questions à Corine qui y répondra en direct ou plus tard en fonction de ses disponibilités.

 

 

 

JM : - Bonsoir Corine

 

⁃ Comment vas-tu ? Es-tu prête à « subir mon petit interrogatoire » ?

 

Corine : Bonjour Joëlle et bonjour à toutes et à tous,

Je suis ravie de partager ce moment privilégié avec vous !

 

 

JM : - Peux-tu, tout d'abord, te présenter afin que nos amis puissent mieux te connaître ?

 

Corine : J’écris depuis que je suis toute petite. J’ai commencé par une histoire tirée de celle du vilain petit canard ! Les enfants sont très sensibles aux injustices ; ils ont chacun leur façon d’exprimer leur ressenti. Personnellement, je l’ai toujours fait en prose ou en vers.

 

JM : - J'ai cru comprendre que tu es Présidente d'une Association Culturelle, que tu animes des cafés littéraires et organises des manifestations autour du théâtre et de la lecture. Peux-tu nous parler de toutes tes activités ?

 

Corine : Je suis curieuse et gourmande de tout ce qui touche à l’art, à l’histoire… et j’ai de l’intérêt pour les autres. Notre association culturelle a été créée pour que les gens de notre village et ceux des alentours puissent se rencontrer et débattre autour de la lecture et du théâtre. Nous sommes plusieurs bénévoles à œuvrer vaillamment ! J’en profite pour saluer tous les bénévoles d’ici et d’ailleurs qui donnent de la profondeur au mot « humanisme ». Nous organisons depuis 11 ans un festival «  Théâtre et résonances » avec un centre culturel voisin.

Pour me garder un petit coin de paradis dans le monde des enfants, j’écris des spectacles de marionnettes. J’essaie d’amener ce formidable public à réfléchir sur des sujets de société. Je sillonne les écoles, les centres de loisirs et les centre-sociaux avec mon castelet. J’adore entendre les cris de surprise des enfants, leurs éclats de rire et leurs questionnements… Ils ont un regard lucide sur le monde de demain. Je fais aussi de la peinture, souvent inspirée du Street Art. Le langage de la rue m’interpelle. Je fais partie du conseil municipal depuis 2008 en tant que conseillère puis adjointe aux affaires culturelles.

 

JM : - Peux-tu nous parler de tes romans ?

 

Corine : Tous abordent des sujets forts au niveau social. La base historique me demande entre 12 et 18 mois de recherches. Je veux comprendre pourquoi certains évènements ont contribué à changer le monde et j’aime surtout restituer ce que j’ai appris sous forme romancée. Au fur et à mesure de mes investigations, le roman se construit dans ma tête. Des personnages fictifs viennent se greffer aux personnalités connues du grand public. J’ai le sentiment que c’est une façon d’amener le lecteur à devenir un acteur majeur de l’Histoire.

Bibliographie :

L’arbre des oublis ed. De Borée Roman sur les enfants Réunionnais dits de la Creuse. Prix des Ozoir’Elles des plumes de Seine et Marne 2019.

 

L’audace d’une étoile ed De Borée. Biographie romancée de Mauricia de Thiers - femme d’exception qui fut artiste de cirque, amie des grands peintres de la première moitié du 20eme siècle tels Picasso, Chagall, Valadon, Utrillo. Elue maire d’une commune de Seine et Marne en 1945.

 

Léopoldine ed. De Borée – Sur les services de santé en 14/18 et les mutins de la Courtine. Prix du roman historique 2017

 

Victoire – Les peintres cartonniers sur fond de IIIeme République, d’affaire Dreyfus. Ed. De Borée.

 

Le printemps d’Aurélien ed. De Borée. La Commune de Paris, les lissiers de la tapisserie.

 

Gueules cassées et alors ! réédition De Borée. Histoire des l’association des abîmées de la Tête et de la Face de 14/18 romancée.

 

Mémoire en images Moussy le Neuf, Moussy le Vieux et le domaine des Gueules Cassées - Ed Sutton

 

Le son du violon qui pleure - Publibook Après la mort de son mari, Hélène doit réapprendre à vivre… sur fond de guerre en ex-Yougoslavie. Roman épuisé

 

 

 

JM : - As-tu d'autres projets d'écriture et peux-tu nous en dire quelques mots ?

 

Corine : Dans ma tête, ça fourmille d’idées ! Le prochain roman aborde la vie dans un camp d’internement politique en France durant la deuxième guerre mondiale. Il parle aussi d’un pan méconnu du STO : les femmes requises. Il s’agit d’un texte à deux voix sur deux époques : un vieil homme raconte son histoire pour aider une jeune fille à se reconstruire. J’ai parfois l’impression d’écrire deux romans ! L’exercice est périlleux mais réellement passionnant.

 

JM : - Où trouves-tu l'inspiration pour créer les protagonistes de tes écrits ? Improvises-tu ou connais-tu la fin avant de commencer l'écriture ?

 

Corine : Dès que je choisis un thème principal, je collecte des témoignages, je rencontre des historiens, je visite des lieux. Je puise dans l’Histoire quelques noms connus en fonction de leurs rôles et progressivement mes personnages fictifs prennent vie. Le synopsis évolue et je ne connais jamais la fin du roman avant… disons, la moitié du livre ?! En effet, même si je l’imagine, je ne suis pas seule maitre à bord. Mes personnages ont leur mot à dire. Ils font de la résistance et m’obligent parfois à modifier mon récit !

 

 

JM : Dans un grand nombre de tes romans, si ma mémoire est bonne, tu mets très souvent à l'honneur les femmes. Peux-tu nous donner la raison de ce choix ?

 

Corine : Elles furent trop longtemps les oubliées de l’histoire, œuvrant dans l’ombre des hommes. Aujourd’hui encore, elles restent fragilisées par ce passé qui leur colle à la peau.

 

JM : - Tes ouvrages sont des romans historiques romancés mais inspirés pour la plupart de faits réels. Comme procèdes-tu pour faire tes recherches ?

 

Corine : Je commence toujours par dégrossir le ou les sujets choisis sur internet puis je commande des livres historiques ou romancés abordant les différentes questions. Je croise les informations, souvent contradictoires ! Je rencontre un maximum de personnes pour collecter des témoignages et je prends contact avec des historiens pour être certaine d’avoir acquis la connaissance nécessaire pour écrire mon roman.

 

 

JM : Comment écris-tu sur des carnets, cahiers, fiches, écriture directe sur l'ordinateur ?

 

Corine : Je prends beaucoup de notes sur des feuilles, des post-it, des cahiers… tout ce qui me tombe sous la main ! Mon bureau déborde joyeusement de papiers, de documents et de livres ! Par contre, j’écris mes romans directement sur l’ordinateur. Cela simplifie les corrections puis les envois de « manuscrits » !

 

 

JM : - À quel moment de la journée écris-tu ? ? Le jour ? La nuit ? Et pendant combien de temps ?

 

Corine : C’est très variable car mon emploi du temps est chargé. J’attends que le manque se fasse vraiment sentir. Alors, je préviens tout le monde et j’entre dans une autre dimension : celle de l’écriture !

 

 

JM : - Tu as noué un lien très fort avec tes lecteurs et lectrices, peux-tu nous en parler ?

 

Corine : Ce sont des liens très particuliers, un savant mélange d’amitié naissante, de respect mutuel, avec une distance à peine perceptible… comme une main hésitante qui se tend pour caresser la joue et qui s’abaisse juste avant, par timidité ou pour garder en soi l’envie de prolonger ce geste à peine ébauché.

 

 

 

JM : -As-tu des séances de dédicaces prévues prochainement  et où ?

 

Corine : 1er mars au salon de l’histoire à Levallois Perret-92 / 7 et 8 mars au salon des Elles à la Rochelle/ 18 mars 2020 avec conférence à la médiathèque de Felletin-23 / 22 mars au salon de Sainte Feyre-23… puis d’autres encore à suivre sur ma page FB !

 

 

 

 

JM : - Comment as-tu procédé pour faire publier tes ouvrages ? Qui réalise les couvertures de tes livres ?


Corine : Mon tout premier roman a été publié sur le net : à l’époque, publibook avait le vent en poupe ! Pour le second, j’ai cherché quels étaient les éditeurs qui correspondaient le mieux à mon style et au genre de mes écrits. J’ai été reçue par les éditions De Borée et j’y suis restée !

Les premières de couv, voilà un sujet sensible ! Format, image, résumé doivent entrer dans une ligne éditoriale stricte. Néanmoins, on peut toujours demander d’avoir un regard sur la photo choisie et la 4eme de couv.

 

JM : Es-tu sensible à la critique littéraire et penses-tu que les blogs, les réseaux sociaux aident les écrivains à promouvoir leurs écrits ?

 

Corine : Vaste sujet ! Je vais essayer de faire court.

Je suis extrêmement sensible à la critique littéraire. Quand on passe des heures avec nos personnages à faire « vivre » des pages d’écriture, à se jouer du destin de chacun, comment peut-il en être autrement ?! Les avis éclairés des lecteurs donnent une tendance sur la qualité de notre ouvrage. Les points négatifs doivent servir à nous améliorer et les points positifs, à nous élever. Mais toujours, restons humbles… côté auteurs et côté lecteurs.

Un peu de simplicité et beaucoup de respect ne nuisent pas ! Je m’explique : si les réseaux sociaux sont aujourd’hui incontournables, il y a parfois des dérapages qui peuvent s’avérer dangereux et contre-productifs. Donner un avis est un droit légitime, je dirai même un devoir ! Mais vomir des insanités, sans façon. Gérer un blog ou une page FB demande une vigilance de tous les instants pour éviter d’éventuels débordements.

J’adhère volontiers aux groupes qui partagent avec sincérité des critiques étayées sur leurs lectures. Je trouve audacieux et formidable ces blogs qui se créent pour rendre la littérature vivante et expressive ! Les blogueurs disposent d’un vaste espace de liberté qu’ils ouvrent aux auteurs. Je crois sincèrement que c’est une chance de promouvoir ainsi nos ouvrages. Il serait dommage, voire dommageable de ne pas en profiter. Certes, on ne peut pas plaire à tout le monde mais il est toujours intéressant de vivre ensemble des aventures livresques ! Tous les voyages comportent des risques… mais c’est le sens même de la vie, n’est-ce pas ?!

 

JM : - Quels sont les auteurs qui t'ont donné l'envie d'écrire ?

 

Corine : Il y en a beaucoup car j’ai toujours été une grande lectrice ! Spontanément, je vais citer Michel Peyramaure et Jean Anglade en regrettant déjà de ne pas avoir parlé des autres…

 

 

 

JM : - Quels conseils peux-tu donner aux lecteurs qui veulent devenir écrivains ?

 

Corine : Il faut accepter d’être habité par cette passion dévorante et ne pas avoir peur de la somme de travail que cela représente, d’autant que chaque étape du livre est une épreuve, une remise en question pafois stressante mais le jeu en vaut la chandelle ! J’ose aussi parler finances car il faut avouer qu’au niveau matériel, le bât blesse. En effet, les dividendes reçus (quand il y en a) ne font pas bouillir la marmite. L’écriture vient souvent en plus d’un quotidien familial à assurer, d’un job à conserver… On peut aussi avoir un immense succès et ne vivre que de son écriture mais il y a peu d’élus.

 

 

JM : Lis-tu et quel genre ?

 

Corine : Je lis souvent les livres de mes confrères De Borée, par amitié et par goût. Il est également important de bien connaitre les choix de la ligne éditoriale de son éditeur. Sinon, je suis très éclectique dans mes lectures. J’aime les romans historiques, ceux qui interrogent sur l’état de notre monde, les biographies, les histoires un peu déjantées, certains polars mais jamais de thrillers car je ferai forcément des cauchemars. Pourtant, j’ai un faible pour leurs auteurs que je trouve toujours sympathiques et plein d’humour ! J’ai promis d’essayer mais j’ai du mal et j’espère sincèrement qu’ils me pardonneront !…

 

 

JM : - Quels sont tes endroits préférés ( pièce de ta maison, région de France, pays) ?

 

Corine : La Creuse ! J’y puise ma force vive. Je vais régulièrement me ressourcer dans ma maison de famille, située dans un tout petit village où l’essence de l’essentiel prend toute sa signification.

 

 

JM : En dehors de l'écriture quelles sont tes passions ?

 

Corine : Tout me passionne !!! Si un projet me plait, je m’enflamme très vite… mais il faut faire des choix car le temps n’est pas extensible.

 

 

 

JM : - Si tu écrivais le livre de ta vie quel titre lui donnerais-tu ?

 

Corine : Je n’écrirai pas le livre de ma vie.

 

 

JM : - À quelle époque aurais-tu aimé vivre ?

 

Corine : La mienne me convient. Je vis l’instant présent. Ceci dit, j’ai quand même la chance d’être un peu magicienne puisque je remonte allègrement les aiguilles des horloges dans mes romans !

 

JM : - Quelle est ton proverbe préféré ?

 

Corine : Une phrase que je répète souvent : Une démocratie que l’on croit établie est une démocratie en danger.

 

JM : Quel mot te définit le mieux ?

 

Corine : Peut-être la sincérité…

 

 

JM : - Si tu devais partir sur une île déserte, quel objet incontournable à tes yeux, emporterais-tu ?

 

Corine : Joker ! Je ne veux pas partir sur île déserte ! Par contre, j’ai besoin de m’isoler régulièrement. J’emporte alors de quoi lire et écrire. D’ailleurs, j’ai toujours un livre dans mon sac, au cas où !!!

 

JM : - Es-tu thé ou café ? Vanille ou chocolat ? Mer ou montagne ?

 

Corine : Il est possible de tout prendre ?!!!

 

 

JM : - Si tu étais une odeur, une couleur, un animal : tu serais...

 

Corine : Un chèvrefeuille… rouge !

 

 

JM : - As-tu quelque chose à ajouter ?

 

Corine : Il ne faut jamais me demander si j’ encore des choses à dire car c’est toujours oui !

J’adore cette phrase de Nicolas Bouvier, écrivain voyageur qui a rejoint depuis longtemps les étoiles : «  On ne voyage pas pour se garnir d'exotisme et d'anecdotes comme un sapin de Noël, mais pour que la route vous plume, vous rince, vous essore, vous rende comme ces serviettes élimées par les lessives qu'on vous tend avec un éclat de savon dans les bordels. » C’est parfois ce que je ressens avec l’écriture !!!

A la fin d’un manuscrit, lorsque je m’applique à noter le mot « fin » je reste quelques secondes perplexe, puis je passe à un état euphorique de courte durée car le doute, latent, revient : - «  Ai-je fait le maximum pour que ce roman soit juste ? »

 

Et voilà ! Vous avez tout lu ? Quel courage car je suis une grande « bavarde » ! Je vous remercie de tout cœur pour votre attention. L’écoute est si rare aujourd’hui… aussi, sachez que je reste à la vôtre.

Je vous souhaite  d’incroyables voyages au pays des mots …  

 

 

 

JM : - Merci Corine pour ce très agréable moment passé en ta compagnie, ta gentillesse et ta disponibilité.

 

Les amis, vous avez la parole : vous pouvez si vous le souhaitez poser d'autres questions à Corine qui va vous répondra sous ce post.

 

 

 

https://www.facebook.com/corine.valade

 

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