Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

Bonsoir je partage l'interview que j'ai réalisée ce soir avec Carole DUPLESSY-ROUSEE SUR MON GROUPE FB : lecteurs-auteurs : la passion des mots

INTERVIEW AUTEURE

Carole DUPLESSY
Vendredi 22 novembre 2019 à 18 h

(différé)

 

 

JM : - Bonsoir à tous

 

Je vous ai parlé sur ces pages de Carole DUPLESSY que je compte depuis plusieurs années parmi mes fidèles amies et dont j'ai lu pratiquement tous les ouvrages. Carole a gentiment accepté, récemment,   de se soumettre à mes questions.

 

Je partage donc avec vous cette interview à l'issue de laquelle vous pourrez, si vous le souhaitez, poser vos questions auxquelles Carole répondra en direct ou plus tard selon ses disponibilités.

 

 

JM : - Bonsoir Carole

 

Comment vas-tu ? Es-tu prête à « subir mon petit interrogatoire » ?

 

Carole : Avec Plaisir !

 

JM : - Question habituelle mais incontournable : Peux-tu tout d'abord, te présenter afin que nos amis puissent mieux te connaître ?

 

Carole : Je suis un auteur normand, attaché à ma région, même si j’écris des romans qui ne se passent pas uniquement en Normandie.

J’ai commencé à écrire en 2008 et j’ai eu la chance d’être publiée dès 2009 dans une toute petite maison d’édition. En 2010 j’ai rejoint Pygmalion, département de Flammarion, avec qui j’ai publié 6 romans. J’ai ensuite fait la connaissance de mon éditrice d’aujourd’hui, une femme que j’adore et que je suis, presque les yeux fermés, dans les maisons d’éditions où elle m’entraîne. Nous avons publié un ouvrage chez Incartades, deux chez de Borée, et Toutes les dernières fois qui fait actuellement l’objet d’une avant-première chez France Loisirs, avant sa sortie en librairie au printemps prochain.

Je ne cesse jamais d’écrire car c’est vital pour moi. Une sorte d’antidote à tous les problèmes de la vie… Une bulle, une récréation dans laquelle je me ressource.

En dehors de l’écriture, j’enseigne dans un lycée, le français et l’histoire-géographie. Et je suis maman de deux grands garçons, mon plus beau rôle dans la vie. J’aime aussi passionnément mes chiens. Toujours des boxers, ils m’accompagnent depuis mon enfance. J’apprécie leur caractère joueur, indiscipliné, parfois un peu brut mais aussi leur côté câlin, fidèle et protecteur.

 

JM : - Peux-tu nous parler de tes romans ?

 

Carole : Mes romans sont contemporains. Mais ils peuvent comporter une page d’Histoire. Par exemple Toutes les dernières fois évoque un secret de famille lié à une page de l’Histoire espagnole, le franquisme, et les années qui ont suivi. C’est un de ces secrets qu’une famille ne choisit pas de posséder. Une épreuve qui nous tombe dessus. Qu’on va taire, pensant bien faire, alors que plus on tarde à en parler, plus la vérité est douloureuse pour les personnes concernées. C’est une histoire vraie, transformée en roman bien sûr… Ce n’est pas une histoire banale puisqu’elle touche les enfants… et que bien souvent les enfants sont les premières victimes des secrets des adultes. Le message, s’il y en a un, est autour du tabou et du non-dit. Il est des tabous et secrets qu’il faut cesser d’enfouir. La vérité fait toujours mal mais moins que le mensonge lorsqu’il est découvert.


 

J’aime que les personnages de mes romans nous ressemblent. Qu’ils aient des défauts et des qualités, comme nous. Surtout qu’ils ne soient pas parfaits. Les gens qu’on aime ne sont jamais parfaits. Et ça donne à nos sentiments quelque chose de vrai.

 

 

JM : - As-tu d'autres projets d'écriture et souhaites-tu nous en dire quelques mots ?

 

Carole : J’ai toujours des projets d’écriture car je ne cesse jamais d’écrire. Quand je parviens à la fin d’un manuscrit, j’en ai déjà commence un nouveau. Ça m’est indispensable sinon je déprime. Alors quand je pose le mot “fin” au bout d’un roman, je sais qu’il y a déjà d’autres personnages qui m’attendent, dans une autre histoire et ça me permet de ne pas souffrir.

 

Il n’y aura pas d’Histoire dans le prochain roman. C’est un texte totalement d’actualité et sans retour vers le passé. Les thèmes essentiels sont la manipulation, la perversité, le mensonge, l’arrivisme… et la naïveté, l’espoir, la soif d’être aimé.

 

JM : - Où trouves-tu l'inspiration pour créer les protagonistes de tes écrits ?

 

Carole : Dans la vie. Il me suffit de regarder autour de moi, d’écouter les autres… et puis bien sûr de m’intéresser à l’Histoire. J’aime beaucoup rencontrer des personnes qui ont vécu des événements particuliers et qui racontent toutes ces petites anecdotes qui font la grande Histoire.

 

JM : Comment as-tu procédé pour faire publier tes ouvrages ?

 

Carole : Mon premier roman a été envoyé chez un petit éditeur par mon fils aîné et une amie. Je l’ignorais. Je ne voulais pas publier. J’ai fini par céder quand j’ai reçu un second contrat… j’avais déchiré le premier.

Ce premier roman s’est retrouvé entre les mains de Michel de Decker, que je ne connaissais pas et qui m’a envoyé un mail. Il trouvait que je méritais un bon éditeur et a proposé mon second manuscrit chez Pygmalion-Flammarion. J’ai publié 6 romans dans cette maison.

 

JM : - Que penses-tu de l'édition numérique ?

 

Carole : c’est un + , ça ne remplace absolument pas un livre papier.

Il faut être très attentif à l’édition numérique quand elle publie n’importe quel texte. Elle est valable quand elle est celle d’un veritable éditeur. Qui vous publie à compte d’éditeur et non pas à compte d’auteur.

 

JM : Comment fais-tu pour écrire tes romans (carnets, cahiers, fiches, écriture directe sur l'ordinateur) ?

 

Carole : J’écris sur l’ordinateur mais j’ai des cahiers et carnets pour prendre des notes, établir le plan, faire des fiches pour les personnages, les lieux… Et j’ai des “dossiers” dans lesquels je collecte tout ce qui m’intéresse. Parfois pendant plusieurs années. Avant d’écrire Toutes les dernières fois, j’ai accumulé des témoignages, des chiffres, des infos sur ce qui s’était passé en Espagne pendant la période franquiste concernant le vol de bébés.

 

JM : - À quel moment de la journée écris-tu ? Le jour ? La nuit ? Et pendant combien d'heures ? Combien de temps te faut-il en général pour écrire un roman ?

 

Carole : Je n’ai ni rituel, ni horaires d’écriture. Je peux écrire n’importe où, à n’importe quelle heure même s’il y a du bruit autour de moi. Une fois que j’écris, je suis enfermée dans ma bulle et rien ne me dérange. Mon métier d’enseignante que j’exerce maintenant à temps partiel, passe en premier. Je prépare les cours, corrige les copies… mais ensuite, ce n’est que du temps pour moi et donc pour l’écriture. Je peux passer une soirée à écrire, ou un dimanche entier, ou bien une nuit si le sommeil me fuit. Parfois je n’ai qu’une petite heure mais j’en profite !

Je refuse que l’écriture soit une contrainte, qu’elle obéisse à des heures ou à des règles, je veux qu’elle reste bonheur. Il me faut 9 mois pour écrire un roman… une grossesse !

 

JM : - Tu as noué un lien très fort avec tes lecteurs et lectrices : peux-tu nous en parler ?

 

Carole : C’est un lien qui s’est tissé très naturellement. Souvent par mail, mais aussi par letter, et puis au gré des rencontres dans les salons et signatures. Quand c’est possible, j’essaie de trouver du temps (avant ou après une signature) pour prendre un verre avec des lectrices et bavarder un peu plus librement.

Parfois on parvient même à manger ensemble.

C’est un lien qui part de l’écriture et de la lecture bien sûr mais aussi de la vie. Il se crée une certaine intimité entre auteur et lecteur et parfois on peut finir par échanger sur sa propre existence.

Le silence d’Amarine a été pour bon nombre de lecteurs l’occasion de me parler de leurs soucis avec des parents vieillissants.

Demain, peut-être a été l’occasion de parler de suicide…

On arrive à dire des choses, à faire sortir des émotions. Les lecteurs se confient volontier et ils y trouvent un soulagement.

 

JM : -As-tu des séances de dédicaces prévues prochainement et où ?

 

Carole : Pour cette année, plus que 2 salons, le Neubourg dans l’Eure Dimanche 3 novembre et les Essarts le Roi en région Parisienne le 17 novembre. Ensuite c’est la trêve !!! Repos jusqu’au début février. Les salons reprennent avec celui d’Igoville dans l’Eure.

Je fais un peu moins de salons maintenant car c’est épuisant…

 

JM : Es-tu sensible à la critique littéraire et penses-tu que les blogs, les réseaux sociaux aident les écrivains à promouvoir leurs écrits ?

 

Carole : Comme tout être humain qui se respecte, je suis sensible à la critique. Il y a des commentaires qui font plaisir, d’autres qui font mal. Cependant je sais prendre de la distance avec la critique surtout quand elle émane de personnes qui ne cherchent que le négatif dans les ouvrages qu’ils lisent. Et parfois, ça peut même me faire franchement rire tellement c’est idiot. Pourquoi lire un livre quand on le commence avec un apriori négatif ? Pourquoi lire un auteur qu’on n’aime pas ? Ce serait comme aller au restaurant, commander un plat qu’on déteste et se forcer à l’avaler !

Il y a des livres et des auteurs pour tous les goûts. Aucune raison de s’imposer ce qu’on n’aime pas.

La critique, la vraie doit être constructive. Si elle n’apporte rien, elle est inutile. Et puis, c’est tellement facile de critiquer ce qui est écrit par d’autres… plus facile que d’écrire soi-même peut-être.

C’est très français, la critique… Et souvent dans l’esprit grognon et râleur. Il y a aussi beaucoup d’envie, de frustration, de jalousie dans la critique. Personnellement, je peux dire que j’ai aimé ou pas un livre, un film mais j’évite de n’en pointer que les aspects négatifs et surtout je ne descends jamais les auteurs. Derrière chaque page, il y a un être humain que je respecte, dont je respecte le travail.

Certains auteurs n’auront jamais un Goncourt mais ils sont néanmoins populaires et plus lus que les Goncourt ! Et puis la littérature populaire, celle qu’on appelle à tort roman de gare est celle qui fait vivre les éditeurs, les distributeurs et les libraires ! Ne l’oublions pas. Si on ne comptait que sur les Prix prestigieux, il y a belle lurette que les éditeurs auraient fait faillite.

 

JM : - Quels sont les auteurs qui t'ont donné l'envie d'écrire ?

 

Carole : sans doute Emile Zola, maître du naturalisme, et génie du detail… peut-être Régine Deforges, avec son style plein de liberté, avec son côté rebelle, et justement pas du tout en accord avec la critique !

 

 

JM : - Quels conseils donnerais-tu aux lecteurs qui souhaiteraient devenir écrivains ?

 

Carole : Ecrire ! Si on n’a pas testé, on ne sait pas si on peut aller au bout d’une page, d’un chapitre ou d’un livre.

Ne jamais chercher à copier un auteur qu’on admire.

Ensuite, confier son manuscrit à un ami qui lit beaucoup, qui soit assez honnête pour donner un avis juste. Pas pour corriger les fautes, mais pour lire le texte comme il lirait un livre.

Se lire, se relire, se corriger.

Epurer le texte de tous les mots inutiles.

Envoyer le texte chez un éditeur, un vrai ! tenir compte de toutes ses remarques.

Ecrire encore.

Plus on écrit, plus on apprend à écrire.

 

JM : Lis-tu ? Quel genre ?

 

Carole : Beaucoup de biographies historiques, des romans et BD historiques, des livres de géographie et géo politiques.

Un peu de polars, un peu de romans contemporains.

 

 

JM : - Si tu devais partir sur une île déserte, quel objet indispensable à tes yeux, emporterais-tu ?

 

Carole : un objet… mon ordinateur puisqu’avec lui je peux lire et écrire !

 

JM : Quel mot te définit le mieux ?

 

Carole : sincérité, je crois puisque c’est ce qu’on dit souvent de moi.

 

 

JM : En dehors de l'écriture quelles sont tes passions ?

 

Carole : la lecture bien sûr, les arts (photo, peinture), l’Histoire et la géographie.

 

JM : - À quelle époque aurais-tu aimé vivre ?

 

Carole : dans la mienne.

 

JM : - Quel est ton proverbe préféré ?

 

Carole : ce n’est pas vraiment un proverbe

Mais j’aime bien me dire que “le meilleur reste à venir”

 

JM : - Quel est ton film ou ta série culte ? Ton chanteur ou chanteuse préféré ?

 

Carole : chanteur avec un S car ils sont 2 : Freddy Mercury et David Bowie sans aucun doute

 

Film et série… franchement je ne sais pas, rien de culte à mes yeux…

 

Peut-être que la série qui m’a le + marquée c’est Docteur House, à une époque où je fréquentais beaucoup l’hôpital… l’humour noir de ce toubib était exactement ce dont j’avais besoin pour accompagner mon parcours cancer et faire preuve d’auto-dérision pour courber l’échine et ramasser les coups…

 

JM : - Si tu devais organiser un dîner littéraire qui inviterais-tu à ta table ?

 

Carole : des auteurs cultivés mais pas suffisants, pas méprisants, pas imbus de leur personne, avec lesquels on peut parler de tout et avec lesquels on rigole !

Michel de Decker évidemment s’il était encore là… à chaque fois que nous déjeunions ensemble c’était deux heures de fous rires.

Sandrine Destombes et Angélina Delcroix sont 2 auteurs dont j’apprécie beaucoup la compagnie.

 

JM : - Si tu étais : une fleur, un animal, un dessert … tu serais ?

 

Carole : Une fleur, la lavande. Un animal, le chien. Un dessert, le fondant au chocolat.

 

JM : - Es-tu thé ou café ? Vanille ou chocolat ?

 

Carole : Café et chocolat.

 

JM : - As-tu quelque chose à ajouter ?

 

Carole : Merci !!!

 

 

JM : - Merci Carole DUPLESSY pour ce très agréable moment passé en ta compagnie, ta gentillesse et ta disponibilité.

 

Les amis, vous avez la parole : vous pouvez si vous le souhaitez poser d'autres questions à Carole qui vous répondra, j'en suis certaine, avec plaisir.

 

 

http://www.caroleduplessy-rousee.com/

https://www.facebook.com/Carole-Duplessy-Rous%C3%A9e-ses-romans-son-actualit%C3%A9-135821613198337/

 

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :